Si le Président IBK a eu le mérite d’avoir octroyé à l’opposition politique, un statut légal avec l’institution d’un cabinet pour le chef de file de l’opposition, il ne pensait pas avoir à faire à des assoiffés du pouvoir qui auraient tout fait pour le faire tomber par des manœuvres dilatoires et autres manipulations démesurées. Heureusement pour le Président IBK, les Maliens ont vite compris les jeux troubles de l’opposition en restant vigilants face à des gens qui ne juraient que par la prise du pouvoir par la rue ou la force !
Sous les régimes précédents, l’opposition politique n’existait pas de façon formelle et officielle. Dans toute démocratie civilisée, le rôle fondamental de l’opposition politique est de servir de contrepoids au pouvoir en place, non seulement en émettant des critiques constructives face aux actions du pouvoir d’Etat, mais aussi en faisant des propositions réalistes et concrètes afin d’aider, et même contraindre au besoin, le pouvoir à apporter des améliorations dans la gouvernance du pays. Mais à regarder le comportement des acteurs de l’opposition politique au Mali, on est plutôt surpris de voir que ceux-ci ne sont mus que par la seule quête facile et dénaturée du pouvoir. Il est unanimement admis que l’objectif fondamental de tout parti politique est la conquête et l’exercice du pouvoir d’Etat, mais faudrait-il aussi que le jeu politique obéisse à une certaine éthique. Le moins que l’on puisse dire, au vu du comportement de notre opposition politique, est que celle-ci semble plutôt obnubilée par la quête du pouvoir d’Etat sans pour autant se soucier d’exercer le rôle qui est le sien dans l’édification d’une vraie démocratie pluraliste. L’opposition politique malienne qui se fait coller pompeusement l’épithète républicaine n’est en réalité qu’un courant politique à la tête duquel s’activent certaines personnes qui ne jurent que par leur détermination à faire descendre le Président IBK de son piédestal. Pour ces personnes-là, leurs rôles dans l’opposition politique se résument à discréditer l’action gouvernementale et à fustiger les programmes du Président de la République sans jamais faire de propositions pour une meilleure gouvernance. Le chef de file de l’opposition, qui est si prompt à fustiger l’action gouvernementale, reste curieusement muet dans l’hémicycle qui aurait dû normalement être son champ d’intervention par excellence. Même pour l’interpellation des membres du gouvernement, ce sont d’autres députés qui se manifestent, mais jamais ‘’le patron’’ de l’opposition lui-même. La réalité est qu’il n’y a pas une opposition politique au Mali, mais plutôt des acteurs politiques opposés à IBK, manquant de qualité et de moyens de le battre dans les urnes. Pour ces gens-là, l’enjeu majeur n’est pas le Mali, mais plutôt leur égo. On se rend vite compte de leur soif du pouvoir en faisant un flash-back sur les remous suscités autour du projet de révision constitutionnelle du Président IBK. Des remous qui auront permis aux Maliens de connaitre le vrai visage de certains de leurs leaders politiques, et de comprendre jusqu’où ils sont prêts à aller pour assouvir leurs sales besognes.
En effet, la Plateforme « Antè Abana », opposée au projet présidentiel de révision de la Constitution de 1992, avait été très vite phagocytée par des hommes politiques en quête de virginité politique, tous des responsables de l’opposition. Lors de ces débats, des desseins inavoués ont commencé à s’afficher le jour où la Plateforme est allée jusqu’à lancer un ultimatum au Président de la République, déviant ainsi de l’objet même de sa création : mener un combat démocratique au nom du peuple et pour une conviction, à savoir que le Mali ne réunissait pas toutes les conditions nécessaires pour se permettre une révision constitutionnelle ! Un combat juste et noble dans une démocratie, mais quand on a glissé de ce terrain pour évoquer la démission du Président, alors là, l’opposition avait tiré une balle dans son pied ! Tous les Maliens ont été sidérés de voir des responsables de l’opposition, qu’ils croyaient être des responsables politiques, à l’image des Tiébilé Dramé, de Soumaila Cissé et autres, aller jusqu’à émettre l’idée d’une possible mise en accusation du Président de la République pour haute trahison afin de le contraindre à la démission ! Ainsi, au moment où tout le monde tentait d’œuvrer du mieux qu’il pouvait pour le retour à l’apaisement, nos opposants en perte de crédibilité versaient dans la manipulation et tentaient de jeter de l’huile sur le feu, pensant que le peuple malien est un peuple immature et incapable de comprendre leurs jeux troubles. Il était facile de démasquer le sale dessein de ces manipulateurs face à l’éternel, même à travers certaines de leurs déclarations « Les partis politiques de l’opposition ont pris acte du report au samedi 19 août de la Marche citoyenne de la Plateforme AN TÈ, A BANNA-Touche pas ma constitution initialement prévue pour ce 16 août. Ce report est intervenu à la suite de plusieurs rencontres avec des organisations de la société civile notamment les chefs religieux et coutumiers de Bamako. Les partis politiques de l’opposition ont enregistré la lettre du Gouverneur du District de Bamako annonçant à la Plateforme de manière surprenante, en violation de la constitution, qu’elle interdisait la marche du 16 août. Ils ont noté l’important déploiement des forces de l’ordre au point de départ de la marche (la Place de l’Indépendance) dont l’objectif évident était d’empêcher la manifestation. La présence d’éléments de la FORSAT (force anti-terroriste) avec blindés, carabiniers armés jusqu’aux dents sur des toits et dotés de lunettes à longue portée a aussi été remarquée sur certaines artères de Bamako. En clair, les autorités se préparaient à réprimer la manifestation pacifique de la Plateforme. L’opposition met en garde le président de la République et le Gouvernement contre les menaces qu’ils font peser sur la liberté de manifestation au Mali. L’opposition dénonce un déploiement policier sans rapport avec la réalité d’une manifestation pacifique reportée. Elle prend à témoin le peuple malien et l’opinion internationale sur les menaces que le président IBK fait peser sur la démocratie malienne. Les partis politiques de l’opposition ont organisé deux marches en 2016 sans aucun incident. Ils ont participé aux manifestations du 17 juin, du 1er et du 15 juillet et à celle du 3 août qui ont mobilisé des centaines de milliers de personnes. Sans aucune violence. Pas un feu rouge n’a été brisé. Les partis politiques de l’opposition tiennent le Gouvernement pour seul responsable de toute dégradation de la situation sécuritaire résultant de la panique qui s’empare des cercles dirigeants. Bamako, le 16 août 2017 ».
Les Maliens ont vite fait de déceler des contradictions hallucinantes dans ces propos des responsables de l’opposition, qui reconnaissaient eux-mêmes qu’ils ont organisé deux marches en 2016 sans aucun incident ; qu’ils ont participé aux manifestations du 17 juin, du 1er et du 15 juillet, et à celle du 3 août qui ont mobilisé des centaines de milliers de personnes, sans aucune violence. Pas même un feu rouge brisé. Oui, lors de ces marches il n’y a pas eu de violence, pas même un feu rouge brisé ! Les Maliens ont aussi compris que les mérites d’une telle prouesse démocratique revenaient au Président de la République et à son gouvernement et non à l’opposition ; qu’il n’y avait aucun fondement à l’image de régime violent ne souffrant d’aucune contestation qu’ils tentaient de coller au régime IBK !
Ensuite viennent les débats sur l’organisation de l’élection présidentielle…
Là également, nos gens de l’opposition, craignant certainement leur défaite dans les urnes, ont commencé à manipuler l’opinion, arguant qu’il n’était pas possible d’organiser des élections, que le fichier électoral contenait des erreurs (un audit international indépendant a levé toute équivoque sur ce sujet), qu’il faut des cartes d’électeur biométriques (un challenge relevé). Sur tous ces points, ce fut une succession de désillusions pour les « petits messieurs » de l’opposition, IBK et son gouvernement ayant réussi le pari de relever ces défis, comme en témoigne la campagne électorale en cours pour l’élection du Président de la République ! Quel est finalement le degré d’intégrité de ces opposants, obligés aujourd’hui d’affronter le président IBK dans les urnes ? Sont-ils capables de battre IBK ? Que le vote commence !
Salif Diallo
Source: Le Matinal