Le président sud-soudanais Salva Kiir a ordonné le couvre-feu à Juba ce lundi alors que des affrontements opposent depuis la nuit du 15 au 16 décembre des factions de l’armée. Les habitants restent terrés chez eux. Plusieurs civils ont été blessés par balle, mais on ignore le bilan pour le moment.
En fin d’après-midi de ce lundi 16 décembre, les réseaux cellulaires ont été coupés pendant environ trois heures à Juba, avant d’être rétablis. Des tirs sporadiques étaient toujours entendus dans la soirée, notamment vers l’aéroport. Des habitants ont éteint les lumières dans plusieurs résidences pour éviter les pillages.
Le président Salva Kiir, qui a donné une conférence de presse à la mi-journée, vêtu en uniforme militaire, a accusé son ancien vice-président et rival de toujours Riek Machar, qu’il avait limogé fin juillet, d’avoir tenté un coup d’État. « On a découvert qu’il s’agissait d’un complot mené par Riek Machar, l’ancien vice-président, après que l’armée a arrêté des officiers responsables de la violence. Nous ne sommes pas en mesure de dire où se trouve monsieur Machar maintenant, mais selon les rumeurs, il se serait réfugié à l’ambassade des Etats-Unis », a précisé au micro de RFI Suzanne Jambo, une cadre du parti au pouvoir.
Les hôpitaux débordés
Les combats ont éclaté dimanche soir au sein de la garde présidentielle. Un peu avant l’aube, lundi, ils se sont répandus dans plusieurs casernes, y compris au quartier général de la SPLA (Armée populaire de libération du Soudan, en français) de Bilpam situé au nord de la ville. Des chars et des troupes ont été déployés dans les rues pendant la journée.
Les civils blessés par balle ont afflué dans les centres de soins, notamment au Juba Teaching Hospital qui s’est retrouvé débordé. Des milliers de personnes, principalement des femmes et des enfants, ont trouvé refuge dans les différentes bases de la mission de l’ONU au Soudan du Sud.
Pour plusieurs analystes, ces violences sont liées à la crise politique que connaît le parti SPLM. Depuis plusieurs mois, les déçus du régime, Riek Machar ou encore Pagan Amum, l’ancien secrétaire général du SPLM (Mouvement populaire de libération du Soudan, en français), se sont montrés ouvertement critiques envers Salva Kiir, l’accusant d’agir comme un dictateur.
Source : RFI