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Assemblée nationale : LES « QUESTIONS D’ACTUALITÉ » SE RODENT

Les thèmes étaient pertinents et l’exercice fut par moments laborieux

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L’Assemblée nationale a connu hier sa première séance de questions d’actualité avec le gouvernement. A travers la relecture du règlement intérieur, relecture effectuée au tout début de cette cinquième législature, les parlementaires avaient introduit la procédure de questions d’actualité dans la panoplie des initiatives visant le contrôle de l’action gouvernementale. Cela en plus des questions orales et des interpellations de l’Exécutif. Une fois par mois, le gouvernement emmené par le Premier ministre ou par son intérimaire à travers les ministres concernés va répondre aux questions des élus sur des sujets préalablement définis. Il est prévu que chaque séance dure deux heures à répartir entre le gouvernement et les députés.  Le temps de parole des élus est défini par la conférence des présidents.

Hier, l’insécurité grandissante dans les villes et les campagnes et la pénurie des cartes d’identité se sont trouvées au cœur des débats. Le Premier ministre Moussa Mara et le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Sada Samaké étaient pour la circonstance face aux députés. Le temps de parole prévoyait 24 minutes pour le parti majoritaire, 15 minutes pour le groupe VRD (opposition), 8 minutes pour l’APM, 5 minutes pour l’ADEMA, un peu plus de 3 minutes pour le FARE-SADI et un peu moins de 2 minutes pour les non inscrits.

Après que toutes les parties se soient accordées sur la démarche à suivre, la séance a pu commencer avec la série de questions/réponse. C’est le ministre Samaké qui a pour l’essentiel répondu aux questions des élus. Le PM ayant eu à le compléter de temps en temps.

Concernant le premier thème, les élus se sont fait les relais des populations des villes et des campagnes qui affirment unanimement souffrir d’une insécurité de plus en plus préoccupante. Une insécurité qui se présente sous la forme de vols, souvent à main armée, d’agressions, parfois à domiciles, de braquages sur les routes , de meurtres, d’assassinat. A quand le retour de l’Administration et des forces de sécurité au Nord, ont notamment demandé les élus. Sada Samaké a reconnu que la préoccupation de nos concitoyens est légitime et il a indiqué que les forces républicaines font ce qu’elles peuvent pour la prendre en charge. Ont-elles tous les moyens pour le faire ? Le ministre a estimé qu’elles n’ont pas tous les moyens dont elles auraient besoin, mais qu’elles agissent avec les moyens que l’Etat a mis à  leur disposition.

DOTATIONS INSUFFISANTES. Il a répondu aux cas cités et souligné la nécessité de poursuivre la lutte. A plusieurs reprises, il a rappelé que notre pays sort d’une grave crise sécuritaire et qu’il ne faut pas escompter une inversion rapide de la situation. Il a aussi admis que les récents développements de la situation à Kidal ont eu un impact négatif sur le retour des forces de sécurité et de l’Administration au Nord. Sur ce ce sujet, Moussa Mara a ajouté que c’est le dialogue intra malien annoncé avec les groupes armés qui permettra de résoudre durablement la question de l’insécurité au Nord. La signature d’un accord suivi d’un cantonnement permettra de résoudre la question des hommes armés en circulation dans la zone.

Pour ce qui est de l’attaque du domicile de l’ancien président Alpha Oumar Konaré, Sada Samaké a répondu que contrairement aux rumeurs, il s’agissait d’une tentative de vol de fils électriques qui a mal tourné grâce à la vigilance de la garde de l’ancien chef de l’Etat. Tous les suspects sont à présent entre les mains de la justice.

Plusieurs élus ont aussi soulevé la question de manque de cartes d’identité et de passeports. Dans plusieurs localités, comme ici même à Bamako, des citoyens ont payé beaucoup plus qu’indiqué pour obtenir qui une carte d’identité, qui un passeport. Pour un document qui coûte 1700 Fcfa, des demandeurs ont déboursé jusqu’à 10 000 Fcfa, 15 000 Fcfa, voire plus.

Tout en condamnant cette pratique et en invitant à dénoncer les « brebis galeuses » qui ternissent l’image de tout un corps, le ministre a promis de sévir chaque fois que la preuve de pratiques déviantes sera faite. Il a attribué la pénurie des pièces à l’insuffisance des dotations budgétaires et annoncé une amélioration de la situation pour bientôt. Commentant le phénomène des passeports que les nationaux peinent à obtenir et que l’on voit détenus de manière indue entre les mains de certains étrangers, Sada Samaké a condamné cette pratique et annoncé que la solution se trouve dans le parachèvement du RAVEC. La mise en circulation de passeports biométriques avec puce, donc infalsifiables sera alors possible.

Pour cette première, le nouvel exercice a été par moments laborieux. Quelques séances seront d’évidence nécessaires pour roder la formule. Le président de l’Assemblée nationale, fidèle à sa méthode, est resté inflexible sur le respect du temps imparti. Il n’a donc pas hésité à couper la parole et aux élus dans leurs questions, et au ministre alors que ce dernier était lancé dans une explication que tout le monde suivait avec attention. Nous reviendrons sur la suite de cette plénière dans notre prochaine livraison.

A. LAM

source : essor

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