L’année 2013 aura été riche en événements heureux et malheureux.
Quelques uns ont attiré notre attention.
JANVIER
Début de l’opération Serval
Le 3 janvier, un communiqué d’Ansar Dine signé par Iyad Ag Ghali annonce la rupture des négociations et déclare suspendre son offre de cessation des hostilités. Depuis le 2 janvier, venues des régions de Gao et de Tombouctou, les forces jihadistes d’Ansar Dine, du MUJAO, d’AQMI et de Boko Haram se rassemblent à Bambara Maoudé (100 km de Tombouctou). Le 7 janvier, ils dépassent Douentza, franchissent la ligne de démarcation à Dangol-Boré et engagent le combat avec l’armée malienne dans les envions de Konna. Trois jours après, les jihadistes prennent l’avantage sur les soldats maliens qui se replient sur Sévaré, la ville de Konna est prise.
Le 11 janvier, la France intervient, dans le cadre de l’opération Serval, sous mandat de l’ONU (résolution 2085 de l’ONU). Le même jour, le chef de bataillon, Damien Boiteux est tué au combat. Il est la première victime de Serval côté français.
Le 14 janvier, une autre colonne islamiste de plus de 1 000 hommes contourne les lignes maliennes en passant par la Mauritanie et prend d’assaut la ville de Diabaly, à 400 km de Bamako. Cependant, quelques heures après la prise de la ville, les jihadistes subissent les frappes de l’aviation française. Pendant trois jours, les positions salafistes sont bombardées par des avions Rafale et Mirage 2000D, ainsi que des hélicoptères Tigre et Gazelle.
Le 25 janvier Hombori est reprise. Dans la nuit du 25 au 26, les forces spéciales reprennent le pont de Wabaria aux jihadistes du MUJAO, puis les Français s’emparent de l’aéroport de Gao sans rencontrer de résistance. Les islamistes prennent la fuite, poursuivis par des hélicoptères français. Environ 25 terroristes sont tués dans les combats près de Gao.
Le 28, les forces franco-maliennes entrent dans la ville de Tombouctou, abandonnée par les jihadistes.
FEVRIER
Visite du président Hollande au Mali
Le 2 février, le président Français François Hollande est accueilli en héros à Tombouctou, 22 jours après le début de l’opération Serval, puis prononce un discours place de l’indépendance à Bamako, aux côtés du président du Mali Dioncounda Traoré. Il y affirme sa détermination à éradiquer le terrorisme au Mali, qui bien que chassé vers le Nord « n’a pas encore été vaincu ».
Le 8 février, premier attentat suicide recensé, à Gao.
MARS
Arrivée du contingent tchadien
Le 10 mars, avec l’intégration du contingent tchadien de 2 000 hommes, les effectifs sur place montent à 6 300 hommes.
Le 19 mars, dans un communiqué, AQMI déclare avoir exécuté un otage français, Philippe Verdon, dix jours plus tôt, par décapitation.
AVRIL
Découverte de plusieurs tonnes d’armes et de munitions
Le 7 avril, l’armée française lance l’Opération Gustav, 800 soldats et 150 blindés appuyés par l’aviation encerclent la vallée. Trop tard pour intercepter les jihadistes qui parviennent à s’enfuir, néanmoins 18 tonnes de munitions, dont 700 obus, 51 roquettes, 16 bombes d’avion et 17 caisses sont saisies lors des fouilles.
Le 25 avril, AQMI appelle au djihad contre la France. Fin avril, une cellule jihadiste du MUJAO est démantelée à Bamako et sept personnes sont arrêtées.
MAI
Concrétisation de la solidarité internationale
Le 15 mai, Organisée par l’Union européenne et la France avec le Mali, la Conférence internationale des donateurs « Ensemble pour le renouveau du Mali » a permis la mobilisation de 3, 25 milliards d’euros pour aider à reconstruire le pays.
Le 30 mai, 3 000 Maliens manifestent à Gao pour dénoncer l’attitude jugée trop conciliante de la France vis-à-vis du MNLA.
Dans le même temps, la situation s’aggrave à Kidal où le MNLA arrête 180 personnes, une trentaine est relâchée le lendemain mais environ 10 ou 20 prisonniers, accusés d’être des espions et des militaires maliens infiltrés sont maintenus en prison. De son côté, le gouvernement malien accuse le MNLA d’avoir commis des pillages contre les populations noires ; Songhaï, Peuls et Bellas. Selon des témoins, plusieurs habitants noirs sont contraints de prêter allégeance au MNLA sous peine d’être chassés de Kidal et évacué vers Gao. Le lendemain, le MNLA déclare que les personnes interpellées qui ne sont pas originaires de « l’Azawad » vont être expulsées et reconduites jusqu’à Douentza.
JUIN
Signature de l’Accord préliminaire de Ouagadougou
Le 4 juin, l’armée malienne se met en mouvement et s’empare d’Anéfis après un combat contre le MNLA qui fait plusieurs morts.
Le 18 juin, après deux semaines de négociations, le gouvernement de transition malien et les rebelles du MNLA et du HCUA (Haut conseil pour l’unité de l’Azawad) signent un accord de cessez-le-feu qui doit permettre la tenue de l’élection présidentielle le 28 juillet.
JUILLET
Tenue du 1er tour de la présidentielle
1er juillet, la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine est devenue une force de maintien de la paix des Nations unies sous le nom de Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
Le 5 juillet, entrée de l’armée malienne dans la ville de Kidal.
Le premier tour de l’élection présidentielle s’est tenu sans incidents, le 28 juillet, avec un taux de participation de 48,98%.
AOUT
Election incontestée d’IBK
A l’issue du second tour de la présidentielle tenue le 11 aout, Ibrahim Boubacar Keïta est élu président avec 77,61 % des voix, contre 22,4 % pour Soumaïla Cissé, avec une participation de 45,78 %.
Lors des négociations de Ouagadougou, les différents mouvements rebelles autonomistes tentent de se réconcilier. Le 8 août, le MNLA, le HCUA et le MAA publient une déclaration commune où ils réclament l’autonomie des peuples de l’Azawad.
Des troubles éclatent également à Kati où d’ancien putschistes bérets vert manifestent leur colère contre Amadou Haya Sanogo, promu général de corps d’armée le 14 août.
SEPTEMBRE
Investiture d’IBK en tant que président de la République
Le 19 septembre, au Stade du 26 Mars à Bamako, une cérémonie est organisée pour marquer le début du mandat d’Ibrahim Boubacar Keïta et la victoire sur les forces jihadistes. Plusieurs chefs d’états sont invités, dont le président français François Hollande, le président tchadien Idriss Déby, le roi du Maroc Mohammed VI et le président ivoirien Alassane Ouattara, également président de la Cédéao.
Le 26 septembre, le MNLA, le HCUA et le MAA publient un communiqué commun dans lequel ils déclarent suspendre les négociations avec le gouvernement malien à la suite du refus du président d’Ibrahim Boubacar Keïta de négocier l’autonomie du nord du Mali.
OCTOBRE
Mutinerie à Kati et libération de prisonniers rebelles à Bamako
Le 1er octobre, une trentaine de mutins réclament à leur tour des grades et des primes et tirent plusieurs coups de feu. Un lieutenant-colonel proche de Sanogo est blessé et retenu prisonnier pendant plusieurs heures. Le 4 octobre, l’armée malienne reprend le contrôle du camp de Kati, une vingtaine de mutins sont arrêtés dont le capitaine Amadou Konaré et le colonel Youssouf Traoré. Quatre militaires maliens ont trouvé la mort dans ces événements.
Le 2 octobre, le gouvernement malien libère 23 hommes du MNLA capturés entre mars et août 2013.
Du 21 au 23 octobre, tenue des états généraux de la décentralisation.
Le 29 octobre, les mandats d’arrêt lancés contre quatre responsables de la rébellion touareg ont été levés au nom de « la réconciliation nationale ».
NOVEMBRE
Assassinat de deux journalistes de RFI et tenue du 1er tour des législatives
Le 1er novembre, ouverture des Assises sur le Nord censées créer un cadre pour faciliter la réconciliation nationale. Les groupes armés ont boycotté ces Assises.
Le 2 novembre, deux journalistes français de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, sont enlevés à Kidal par des hommes armés et exécutés quelques heures plus tard à l’extérieur de la ville.
Le 16 novembre, à Kidal, le MNLA abandonne les bâtiments publics aux autorités maliennes, mais le 27 et le 28 alors que la visite du premier ministre Oumar Tatam Ly est attendue, l’aéroport de Kidal est envahi par des manifestants pro-Azawad malgré la présence de militaires maliens. Des coups de feu sont tirés, trois personnes sont blessées selon le gouvernement malien, d’après le MNLA un manifestant est tué et cinq autres sont blessés.
Le 27 novembre, première manifestation anti MNLA à Bamako qui a réuni plus d’un millier de bamakois.
Le 29 novembre, certains représentants du MNLA annoncent que le mouvement reprend la guerre contre le gouvernement malien, ces déclarations sont cependant contestées par d’autres responsables du mouvement.
Le 24 novembre, le premier tour de élections législatives se sont tenues sans incidents majeurs sur l’ensemble du territoire national avec, cependant, un faible taux de participation.
Le 26 novembre, le vérificateur général Amadou Ousmane Touré a remis son rapport annuel 2012 au président IBK. Le même jour, Mme KONATE Djénéba dite Haby TALL, présidente du Cellule d’Appui aux Structures de Contrôle de l’Administration (CASCA) a, elle aussi, remis son rapport au président.
Le 27 novembre, le général Amadou Haya Sanogo, accusé de meurtre contre des prisonniers bérets rouges après le coup d’état de 2012 est arrêté à Kati.
DECEMBRE
Découverte d’un charnier de 21 corps à Kati
Le 3 décembre, découverte d’un charnier de 21 corps de bérets rouges près de Kati par le juge Yaya karembé et son équipe.
Le 12 décembre, arrestation de six magistrats soupçonnés de concussion.
Le 15 décembre, tenue du deuxième tour des élections législatives. Le RPM se taille la « part du lion » avec 60 députés. Il est suivi de l’ADEMA-PASJ et de l’URD avec respectivement 21 et 17 députés.
Rassemblés par Ahmed M. Thiam
SOURCE: Le 26 Mars