À l’origine, c’était la grande et puissante association ‘’Yélemané Dagakané’’ qui réunit à son sein les forces vives de Yélemané, qui contestait le payement de la TDRL avec la bénédiction d’une frange importante de la population. À l’époque, les représentants de l’État en l’occurrence les juges, les sous-préfets et même les préfets, au cœur de la controverse, ont été refoulés.
« Les populations du cercle de Yélemané ne sont pas considérées par les représentants de l’État qui, au lieu de nous servir, servent de nous. Notre cercle doit cesser d’être la vache laitière des juges, des sous-préfets et des préfets. Le préfet et ses acolytes ont augmenté la TDRL. Au lieu de 135 F, ils veulent nous faire payer 2135 F. Nous n’allons pas la payer. Notre devoir, c’est de payer ce que les autres Maliens payent. Nous sommes des citoyens et faisant partie des meilleurs, puisque nous dotons notre cercle des services sociaux de base, sans rien demander à l’État », avait clamé, le porte-parole d’alors de l’association, à la faveur d’une conférence de presse en 2019.
Un discours de révolte qui fait désormais partie du passé. En effet, après des années de désobéissance à l’autorité de l’État, une relative accalmie semble régner depuis quelques jours dans cette ‘’ville rebelle’’.
Selon des sources locales, part quelques poches de résistance constituée des récalcitrants, toutes les 12 communes du cercle font leur mea-culpa et s’acquittent de leur devoir civique. Le taux mobilisation de TDRL dépasse déjà les 90% dans plusieurs localités.
« Cette transformation n’est certainement pas venue du néant. C’est le fruit d’une concertation d’abord entre les forces vives du cercle ensuite des tractations avec l’actuel préfet qui a su les sensibiliser. Certes, cela a pris du temps, mais le résultat est probant », indique une source locale.
Selon Dama KONTE, 3e Vice-président de l’association ‘’Yélemané Dagakané’’, il a fallu du temps pour que les populations comprennent que la somme exacte de la TDRL est de 2135 FCFA.
« Nous avons compris, et tous ces bras de fer avec le gouvernement sont finis. Le peuple de Yélemané est digne. Nous sommes fiers de payer ce que tout le monde paie. C’est vrai avec le préfet actuel, ça n’a pas été facile au début, mais grâce à Dieu et à la bonne volonté de tout un chacun, les choses sont rentrées dans l’ordre », a expliqué M. KONTE.
La méthode Mady Kama
Joint au téléphone, pour l’actuel Préfet de Yélemané, le Lieutenant-colonel Mady Kama DIAWARA, ce premier résultat à consolider est le fruit de plusieurs mois de rencontres, de sensibilisation, de collaboration dont l’objectif était de créer un climat apaisé tout ramenant la population à s’acquitter de leur devoir civique.
La finalité de sa démarche consistait, a indiqué l’officier malien, à exiger le respect de l’autorité de l’État.
« Comme le dit la constitution malienne, tous les Maliens naissent égaux. Que je sois ici avec les Soninkés, que je sois avec une autre communauté malienne, c’est la même chose. En aucun cas, je ne dois favoriser une communauté sur une autre. C’est cela le Mali et la loi est claire là-dessus. Mais, s’il s’agit là du respect strict de l’État », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, il a regretté qu’en dépit les missions de sensibilisation et d’information sur le montant réel de la TDRL, son impact sur le cercle, certains sont animés de déstabiliser la quiétude du cercle.
« Toutes ces personnes, qui ont été mises à la disposition de la justice, ont, d’une part, refusé de payer leur taxe et, d’autre part, incité la population à défier l’autorité de l’État. La loi est là pour tout le monde. Et nul n’est au-dessus de la loi », a-t-il affirmé, se réjouissant, en dépit de cette situation, de l’accalmie qui prévaut dans le cercle.
« L’État est là pour les populations et non pour être leur bourreau. C’est à cela que nous avons travaillé. Et ils ont compris cette évidence », s’est-il montré ravi avant de remercier les différentes forces vives du cercle dont les concours ont été déterminés à la restauration de l’autorité de l’État.
PAR CHRISTELLE KONE