Jusqu’en début de semaine dernière encore, le président de l’Assemblée nationale et le syndicat étaient à couteaux tirés sur un mot d’ordre de grève très vicieux. Les parties sont finalement parvenues à un accord avant son déclenchement annoncé pour début avril, à l’ouverture d’une session parlementaire très chargée.
Les travailleurs de l’hémicycle brandissaient en effet une menace susceptible de paralyser lourdement la partition législative des réformes institutionnelles en cours. En cause, des engagements antérieurement pris par l’institution et au prix desquels une précédente crise latente avait été désamorcée en début d’année. L’instance dirigeante du pouvoir législative est ainsi accusé de manquement à ses promesses de satisfaire des doléances que l’Assemblée estime pour sa part avoir exécutées aux deux-tiers. Quoi qu’il en soit, il en restait des points à tirer au clair au nombre desquels la brûlante question de l’ouverture des postes d’assistant parlementaire aux salariés de l’Assemblée nationale ainsi que le statut particulier des agents parlementaires. La première revendication est d’autant plus problématique que l’Assemblée nationale compte 238 travailleurs réguliers pour 147 députés, un effectif pléthorique résultant des recrutements politiquement motivés d’agents dont la plupart sont dépourvus des compétences en adéquation avec les postes convoités et ne considèrent que les avantages y afférents. C’est pourquoi, l’instance dirigeante de l’hémicycle, selon nos sources, avait conditionné l’ouverture des postes d’assistant à une vérification des diplômes à laquelle le syndicat a aussitôt rechigné à se prêter. Quant à la revendication ayant trait au statut particulier elle se justifie beaucoup plus et parait d’autant plus légitime qu’elle devrait permettre de corriger une grande injustice dans la catégorisation du personnel. Et quoiqu’elle relève normalement du domaine de la législation, les syndicalistes ont pu obtenir que la question fasse l’objet d’une simple décision administrative en attendant la législation appropriée. Suffisant pour lever le mot d’ordre de grève qui aurait pu constituer un vicieux obstacle aux réformes institutionnels pour lesquelles l’Assemblée nationale sera prochainement sollicitée.
A noter que ce contentieux a été vidé après le désamorçage d’une autre crise précédemment déclenché par la suppression de certaines missions de représentation de l’Assemblée nationale dans les parlements internationaux. Il se trouve, selon nos sources, que les missions budgétisées sont au nombre de deux ou trois par représentation aux parlements internationaux, une proportion largement dépassée et portée au double voire le triple par les députés concernés. Il en résulte en définitive de fortes contraintes budgétaires liées au coût des séjours prolongés à l’extérieur, lesquels peuvent atteindre jusqu’à 70 millions par déplacement individuel à l’étranger.
A KEÏTA
Le Témoin