Financé par l’USAID et mise en œuvre par le Centre International du Développement des Engrais (IFDC) pour une durée de cinq ans (2014-2019), le projet FDP MD(Feed the Future Micro Dose) est une initiative de l’USAID pour la diffusion à grande échelle de deux technologies agricoles innovantes, à savoir le Placement Profond des Engrais sur le riz, sur les légumes et la Micro Dose sur le mil et le sorgho. D’une importance capitale et avec des résultats remarquables, ce projet a révolutionné le monde rural.
A la faveur d’un déjeuner de presse tenu le jeudi 22 décembre 2016 dans les locaux de l’IFDC, le coordinateur national du projet FDP MD, Aly Coulibaly, a présenté de long en large ledit projet qui permet aux agriculteurs de produire plus de riz en utilisant moins d’engrais.
En effet, l’USAID à travers le Centre international pour le développement des engrais (IFDC) met en œuvre depuis 2014 un projet dénommé « USAID FDP MD Project » qui développe deux technologies adaptées : le placement profond de l’urée (PPU) « Bonboni » et la micro-dose (MD) pour accroître la production agricole au Mali. Intervenant dans les régions de Mopti, Ségou, Sikasso et Tombouctou, ce projet est financé par l’USAID à hauteur de. $3 million (1.7 milliards de FCFA) pendant 3 ans (2014-2017). Selon le Coordinateur national du projet, Aly Coulibaly, cette initiative qui se focalise sur la diffusion à grande échelle des deux technologies ambitionne de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et d’augmenter les revenus des petites exploitations agricoles et des agro-entrepreneurs ruraux.
PPE, une technique révolutionnaire
En ce qui concerne le Placement profond des engrais(PPE), les premiers résultats obtenus auprès de 11,400 producteurs sont très encourageants et enregistrent une baisse d’environ 40% de la quantité d’engrais utilisée sur le riz irrigué, et une augmentation de production de riz paddy de 30 à 45% par rapport à la pratique d’épandage de l’engrais à la volée. La technologie du PPE permettrait à terme de réduire à l’échelle nationale les importations de riz et d’urée, pendant qu’elle contribuerait à réduire les effets néfastes des engrais sur l’environnement. Ces résultats sont prometteurs et suscitent un réel espoir d’atteinte de l’autosuffisance céréalière et de la souveraineté alimentaire au Mali », a -t-il indiqué.
Toujours selon le Coordinateur M.Coulibaly, le système est une opportunité unique pour concilier augmentation de la productivité agricole et gestion de l’environnement, dans un contexte de dégradation de la fertilité des sols et de la nécessité d’intensification de l’agriculture pour atteindre l’autosuffisance alimentaire au Mali.
Une utilisation non raisonnée des engrais non seulement entraîne une pollution des nappes phréatiques, des eaux de surfaces et de l’atmosphère, mais également réduit la rentabilité et la profitabilité des investissements des producteurs. « C’est pour pallier à cette insuffisance que la technologie du placement profond des engrais (PPE) a été mise au point par l’IFDC et partenaires depuis plus de 25ans », a-t-il laissé entendre.
Dans la présentation de ses avantages comparatifs, il a souligné « qu’avec l’application PPU (Placement profond de l’urée), le paysan utilise sur un hectare seulement 113 kg d’engrais au lieu de 200 kg à la volée ».
Le placement du granulé à 7 ou 10 cm de profondeur permet de mieux valoriser le potentiel d’azote, d’accroitre la production de 15 à 30% et de réduire le coût de production de 30 à 60%. A en croire M. Coulibaly, il permet de lutter contre la dégradation de l’environnement car avec l’utilisation de l’engrais à la volée l’ammoniaque qui se volatilise contribue à augmenter les gaz à effet de serre.
En tout cas, vu son intérêt et ses avantages il est temps que la majorité du monde paysan adhère à la stratégie de placement profond d’engrais et aux autorités de subventionner ce nouvel engrais dit ‘’Bonbonni’’ qui a cependant révolutionné le monde rural et participe à la sécurité alimentaire.
Soulignons que l’IFDC qui exécute ce projet FDP MD, travaille depuis plus de 25 ans au développement agricole en Afrique dans les domaines de politiques agricoles, amélioration de l’accès aux intrants et aux marchés des produits, la gestion intégrée de la fertilité des sols et autres.
Aliou Agmour
Source: LE PAYS