Pour la réalisation de son programme d’activités de cette année, le budget prévisionnel de l’Agence est de 3,3 milliards de Fcfa contre 3,026 en 2016
La 14è session ordinaire du conseil d’administration de l’Agence du bassin du fleuve Niger (ABFN) s’est tenue le 19 janvier 2017, en son siège à Bacodjicoroni ACI. La cérémonie de démarrage des travaux était présidée par le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mme Keïta Aïda M’Bo. C’était en présence du directeur général de l’agence, Abdourahamane Oumarou Touré et de la quasi totalité des administrateurs.
Au cours des mois écoulés, la Direction générale de l’ABFN s’est employée à traduire en actions concrètes les recommandations et résolutions issues de la 13è session du conseil d’administration.
Au plan des activités techniques, l’on retient la réception définitive des travaux de protection mécanique et biologique des berges du Yamé à Sofara et du fleuve Niger à Gnimitongo, dans la région de Mopti. Il y a eu aussi la réception provisoire des travaux de protection mécanique des berges du fleuve Niger à Ségou et Tamani, la réception technique des travaux d’aménagement de la sortie du collecteur du Diafaranakô entre la BICIM et la brigade fluviale de la gendarmerie dans la ville de Bamako.
Par ailleurs, l’ABFN a réalisé le faucardage de plantes aquatiques sur une superficie d’environ 26 375 m2 et l’évacuation de 322 m3 de déchets végétaux entre les ponts Fahd et Martyrs. Elle a enlevé 2 678,4m3 d’ordures du lit du fleuve Niger à l’entrée du Pont Fahd, Torokorobougou en commune V du district de Bamako.
Les travaux de protection des berges du fleuve Niger à Diafarabé (région de Mopti) se poursuivent. Les études techniques de faisabilité et de sauvegarde environnementale et sociale du Projet de réhabilitation économique et environnementale du fleuve Niger (PREEFN) sont réalisées. De nouveaux sites de berges aménageables sont identifiés et le Programme national de sauvegarde du fleuve Niger par le gouvernement est approuvé.
Dans le cadre de la communication, l’Agence a organisé plusieurs activités d’information et de sensibilisation sociale autour des enjeux liés à la protection du bassin du fleuve Niger et de son bassin versant, tant aux plan national qu’international. On pointe à cet effet, l’organisation de deux ateliers de sensibilisation et de lancement de l’étude technique du Projet de réhabilitation économique et environnemental du fleuve Niger à Ségou et Mopti, à l’attention des responsables administratifs, des élus et des agents des services techniques. Des missions d’investigation et d’échange sur la problématique de la pollution liée à la recherche de l’or par drague dans les eaux du Niger supérieur ont été organisées. L’ABFN a également participé en 2016 à la COP22 de Marrakech (Maroc), en faisant un grand lobbying en faveur de la sauvegarde du fleuve Niger avec la réalisation d’un magazine sur la pollution des eaux du cours supérieur du Niger et, la projection d’un film documentaire sur la capitalisation des actions du Mali dans le cadre de la sauvegarde de la portion nationale du fleuve Niger.
L’Agence a, en outre, installé 60 panneaux d’interdiction de dépôt d’ordures aux bords du fleuve Niger. 200 jeunes volontaires ont été formés aux techniques de faucardage de plantes aquatiques et de nettoyage des berges du fleuve Niger en collaboration avec le CNOSAF et le Centre national de la promotion du volontariat (CNPV). Des sketchs, spots et affiches sur les problématiques du fleuve Niger ont été réalisés. Le document de mécanisme de perception de redevances auprès des organismes préleveurs et pollueurs d’eau du fleuve Niger a été réalisé. Le coût de toutes ces activités est estimé à 3, 02 milliards de FCFA.
Après avoir souligné l’importance écologique, socio-économique et culturelle du fleuve Niger, le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable a rappelé que le souci de préserver cette artère nourricière, demeure au rang des priorités du gouvernement. Mme Keïta Aïda M’Bo a réaffirmé l’engagement des autorités et la détermination de son département à assurer pleinement la mission de sauvegarde du fleuve à travers particulièrement la structure dédiée à cette cause, à savoir l’ABFN.
Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. La présidente du conseil d’administration a signalé les difficultés récurrentes auxquelles l’ABFN est confrontée. Il s’agit de la faiblesse des subventions allouées par le budget d’Etat par rapport aux investissements souhaités, l’absence de siège propre et de ressources propres pour l’Agence et l’absence d’instrument législatif pour permettre à l’ABFN de contraindre les préleveurs et pollueurs à contribuer aux actions de sauvegarde ou de restauration du Fleuve Niger. «La nécessité de sauvegarder le fleuve Niger étant un impératif vital pour notre pays, j’en appelle à tous les administrateurs pour que chacun en ce qui le concerne s’investisse à cet effet », a lancé Mme Keïta Aïda M’Bo.
Malgré les difficultés, l’année 2017 s’annonce sous de bons auspices pour l’Agence avec le démarrage d’un certain nombre de projets. Il s’agit de la mise en œuvre des activités du Projet de réhabilitation économique et environnemental du Fleuve Niger, de la réalisation de l’Etude d’impact environnemental et social du projet d’aménagement des berges du fleuve Niger dans le District de Bamako, de l’aménagement des berges du fleuve au niveau du pied à terre du gouvernorat de Ségou et de la finalisation des travaux de protection des berges du fleuve Niger à Diafarabé. Dans le même agenda sont inscrites la poursuite et l’extension à d’autres sites des travaux de faucardage de plantes aquatiques, la poursuite des activités de communication, de sensibilisation et de renforcement des capacités. Pour la réalisation de son programme d’activités 2017, le budget prévisionnel de l’Agence est de 3, 3 milliards de FCFA contre 3, 026 en 2016.
C.A.DIA
Source: essor