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Assemblée nationale: l’ère de la transhumance

À quelques encablures des élections législatives, prévues pour le mois de novembre 2018, c’est une cascade de démissions des députés du parti au pouvoir. Il suffit qu’un député du parti Rassemblement pour le Mali (RPM) ne soit pas reconduit par sa base pour qu’il claque la porte. D’autres qui ont compris d’avance qu’ils ne seront pas reconduits ont également claqué la porte.

Pour le moment, ils sont au moins sept députés à quitter le navire du Tisserand. Il s’agit des honorables DICKO de Gao, Bafotigui DIALLO de la CVI de Bamako, Ousmane BATHILY de Nioro du Sahel, Mme HAIDARA Aissata HAIDARA et Boubacar SISSOKO de Kénièba, Ousmane KOUYATE de Kolokani, et récemment Lamine THERA de San. La liste n’est pas exhaustive. Des démissions sont aussi annoncées du côté de Sikasso et il n’est pas exclu que d’autres députés suivent pour les mêmes raisons.
Ils ont en commun le fait de n’avoir pas eu la confiance de leurs sections respectives, lesquelles, sous la supervision des membres de la Fédération ou du Bureau politique national du parti, ont jugé nécessaire de les faire remplacer par d’autres militants jugés plus disponibles et motivés. Ce qui est tout à fait normal en démocratie !
Mais non, se prenant pour des indispensables ou des éternels députés, comme bon vieux temps du parti unique, honorables députés ont estimé nécessaire d’aller voir ailleurs. Oubliant du coup que beaucoup d’entre eux ont pu être élus grâce à l’éphorie et l’effet d’entrainement qui porté le président IBK au pouvoir en 2013.
En claquant la porte du parti sous prétexte que les procédures de désignation des candidats ne sont pas respectées, ou les textes du parti ne sont pas appliqués, les démissionnaires font preuve d’indiscipline au sein du parti et de manque d’éthique politique.
Même à supposer que leurs bilans respectifs plaident en leur faveur, une fois que le choix de la section porte sur un autre militant du parti, en bon militant, l’on doit accepter cette décision de la majorité.
Ici et partout ailleurs, les transhumants politiques sont toujours mal perçus par l’opinion qui se méfie.
Au Mali, l’on a connu des démissions fracassantes d’hommes politiques qui ont par la suite rejoint les camarades.
C’est cette mauvaise appréhension de l’homme politique ne défendant que ses seuls intérêts égoïstes qui fait que les Maliens n’accordent plus beaucoup d’importance à la chose politique. Toute chose qui n’est pas sans conséquence sur les élections.
Nous sommes de ceux qui estiment que l’on peut bien servir son parti et son pays même si on n’est pas député, maire ou ministre. Pourvu que l’on porte la patrie dans son cœur.
La guerre pour le positionnement en faveur des législatives au sein des partis politiques est loin de s’opérer au sein du RPM. Et pour cause, l’on apprend que le président de la commission loi de l’Assemblée nationale, Zoumana N’Tji DOUMBIA, de la CDS, a claqué lui aussi la porte, au motif que le président du parti, Mamadou Blaise SANGARE, ambitionne d’être candidat à la députation à Bougouni.
On devine aisément que ces députés démissionnaires ne veulent pas être sevrés des délices du pouvoir, certainement qu’avec des « pics et des pelles ».

Par Sékou CAMARA

Info-matin

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