L’association des amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, journalistes français de RFI assassinés le 2 novembre au Mali, exprime « ses plus grandes inquiétudes sur les suites de l’instruction » judiciaire, à l’occasion du sommet France-Afrique qui se tient samedi à Bamako.
« Au moment où François Hollande se rend à Bamako pour faire ses adieux à l’Afrique (….) les assassins courent toujours et la volonté des autorités de l’Etat Français de faire oeuvre de justice apparait quasi inexistante », affirme l’association dans ce communiqué, co-signé par la société des journalistes de RFI .
Selon les proches des deux journalistes assassinés, « le pouvoir a choisi l’élimination des suspects plutôt que leur traduction en justice ». « Nous avions dénoncé en son temps ce risque d’une clôture du dossier d’instruction par l’élimination physique des suspects. En effet la collaboration de l’armée avec la justice est quasi nulle », affirment-ils.
Selon le communiqué, « l’exécutif a nié catégoriquement le moindre lien entre la tragédie de Kidal et les prises d’otages précédentes, notamment celle des +quatre d’Arlit+ libérés le 29 octobre 2013, quatre jours avant l’assassinat de Ghislaine et Claude ». Parmi les hypothèses au sujet des causes de l’enlèvement et des circonstances des assassinats liées à ce dossier, figurent notamment les éventuelles implications de preneurs d’otages d’autres Français, dont ceux d’Arlit, dans la même région, avec lesquels divers négociateurs ont longuement discuté pour obtenir leur libération.
Les proches et Reporters sans frontières ont organisé vendredi une manifestation devant le Palais de justice de Paris pour « dénoncer ce +silence d’Etat+ ».
Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, ont été enlevés à Kidal (nord du Mali) par des hommes armés le 2 novembre 2013 au cours d’un reportage. Les deux corps ont été retrouvés deux heures après le rapt, à 12 km de Kidal par des militaires français qui avaient été alertés de l’enlèvement.
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) Aqmi avait revendiqué leur assassinat.
la redaction