Le point de presse était présidé par Bernadette Keita, ministre de l’Assainissement, de l’Environnement et du Développement Durable qui avait à ses côtés l’Inspecteur général Ousmane Sidibé, directeur national des Eaux et Forêts, Tièoulé Bagayoko de la douane et de Aklinime Mahia, chef de division à la Direction nationale de l’industrie.
Ce point de presse a porté sur la réglementation de l’exploitation des forêts et des massifs forestiers ainsi que la promotion, la valorisation et la commercialisation des produits forestiers. Selon Madame le ministre, l’analyse de l’évolution des surfaces boisées au Mali montre une diminution drastique et continue du couvert végétal à cause de la coupe abusive du bois, du surpâturage, de l’orpaillage, des défrichements incontrôlés, de la persistance des feux de brousse. Il faut ajouter à ceux-ci l’occupation illicite des domaines forestiers classés et des aires de conservation de la biodiversité. “En effet, les études ont établi que notre pays perd chaque année plus de 100 000 hectares de forêts du fait de ces fléaux. C’est pourquoi, sur les 32 millions d’hectares de forêts recensés au Mali en 1985, il ne reste actuellement qu’environ 17,4 millions”, indique-t-elle.
Selon elle, cette situation est aggravée par l’exploitation du bois d’œuvre en vue de son exportation et la non mise en œuvre correcte des divers plans d’aménagement et de gestion par les titulaires des contrats d’exploitation.
C’est pour faire face à cette situation que le gouvernement a adopté en 2017 une politique forestière nationale pour inverser la tendance de dégradation, tout en améliorant la gouvernance des ressources forestières. “En vue de rationaliser l’exploitation de ces ressources forestières et pour mieux orienter les actions de lutte contre la sécheresse et la désertification, la loi n°10-028 déterminant les principes de gestion du domaine forestier national et le décret n°2018-0662/P-RM portant règlementation de l’exploitation des produits forestiers dans le domaine forestier national, ont été adoptés”, explique Bernadette Keïta.
Aux dires du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, malheureusement, le dispositif de mise en œuvre des plans d’aménagement et de gestion prévu par les textes n’a pas permis l’exécution correcte des mesures de restauration d’une part et un contrôle efficace des quantités de bois à prélever d’autre part.
Pour corriger ces insuffisances de la réglementation en vigueur, Bernadette Keïta fait savoir que ses services, en collaboration avec ceux du Ministère de l’Industrie, du commerce et de la promotion des investissements et aussi ceux du Ministère de l’Economie et des finances, a pris certaines mesures, notamment la signature de la décision n°0016/MEADD-SG du 27 mai 2020, portant suspension de l’exploitation du bois d’œuvre ; l’élaboration et la signature d’un arrêté interministériel et l’élaboration et la signature d’un arrêté fixant les modèles de plans d’aménagement forestier.
“L’adoption de ces arrêtés permettra de préciser davantage le niveau de transformation requis par les textes en vigueur pour bénéficier d’une autorisation d’exploitation ou d’exportation du bois. Cela aura pour avantage la transformation sur place du bois pour l’amélioration de son apport pour notre économie à travers la création d’emplois et le relèvement du niveau d’industrialisation des unités de transformation”, a-t-elle laissé entendre.
Pour terminer, Madame le Ministre dit qu’il s’agira de créer un cadre favorable permettant d’organiser la filière bois de notre pays tout en respectant nos engagements régionaux et internationaux dans le cadre de la lutte contre la désertification, les changements climatiques, la restauration de la biodiversité, la dégradation des terres et la préservation des écosystèmes.
Marie DEMBELE