Ce que l’on nomme ‘’duel’’ entre Badra Bah du RPM et Abdramane Niang, collaborateur de Ras Bath est intervenu le 23 février dernier sur Klédu, dans le Débat Politique du jeudi. Ces deux personnages se sont livrés à une scène qui ne grandit aucun d’entre eux, mais le représentant du RPM en particulier, en l’occurrence Badra Bah.
« Le chien aboie, la caravane passe »
Ces propos sont du responsable du RPM, Badra Bah, qui n’a aucune gêne à tenir des propos aussi injurieux sur une antenne, au contraire il s’en délecte si l’on s’en tient à ses propres termes : « ce propos qu’on m’a reproché, je le répète : le chien aboie, la caravane passe ». C’est à se demander si le nommé Badra ne serait pas en mission commandée pour détruire le RPM. En effet, chacune de ces interventions sur les médias, précisément sur une radio, donne le dégoût du RPM à de nombreux auditeurs. C’était le cas le 23 février où toutes les questions ou critiques des auditeurs lui étaient adressées.
« Ras Bath n’a jamais été un souci pour le RPM ; qu’il arrête de consommer et vendre le joint, qu’il aille travailler… des va-nu-pieds…des gens venus d’on ne sait où…Que chacun s’observe, chacun sait qui il est… » -Ce sont, entre autres, des propos tenus par celui qui se vante d’être du parti au pouvoir. Même si nous n’approuvons guère tout ce que Ras Bath et son collaborateur disent sur les antennes, lui, soi-disant cadre du parti au pouvoir, fait pire, en faisant sous-entendre des choses qu’interdit aussi notre loi fondamentale. Nous sommes au Mali et tout le monde peut comprendre ce qu’il a voulu dire par les derniers mots ci-dessus qu’il a proférés sur Klédu à l’endroit de Niang et Ras Bath. Dommage que l’animateur du Débat, que l’on respecte beaucoup, n’ait pas recadré ce débordement.
Ce qui est aussi curieux voire aberrant, c’est de savoir que Badra Bah, ex militant de l’Adema, ne soit au RPM que depuis un an et poussières et se montre plus royaliste que le roi. Une chose est sûre, si le RPM veut continuer à perdre des militants, alors il continuera à se faire représenter par des gens imbus de leur personne et extrêmement arrogants. Badra est allé jusqu’à répondre à un auditeur que lui peut « l’employer », sous-entendu qu’il a les moyens de se payer les services de cet auditeur. Quelle arrogance, quelle inculture politique !
Et pour boucler la boucle, il dit : « Dieu aime le Mali, c’est pourquoi il lui a donné ce dirigeant…». On peut bien comprendre que M. Bah veuille suivre la voie du désormais ministre Koïta de la Jeunesse, mais de là à narguer le peuple en ces moments extrêmement difficiles, c’est assez provocateur.
Le 1er vice-président de l’AN derrière les violences à l’AEEM et au CNJ ?
Sans le dire formellement, Abdramane Niang, de son côté, jette le soupçon sur le premier vice-président de l’AN, M. Timbiné, par rapport au saccage dont a été victime dernièrement son équipier, aux violences perpétrées en milieu universitaire et même au sein du Conseil national de la jeunesse. Citant nommément M. Timbiné, il questionne : « ces violences au sein de l’AEEM, qui est derrière ? Qui est derrière la mort de ce militant du CNJ ?».
M. Niang dit détenir aussi « la vidéo » sur ce que nous avons compris comme se rapportant au dossier sulfureux qui a concerné dernièrement l’Assemblée Nationale. « Montrez-moi la vidéo ! » avait alors réclamé le fameux Badra. A-t-il eu gain de cause ? Allez savoir ! Ce dont on est sûr, c’est qu’on rencontre des extrémités de part et d’autres, et que l’essentiel est souvent occulté au profit du superflu, comme cette confrontation de bas niveau autour de ce que veut dire « une délation ».
Là où, en revanche, M. Niang marque des points, c’est lorsqu’il parle de faits avérés consignés dans des documents officiels, ou jamais démentis tels que : l’achat de l’avion présidentiel sans prix réel connu à ce jour, les marchés de l’équipement militaire, de tracteurs, de l’engrais frelaté (avec à la clé une promotion pour son auteur présumé catapulté à la présidence du Conseil d’Administration d’une banque), les 153 milliards de manque à gagner décelés par le Vérificateur général, le dossier ASAM, le rapport de Amnesty international faisant du Mali l’un des pays les plus corrompus, etc.
Et M. Niang de rappeler ce que le président IBk avait eu à dire lui-même à une certaine époque à savoir que ses proches ne lui disent pas la vérité, qu’il a affaire à : « une majorité frileuse…des voleurs et des corrompus qui l’entourent ». Pour conclure, dit-il : « nous ne sommes ni en guerre contre le RPM, ni contre l’opposition…mais si j’avais su que Badra n’était au RPM que depuis un an, en provenance de l’Adema qui avait son candidat à l’élection présidentielle, je ne me serais pas lancé dans cette discussion avec lui ».
Sorry Haïdara