Il s’appelle Aliou Coulibaly communément appelé Faladiè Papis, fils de Ousmane et de Fatoumata Fall, âgé à peine de 37 ans, il possède un don naturel et surnaturel sur le plan mystique. Le jeune “Sôma” possède 802 fétiches, 6 “N’gontôrô”, des “Djafrin”, “Kongomarafin” et “Nkougrin”.

 

Marié  à trois femmes (dont une réside aux Etats-Unis) et père de huit enfants, Faladié Papis est actuellement le« Sôma » le plus célèbre de Bamako au regard de ses biens (voitures, maisons et autres biens). Avocat de formation, après l’obtention du BAC en 1998, il s’inscrit à l’ENA où il fait les deux premières années en sciences juridiques et la troisième année en criminologie avant d’abandonner définitivement les études pour suivre ce qui lui a été prédit par les ancêtres.

 « Mon grand-père était également un grand pratiquant des fétiches et marabouts à la fois  à Koutiala sinon nous sommes originaires de Banamba Worotoubila d’où nous sommes les chefs de village. Après le décès de mon grand-père, on m’a légué ses héritages mystiques. D’autre part, j’ai été également initié par Tobri Kéïta qui a été mon maitre de chasse. Sinon toutes les autres connaissances, je les ai héritées de mon grand-père. Je vous signale que depuis  1987, j’avais déjà appris la géomancie à travers « les Tourabous » et j’ai  gravi  des échelons petit à petit jusqu’à aujourd’hui. Dieu merci,  le niveau d’étude que je voulais,  je l’ai obtenu. Il m’a été dit par les ancêtres que  même si j’obtiens tous les diplômes du monde, je resterais toujours un « Sôma »  comme le veut la tradition. Je ne regrette rien car tout ce que les études pouvaient m’apporter je les ai déjà obtenu dans le « Somaya » indiscutable » a affirmé le jeune « Sôma ».

Pour lui, être un maître du savoir est très difficile. Beaucoup de personnes se disent être détentrices du savoir alors que c’est tout à fait le contraire. « J’ai aimé le savoir, je l’aime de toute mon âme et je continue de le chercher  pour en connaitre davantage. Plusieurs personnes se disent détentrices du savoir alors qu’entre nous on sait qui est capable de quoi. Le savoir existe et disparaitra le jour de la fin du monde » a déclaré le jeune détenteur du savoir.

A la question de savoir la différence entre « Sôma » et « Donso »,  Faladiè Papis nous dit ceci : « un « Soma » veut dire tout simplement un homme qui reste chez lui à la maison d’où tout le monde vient le voir pour lui expliquer ses problèmes et ce dernier le lui règle à travers les plantes, les invocations divines  ou les fétiches. Tandis que qu’un « Donso » est celui qui va en brousse après la chasse pour rentrer à la maison.  En rentrant chez lui, le « Donso » est accueilli par les chants de bravoure à travers le « Donso N’goni » ».

Concernant les différents fétiches qu’il adore, il a déclaré : « Mais moi Papis, j’adore les fétiches, j’ai des invocations divines et j’implore les djinns. J’adore 802 fétiches et 6 « N’gontôrô. Je possède également des « Djafrin », « Kongomarafin » et « Nkougrin ». Mes ancêtres m’ont également légué de nombreuses invocations divines. Mais j’ai remarqué qu’au Mali,  les gens sont trop profanes à Bamako. Ils croient que quand on est « Soma » ou détenteur du savoir, on est directement à l’enfer alors que nous sommes mieux que beaucoup de personnes qui se croient proches de Dieu.  Avec les fétiches que nous possédons, il est interdit pour nous  de mentir, de trahir un parent ou un proche, de commettre la fornication ou l’adultère ou un quelconque péché. Alors que ceux qui se disent croyants font pire que nous. Le jour où je déciderais de me retourner vers Dieu, je serais entièrement soumis ».

Bandiougou DIABATE

source : L’Indépendant