La société « Doucouré Partenaire Agro Industries » (DPA-SA), dirigée par Ibrahima Doucouré, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Ségou, est au cœur d’une polémique enflant sur les réseaux sociaux et dans les milieux agricoles du Mali. Accusée de produire des engrais de mauvaise qualité, cette entreprise met en péril la saison cotonnière, compromettant ainsi les efforts du pays pour redevenir le premier producteur de coton en Afrique.
Des vidéos devenues virales montrent des producteurs de coton mécontents qui dénoncent la mauvaise qualité des engrais fournis par DPA-Industries Sa. Ces agriculteurs, dont la subsistance dépend du rendement de leurs cultures, accusent la société de trahir sa propre devise : « Combattre la faim en fertilisant le sol ». Au lieu de nourrir les sols, ces engrais de piètre qualité semblent en fait les appauvrir, tout en rendant les terres infertiles et les récoltes insuffisantes. En effet, les conséquences de l’utilisation de ces engrais médiocres sont désastreuses. En ce sens que la saison cotonnière, aussi importante pour l’économie malienne, semble en voie d’être compromise. Pire, les objectifs ambitieux du Mali de regagner sa place de leader en production de coton en Afrique sont sérieusement menacés. Du coup, cette situation entraîne non seulement des pertes économiques, mais aussi une insécurité alimentaire sans précèdent pour les agriculteurs et leurs familles.
D’alerte en alerte !
Outres les producteurs de coton, l’ancien Premier ministre Moussa Mara a publiquement exprimé son inquiétude. Dans une déclaration, il a exhorté les autorités maliennes à prendre des mesures urgentes pour faire des enquêtes sur ces engrais incriminés dits « de mauvaise qualité ». Dans son adresse, il invite le gouvernement à intervenir rapidement pour sauver la saison cotonnière et protéger les agriculteurs maliens.
En tout cas, cette histoire d’engrais de mauvaise qualité continue de défrayer la chronique. Certains évoquent la thèse d’une cabale orchestrée contre la société DPA Industrie par le Front pour l’Emergence et le Renouveau du Mali (FER) qui, selon eux, veut coute que coute s’accaparer de tous les marchés d’engrais au Mali. Le temps est le meilleur juge !
Fuite en avant de M. Ibrahima Doucouré ?
DPA-Industries Sa, autrefois vue comme un allié des agriculteurs maliens, est désormais perçue comme une menace. Les accusations d’engrais de mauvaise qualité doivent être traitées avec le plus grand sérieux. Le gouvernement doit intervenir pour assurer la qualité des intrants agricoles et soutenir les agriculteurs dans leur lutte pour une production durable et prospère.
En attendant, nous avons tenté de contacter Ibrahima Doucouré pour obtenir d’amples informations ; mais nos efforts sont restés vains malgré qu’il ait voulu nous mettre en contact avec un des responsables de sa société. Toutefois, son silence ne fait qu’alimenter les spéculations et renforcer les accusations des producteurs de coton. Pourquoi son silence coupable ? Est-ce un aveu tacite de culpabilité ?
Les autorités maliennes doivent agir immédiatement pour enquêter sur les pratiques de DPA-Industries Sa et s’assurer que les engrais fournis aux agriculteurs répondent aux normes de qualité. Puisque l’avenir de la production cotonnière du Mali en dépend. Et il urge de protéger les producteurs contre les produits de mauvaise qualité qui mettent en péril leur subsistance et l’économie du pays. Le Mali ne peut se permettre de compromettre son avenir cotonnier à cause des pratiques douteuses d’une entreprise.
Adama Coulibaly