En Afrique du Sud, le gouvernement de l’ANC a promis que les fermiers blancs seraient expropriés sans compensation. Depuis, le débat sur la terre est en discussion au Parlement. Un peuple est pourtant oublié de ce débat : les Khoïsans, aussi appelés Bushmen. C’est historiquement la première ethnie arrivée en Afrique du Sud, avant les peuples bantous. Et même s’ils représentent moins d’1% de la population aujourd’hui, ils cherchent à faire valoir leurs droits. Leur chef campe devant le palais présidentiel depuis un mois et a symboliquement déclaré l’autonomie des Khoïsans vis-à-vis du pouvoir sud-africain.
À quelques mètres du palais présidentiel, un feu de camp, entouré de quelques tentes. Au milieu se dresse le roi des Khoïsans en quête de reconnaissance dans son pays : « Selon l’histoire qui est enseignée les peuple Khoï et San ont disparu. Mais nous sommes venus dire que nous sommes bien en vie, que nous sommes toujours là pour revendiquer notre identité. »
Il campera aussi longtemps qu’il le faudra en attendant de rencontrer le président Cyril Ramaphosa et de lui remettre en main propre sa liste de revendications.
« Nous voulons que le gouvernement nous reconnaisse comme la première nation historique du pays, qu’il inscrive notre langue comme langue officielle, qu’il efface la loi sur les terres de 1913 car nous en sommes exclus, et nous voulons ne plus être considérés comme des métisses devant la loi. »
En plein débat sur l’expropriation des fermiers blancs, le roi des Khoïsans souhaite aussi rappeler au président sud-africain qui sont historiquement les propriétaires des terres selon lui. « Pourquoi veut-il redistribuer des terres qui ne sont pas les siennes ? Les terres appartiennent à la première nation sud-africaine, les Khoïsans. Donc le gouvernement doit consulter la première nation. »
« La première nation aborigène sud-africaine », phrase que le roi des Khoïsans a fait inscrire en grand devant sa tente dans l’espoir que le président Ramaphosa puisse la lire depuis la fenêtre de son bureau.
RFI