Le porte-parole du FDR a fait cette déclaration, mardi à la Maison de la presse, lors de la conférence de presse organisée par leur regroupement politique, pour dénoncer les fraudes et certains faits qui risquent d’entacher la régularité du scrutin du dimanche.
L’affaire des 1 million 900 mille cartes Nina, n’est plus qu’un secret de polichinelle. Afin que tous les Maliens soient au même niveau d’information sur cette affaire, ainsi que l’immixtion de certains chefs religieux dans le jeu politique, les responsables du FDR (Front uni pour la Sauvegarde de la Démocratie et de la République) se sont entretenus avec la presse. Pour l’occasion les conférenciers étaient : Iba N’Diaye de l’Adema, Oumar Hamadoun Dicko du PSP, Fatoumata Siré Diakité de l’APDF, Mme Coulibaly Kadiatou Samaké de l’URD et Amadou Koïta du PS Yelén Kura.
Faut-il le rappeler, c’est le jeudi 18 juillet dernier, que le FDR a, dans une déclaration politique, saisi l’opinion nationale et internationale sur les risques de fraudes massives planifiées pour prendre en otage la présidentielle du 28 juillet prochain. De ces risques, celle qui défraie la chronique de nos jours, est l’affaire du lot de cartes NINA (1.956.012) de surplus, non personnalisées, non scellées et soigneusement gardées en France par l’entremise du Ministère de l’Administration Territoriale en complicité avec la société Safran, acquéreuse du marché de confection des cartes Nina. Pour les dirigeants des partis membres du FDR, il ne fait l’objet d’aucun doute qu’une stratégie de fraudes organisées aurait été mise en œuvre par les principales têtes de proue de l’organisation du scrutin du dimanche prochain.
8 Millions de cartes d’électeurs pour 6 millions d’électeurs !
On dit que « ». Dans cette affaire de surplus de cartes Nina, les protagonistes du FDR ont découvert la supercherie du gouvernement et vu le coup venir depuis longtemps. C’est ainsi qu’au sein de l’Assemblée Nationale, un de leurs députés (l’honorable Kalifa Kéita) a interpellé le ministre de l’Administration Territoriale, Colonel Moussa Sinko Coulibaly. Sans détour, devant les députés, le ministre a reconnu l’information avant de promettre qu’il mettra sous scellé les cartes concernées pour les mettre à la disposition de la CENI.
« Nous constatons que rien n’a été fait dans ce sens et les 1.956.012 cartes sont toujours gardées en France dans la discrétion totale. Nous avons compris leur complot », a dit le porte-parole du FDR. Et Fatoumata Siré d’ajouter, que conformément à la promesse prise par le ministre de mettre toutes les cartes non remplies à la disposition de la CENI, le constat laisse apparaître que rien n’a été fait dans ce sens.
Le vice président du FDR, Iba N’Diaye a tenu à apporter certaines précisions sur les défaillances du fichier existant. Ces défaillances sont relatives entre autres à la discordance entre le nombre d’inscrits (6. 874.049) et le nombre de cartes Nina confectionnées (8.000.000). Mais aussi que certains localités et quartiers ne figurent pas dans l’ordinateur du Ravec (comme la Cité du Niger et le TSF).
Pour Mme Coulibaly Kadiatou Samaké, cette affaire prouve à suffisance qu’ « il y’a un complot contre les candidats du FDR. Contrairement à ce qu’ils pensent, personne ne sera élu dans les salons mais dans les urnes ».
Sur un autre plan, les dirigeants du FDR veulent aussi voir clair sur la logistique et les mesures de sécurité prises pour le transport des votes et des procès-verbaux des bureaux de votes. Sinon, ils auraient la certitude que des machinations sont en cours au haut sommet de l’Etat pour faire élire un candidat dès le premier tour.
Le jeu dangereux de certains religieux et militaires
Cette sortie médiatique a servi d’occasion pour les responsables du FDR d’exprimer leur indignation face à l’attitude de certains chefs religieux ou associations religieuses qui excellent dans la propagande à visage découvert en faveur d’un candidat au détriment des 27 autres.
Pour les dirigeants du FDR, de réelles menaces planent sur le bon déroulement du scrutin présidentiel à venir, par la faute de certains chefs religieux, qui donnent de consigne de vote à leurs adeptes et sympathisants. Mais aussi, par des agissements de certains militaires qui ont déjà pris fait et cause pour un candidat, avec qui ils seraient en combine.
« Il y’a certains phénomènes qui sont visibles et qu’on constate sur le terrain, c’est l’immixtion de certains soldats (pas de toute l’armée), de certains religieux, ça nous inquiète, surtout quand ils donnent des consignes de vote pour un candidat » a déclaré Iba N’Diaye.
Quant à Amadou Koïta, il s’est exprimé en ces termes « Quand un chef religieux donne 100 millions de F CFA à un candidat, il fait du placement ». Avant d’ajouter qu’à leur niveau, ils détiennent des informations dignes de foi sur tout ce qui est en train d’être colporté de l’autre côté. C’est pourquoi, il a invité les journalistes à faire preuve de curiosité pour investiguer sur tous les faits dénoncés afin que les élections se tiennent dans la légalité la plus requise.
Moustapha Diawara
Source: Tjikan