Vingt un corps de militaires (bérets rouges) ont été exhumés, le mercredi dernier, d’un charnier à Diago par le juge d’instruction en charge du dossier dit « affaire des bérets rouges ». Ainsi, les choses se corsent pour le capitaine putschiste et autres présumés auteurs du crime, contre lesquels la Fidh et l’Amdh ont demandé, au nom des familles des victimes, une requalification des charges en “assassinat et meurtre”.
Bien que l’identification des dépouilles du charnier de Diago soit encore en cours, l’Association malienne de défense des droits de l’homme et la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (Fidh) veulent, d’ores et déjà, une requalification des charges à l’encontre des présumés auteurs de ce crime imprescriptible, dont Amadou Haya Sanogo. A cet effet, une demande a été adressée au juge d’instruction, le vendredi dernier. “La découverte de ces 21 corps représente à la fois une triste nouvelle pour les familles des disparus, mais aussi un pas important vers la vérité et l’établissement des responsabilités pénales individuelles. Les proches des disparus restent dans l’attente d’une identification formelle des dépouilles découvertes, mais nous allons demander au juge, au nom des familles des victimes, la requalification des charges à l’encontre des présumés responsables de ce que l’on peut maintenant qualifier d’assassinats” explique, dans un communiqué, le président de l’Amdh et avocat des victimes, Me Moctar Mariko. Aussi, Moctar rappelle leur soutien aux efforts entrepris par le juge d’instruction dans cette affaire.
Ainsi, l’étau se resserre autour des tombeurs d’ATT et acolytes qui, en mai 2012, ont sévèrement réprimé la tentative de contre coup d’Etat menée par les bérets rouges de Djicoroni Para. Et le chef du gang, Amadou Haya Sanogo, peut s’attendre à autre qu’un simple procès pour complicité d’enlèvement, tant le juge Yaya Karembé est déterminé à réparer comme il se doit cette ignominie humaine digne d’un autre temps.
Pour mémoire, le juge d’instruction en charge du dossier a, sur indications de certains inculpés, retrouvé un charnier à Diago, non loin de Kati, contenant des ossements de 21 personnes portées disparues depuis les affrontements sanglants des 30 avril et 1er mai 2012. En début du mois de novembre dernier, ce juge avait délivré 15 mandats d’amener à l’encontre de hauts responsables de la junte militaire, et procédé à 7 inculpations, dont celle de Amadou Haya Sanogo qui, depuis le 27 novembre dernier, est sous mandat de dépôt pour complicité d’enlèvement.
Issa B Dembélé
SOURCE: L’Aube