Plus de 30 partis algériens ont appelé samedi le président Abdelaziz Bouteflika à se représenter pour un quatrième mandat au scrutin du 17 avril, ont rapporté samedi les médias officiels.
“Un groupe des 26 (partis) pour la loyauté et la stabilité” a annoncé sa création sous la houlette du ministre des Transports Amar Ghoul, un fidèle du chef de l’Etat, a rapporté la radio publique francophone Chaîne 3.
“Nous sommes prêts à entrer de plain-pied dans la campagne électorale au côté de M. Bouteflika”, a dit M. Ghoul, président du parti TAJ, lors d’un rassemblement de ces formations à Sidi Fredj, station balnéaire à 30 km à l’ouest d’Alger, a ajouté la radio, sans préciser qui sont ces partis. M. Ghoul a appelé d’autres partis – il y en a plus de 45 autorisés dans le pays – à rejoindre son groupe.
A Souk Ahras, dans l’est algérien, six petits partis ont appelé M. Bouteflika à se porter candidat pour la présidentielle, a rapporté l’agence nationale APS. “Ces partis jugent le moudjahid Bouteflika (comme) l’homme capable de préserver la sécurité et la stabilité du pays”, selon APS.
Ces deux groupements ont ainsi rejoint le Front de libération nationale (FLN), dont le secrétaire général Amar Saidani, réitère régulièrement que le chef d’Etat est le candidat du parti présidentiel. Dans ce même camp figure le Rassemblement national démocratique dirigé par le président du Sénat et deuxième personnage de l’Etat, Abdelkader Bensalah, et le patron de la centrale syndicale officielle UGTA, Abdelmajid Sidi Saïd. “Nous n’avons pas à rougir”, avait dit M. Sidi Saïd en annonçant vouloir mener campagne pour M. Bouteflika.
Bouteflika toujours muet
A 76 ans dont presque 15 ans au pouvoir, M. Bouteflika est fragilisé par un AVC, qui a nécessité son hospitalisation en France en 2013. Le président reste muet sur ses intentions concernant un nouveau mandat. Il a jusqu’au 4 mars pour le faire.
M. Bouteflika, que le public n’a plus entendu depuis mai 2012, est néanmoins apparu plusieurs fois à la télévision, avec des hôtes étrangers et son Premier ministre Abdelmalek Sellal qui le remplace sur le terrain.
Une quinzaine de personnalités ont jusqu’à présent annoncé leur volonté de concourir à la présidentielle, dont l’ex-Premier ministre de M. Bouteflika et candidat malheureux en 2004, Ali Benflis, et la présidente du Parti des Travailleurs (opposition) Louisa Hanoune.
Les candidats doivent avoir obtenu 60.000 signatures dans 25 des 48 préfectures et pas moins de 1.500 signatures par préfecture. Deux formations ont annoncé un boycottage du scrutin : les islamistes du Mouvement de la société pour la paix (MSP), ex-membres de l’Alliance présidentielle et désormais ancrés dans l’opposition avec leur nouveau chef Abderrazzak Makri, et le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD).
Le ministre de l’Intérieur Tayeb Belaïz a annoncé que les salles et lieux publics seraient exclusivement réservés aux candidats pour mener leur campagne. Ce à quoi M. Makri lui a répondu : “nous ferons du porte à porte en faveur du boycott actif”.
source : jeuneafrique.com