En Afrique du Sud, le patron du groupe MTN jette l’éponge. Sifiso Dabengwa démissionne du géant de la téléphonie, la plus grande société du secteur en Afrique. Une décision qui fait suite à une colossale amende de 5,2 milliards de dollars infligée à MTN par le Nigeria. Sifiso Dabengwa est en fait victime de la négligence de sa société.
Il y a quatre mois, le gouvernement nigérian a donné un délai d’une semaine aux opérateurs de téléphonie mobile dans le pays pour identifier tous les utilisateurs de leurs cartes SIM. Ces sociétés avaient injonction de désactiver les cartes des utilisateurs « inconnus » après ce délai, faute de quoi elles s’exposaient à de lourdes sanctions.
C’est donc ce que MTN n’a pas fait. Il y a deux semaines, le régulateur des télécommunications du Nigeria lui a infligé une amende de 1 000 dollars pour chacun de ses clients non identifiés. Un coup dur pour la plus grande société de téléphonie mobile en Afrique. L’annonce de la démission de Sifiso Dabengwa s’est traduite par la chute de 1,71 % de l’action MTN à la bourse de Johannesburg, après une chute de 17,5 % en deux semaines.
Une somme conséquente pour le Nigeria
Il faut dire qu’à l’aune du seul Nigeria, la multinationale sud-africaine ne vole pas l’expression de « géant ». Fin juin, le nombre d’abonnés MTN dans le pays était estimé à 62,8 millions de personnes. C’est presque le tiers de la population nigériane.
Le PDG qui vient de démissionner était la semaine dernière au Nigeria pour négocier la réduction de l’amende. Sifiso Dabengwa a donc visiblement échoué. Selon Dianna Games, analyste à la chambre de commerce nigériano-sud-africaine, les 5,2 milliards de dollars que MTN devrait payer d’ici une semaine « vont être une importante source de revenus » pour le Nigeria, qui a vu ses entrées de devises se réduire avec la chute des cours du pétrole.
La semaine dernière, le gouvernement sud-africain a indiqué qu’il n’interviendra pas dans cette affaire et que ses relations avec le Nigeria n’en souffriront pas.
Source: RFI