A moins de six mois de l’élection présidentielle malienne, la dynamique joue en faveur d’Aliou Boubacar Diallo. Par son parcours d’homme d’affaires, le président du parti ADP-Maliba incarne le changement face au président sortant Ibrahim Boubacar Keïta. Au point de fédérer autour de son nom les principales forces de l’opposition ? Depuis plusieurs semaines, ses soutiens se mettent en branle pour paver le chemin vers la présidence.
Au Mali, le ras-le-bol est général. Fatigués par les sempiternelles promesses non tenues de professionnels de la politique qui se servent de leur pays au lieu de le servir, les électeurs semblent vouloir donner un grand coup de balai au terme d’une présidence IBK marquée par les affaires, la corruption et des accusations récurrentes de népotisme. Conscients de ce ras-le-bol, les principaux partis d’opposition tentent depuis plusieurs semaines d’unir leurs efforts pour assurer une vraie alternance lors du scrutin de juillet prochain. Qu’il s’agisse d’une candidature unique ou d’un pacte de non-agression, le message est clair : faire barrage à IBK pour sortir le Mali de l’ornière. Dans cette course à la présidence, Aliou Boubacar Diallo dispose d’une longueur d’avance. Depuis plusieurs semaines, ses soutiens s’organisent et les ralliements affluent autour de l’homme d’affaires alors même qu’il n’a pas encore officialisé sa candidature. La presse malienne fait état ces derniers jours du soutien, discret mais efficace, de la communauté religieuse malienne. Les dignitaires du pays verraient d’un très bon œil l’arrivée au pouvoir de cet homme pieux et discret, dont le comportement est aux antipodes du bling-bling du clan IBK. Un soutien qui serait orchestré par la principale autorité musulmane du Mali, le Chérif de Nioro, qui a rompu ces dernières années avec IBK (qu’il a accusé d’ingratitude), après avoir appelé à voter pour lui en 2013 et lui avoir tendu « l’échelle qui mène à la présidence », pour reprendre une formule locale. Selon le journal 30 Minutes, Aliou Boubacar Diallo « est le candidat que le Chérif de Nioro du Sahel prépare, depuis quelques années, pour briguer la magistrature suprême du pays. Et, si c’est lui qui doit désigner le candidat des religieux, Aliou Boubacar Diallo pourrait alors être soutenu par les religieux. » D’autres mouvements de soutien plus visibles se manifestent ces dernières semaines pour défendre la candidature ‘Aliou Boubacar Diallo. Le 1er mars, les femmes des militaires de la base B ont annoncé leur ralliement au président d’ADP-Maliba. Parallèlement, un groupe de soutien à la candidature Diallo, le mouvement Ko-Koura s’est élancé, rencontrant notamment un franc succès sur internet, où sa page Facebook est déjà suivie par plus de 4000 internautes, en quelques jours.
Source: actuinfos