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Affaires avion présidentiel et marché de fournitures d’équipement : La société civile ne décolère pas

Le régime IBK aura-t-il le temps de se réjouir de la reprise de la coopération avec le FMI et la Banque mondiale qui lui avaient tournés dos suite aux micmacs financiers assortis de l’acquisition du Boeing 737 et du marché d’achat de fournitures d’équipements militaires ? La réponse est négative. Car si les deux institutions financières ont décidé de lui offrir une seconde chance après qu’il ait plié à ses exigences, la société civile malienne (principale victime du larcin), elle, ne fait plus confiance aux ministres cités dans l’affaire. Par conséquent, elle ne digère plus que ses affaires soient gérées par des responsables (de moralité douteuse ?) impliqués dans le détournement de l’argent public. Et pour faire valoir cette revendication dont elle en a légitimement les droits, 15 associations regroupées au sein d’une coordination monte la fronde, bandent les muscles et entendent user de tous leurs moyens pour arracher auprès du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, le limonage de tous les ministres suspectés de détournement de deniers publics. Garant, pour elles, d’une mise à  l’abri du pays contre tout risque de récidive des auteurs de malversations. Un branle-bas de révolte populaire contre les dirigeants « cuiseurs de sang du peuple».

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Les Maliens ont-ils perdu toute confiance au Président IBK et à son régime? Aujourd’hui, on peut  le jurer la main sur le cœur sans le moindre risque de se tromper. Et pour cause, son silence coupable dans l’affaire de la surfacturation assortie des marchés de l’avion présidentiel et de fournitures d’équipements militaires. Cette posture incongrue du Président indispose aujourd’hui tant les Maliens qu’ils commencent à hausser le ton face au retard des sanctions contre les auteurs. En témoigne aujourd’hui la réclamation de la quinzaine d’associations de la société civile qui, en désespoir de cause, se voit contrainte de lui faire la pression pour lui faire faire ce qu’il aurait dû faire depuis les rapports de la Cour suprême et du Bureau du vérificateur général. A savoir : limoger les ministres suspectés de ce détournement de deniers publics et qui ont perdu la confiance du peuple malien. Car après les rapports d’audit de la Cour Suprême et du Vérificateur Général, l’opinion nationale s’attendait à des interpellations. Mais depuis rien. D’où cette levée de boucliers de la société civile qui, dans une déclaration « invite le Président de la République à sortir de son silence… et de sévir en limogeant les ministres suspectés de détournement de deniers publics dans cette affaire».  Mieux, ces associations au nombre desquelles l’ICMA (Initiative pour le changement au Mali et en Afrique), le réseau Joko ni Maaya, le Consortium Actions Droits Humains (CADH), le Collectif Mali Uni, l’Association des commerçants détaillants « demandent au président de la République et à son Premier ministre de démettre sans délai de leurs fonctions les membres du gouvernement cités dans cette affaire, à savoir Mme Bouaré Fily Sissoko, ministre de l’économie, Moustaph Ben Barka, ministre de l’Industrie et le ministre en charge de la communication, Mahamadou Camara et exigent un vote de défiance contre le Premier ministre et son gouvernement à la lumière des nouvelles informations rendues disponibles suite à l’audit des marchés d’acquisition de l’avion et des équipements militaires».

C’est donc dire que si la Banque mondiale et le FMI ont décidé d’offrir une seconde chance au Mali  avec la reprise de leur coopération avec le pays après des recommandations, les Maliens, eux, sont épris de justice et ne veulent pas tomber dans les mêmes erreurs du passé. Et pour ce faire, ils entendent se débarrasser à tout prix de tous les ministres impliqués dans cette affaire louche qui a causée tant d’humiliations et de galère au pays. Une réclamation tout à fait légitime du peuple plus que jamais déterminé  à ne plus regarder les ressources du pays pillé au seul bénéfice d’un clan sachant bien qu’aucun développement n’est possible avec des responsables corrompus. Une véritable chasse populaire en vue contre les responsables pourris du régime ? Wait and see

Youssouf Z KEITA

SOURCE: Le Républicain  du   3 déc 2014.
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