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Affaire Foutanga dit Babani Sissoko en 10 questions et réponses : Les éclairages de Me Tall

MOUNTAGA TALL BABANI SISSOKO

Me Mountaga Tall

1-     A quand remonte l’affaire Babani ?

Beaucoup de gens pensent que le dossier Foutanga Sissoko dit Babani confié à Maître Mountaga Tall est récent. Non. Les derniers actes posés dans cette affaire remontent à l’année 2007. J’ai alors, par une lettre en date du 14 décembre 2007, fait à Babani le point exact des derniers développements du dossier (Pièce N°1). Sans recevoir aucune contestation ni réclamation de sa part.

En 2012, suite à certaines rumeurs, je lui ai refait le point en présence de son fils Fily Sissoko. Ce jour Babani m’a assuré qu’il n’était pour rien dans ces rumeurs. Nos relations sont restées cordiales et Babani se disait très satisfait des prestations et très reconnaissant pour tout ce qui avait été fait pour lui.

Avec étonnement, j’ai appris en 2012 qu’il allait de bureaux en salons, y compris l’Assemblée nationale pour porter certaines accusations contre moi. Vu la gravité des accusations et le caractère sournois des propos tenus, j’ai décidé de saisir le Tribunal du domicile de Babani pour juste demander des expertises sur trois points qu’il semblait contester afin que la vérité  soit connue de tous (Pièce N°2).

J’ai donc sollicité du Tribunal de :

« 1°-désigner tels experts il vous plaira aux fins de :

-Procéder à une expertise graphologique pour déterminer si les signatures apposées au bas des supports des prélèvements sont bien celles de Foutanga Sissoko Dit Babani et de son fils Fily Sissoko ;

-Déterminer la disponibilité des terrains vendus par Foutanga Sissoko à Me Mountaga Tall et dans la négative de déterminer la valeur commerciale actuelle desdits terrains ;

2°-Demander à Monsieur le Bâtonnier de bien vouloir arbitrer le montant des honoraires que devrait réclamer Mountaga Tall à Foutanga Sissoko pour une vingtaine de dossiers incluant la vente de l’Hôtel Mariétou Palace à 3.000.000.000.000 FCFA et la collaboration avec des avocats français pour le dossier de blanchiment d’argent de plus de 100.000.000.000 (cent milliards) de FCFA.

3° Sur la base des avis d’experts de déterminer les sommes que se devraient éventuellement Mountaga Tall et Foutanga Sissoko. Cette demande n’était ni polémique, ni conflictuelle. Elle devait juste aider à faire éclater la vérité. Et c’est parce que je ne me reprochais rien que j’ai été le premier à saisir le juge. C’est alors que j’ai lu dans la presse que Babani avait été déposé une plainte contre moi(Pièce N°3).

Dès lors se pose la question de savoir pourquoi Babani a attendu 5 années après les faits pour se plaindre ?

2-     Pourquoi Mountaga TALL a-t-il accepté de défendre Babani Sissoko dont la réputation était connue de tous.

Il est vrai qu’n juin 2000 Babani a été condamné par la justice de Dubaï à 3 ans prison  ferme pour une escroquerie portant sur près 243.000.00 ss (120.000.000.000 milliards de FCFA) assorti d’un mandat d’arrêt international (affaire Dubaï Islamic Bank).

Il est également vrai qu’il a été condamné par la justice française pour blanchiment d’argent portant sur plusieurs dizaines de milliards de nos francs. La justice française a aussi lancé contre lui un mandat d’arrêt international.

Sans compter celui lancé par la justice américaine.

Certains, de bonne foi, se demande pourquoi Maître  Tall a accepté de défendre un tel personnage ?

La réponse est simple : Tout comme le médecin ne refuse pas de soigner un malade en raison de la gravité de son mal, l’avocat ne refuse pas de défendre un homme à cause de sa réputation.

Mais tout comme le médecin, qui prend des précautions pour ne pas être contaminé par le malade, l’avocat doit veiller à ne pas suivre son client dans ses errements s. c’est ce que j’ai  fait.

Défendre n’est pas mentir ou tricher.

C’est pour cette raison que j’ai fait comprendre à Babani que je ne pouvais l’aider que s’il me disait ce qu’il comptait faire pour désintéresser ses créanciers.

Il a proposé dans un premier temps de trouver un partenaire qui accepterait de s’associer à lui pour achever les travaux de l’hôtel Mariétou palace en chantier en vue d’une exploitation en commun. Son seul nom faisant fuir tous les investisseurs, l’option de la vente a été envisagée (Pièce N° 4).

Dans ce cadre, j’ai aidé, avec d’aidé, avec d’autres personnes, Babani à vendre son immeuble afin que soient payés des créanciers qui étaient dans le désarroi et qui désespéraient de récupérer  leur argent. Ils sont nombreux, vivants et peuvent témoigner. J’ai également réussi à faire éviter à Babani de nombreuses saisies sur ses biens : véhicules, mobilier de maison …sans pour autant faire du tort à ses créanciers. Je ne les connaissais pas tous tant ils étaient nombreux. Et pour toutes sortes de raisons : loyer impayés, factures en souffrance, véhicules achetés, distribués et non réglés, prêts non remboursés. Mais tous ceux qui m’ont approché avant la vente de Mariétou Palace ont été désintéressés sauf un seul qui à refusé, par  écrit, de prendre son chèque.

Devrais-je regretter d’avoir sauvé un homme de l’humiliation et d’avoir permis à d’honnêtes citoyens de récupérer leur argent ?

Non, même si la reconnaissance, à la fin n’est pas au rendez-vous.

Aussi, cette affaire me donne l’occasion de me remémorer un conseil que m’ont donné feu Boubacar Gueye, un des plus grands avocats africains, qui fût par ailleurs ministre fédéral (Fédération du Mali) de la justice : «N’oubliez jamais que le pire ennemi d’un avocat est son client».

3- Maître Mountaga Tall a-t-il imité les signatures de Babani et de son fils Fily Sissoko ?

Je suis obligé de marquer mon indignation malgré le caractère grotesque d’une telle accusation. Car je n’avais jamais imaginé que le pire de mes ennemis ou le moins intelligents de mes détracteurs pouvaient imaginer un tel  scenario : imiter une signature !!!

Mais de quoi s’agit-il ?

Un créancier de Babani, en l’occurrence Boubacar Djigué , a refusé,  par écrit, (Pièce N°5) de retirer le chèque signé par Maître Tall pour son règlement. Pendant que les négociations pour le convaincre étaient en cours, Babani, à ma grande surprise a voulu faire un prélèvement sur les sommes réservées Djigué. Pour lever mes réticences nous avons convenu qu’il ferait une reconnaissance dans laquelle il serait mentionné :

–          Le montant prélevé ;

–          La précision qu’il s’agissait des sommes réservées à Djigué ;

–          La date du remboursement ;

–          Sa signature.

Ces prélèvements, par Babani lui- même ou par son fils Fily Sissoko (toujours après un appel téléphonique de Babani) se poursuivirent à un rythme effréné. Mais avec toujours la même exigence : une signature toujours apposé au bas des décharges.

Ce sont ces signatures que Babani contestent 5 à 6 années après.

Pour ma part je détiens les originaux de tous ces documents (pièce N° 6)

 

Je reste convaincu qu’au moment où il formulait ses contestations et accusations, Babani SISSOKO ignorait qu’une expertise graphologique pouvait permettre d’établir s’il  était le signature ou non des décharges produites.

Cette expertise, si elle est ordonnée, devrait très rapidement permettre de faire éclater la vérité au  grand jour.

 

4 – Pourquoi Boubacar Djigué n’a pas été payé ?

La maison Babani a été adjugée à Boubacar Djigué parce qu’il n’a pu rembourser une dette qu’il avait contractée avec celui- ci. Menacé d’expulsion il est venu me demander de l’aider.

Dans mon travail d’avocat je n’aide jamais à faire du tort à quelqu’un mais plutôt à trouver des compromis.

Dans ce cas précis j’ai obtenu de Djigué le principe de renoncer au  bénéfice de son jugement contre un paiement intégral du principal de sa créance majoré de tous les frais engagés. En contrepartie Babani acceptait de vendre Mariétou Palace afin que cet engagement soit tenu.

C’est ainsi qu’après de longues négociations avec Djigué et son avocat, celui- ce, le 23 février 2006 me fit parvenir la lettre dont la teneur suit :

«Mon cher confrère, 

En réponse à votre lettre du 22 courant, je vous confirme l’accord de mon client Boubacar Djigué quant au règlement amiable de ce dossier, en l’occurrence son acceptation d’être payé de sa créance en principal majoré de tous les frais qu’il a déboursés …. ». (Pièce N°7)

Fort de cet accord et après la vente de Mariétou Palace, j’adresse à l’avocat de Djigué une lettre détaillée se terminant ainsi :

«Ainsi, sous réserve d’accord pour solde de tout compte et acceptation de revente du titre à Monsieur Sissoko, je tiens à votre disposition un chèque  de deux cent cinquante –sept millions deux cent trois mille quatre cent dix francs (257.203.410 FCFA).

Dans l’attente de votre réaction et espérant que ces propositions qui vous désintéressent intégralement rencontreront votre agrément, je vous prie… » (Pièce N°8)

Le 19 février 2007, à ma grande surprise, je reçois la réponse suivante :

 

«En réponse à votre lettre en date du 16 février 2007 dont j’accuse réception ce jour 19 févier 2007, je dois préciser que pour parvenir à un règlement amiable de cette affaire il va falloir que mon client, Monsieur Djigué, accepte de revendre l’Immeuble qui est désormais sa propriété.

Autrement dit, il n’est plus question de remboursement de dette mais d’engager des discussions sur le prix que votre client Monsieur Sissoko serait prêt à mettre dans le rachat de l’Immeuble … » (pièce N° déjà à cité)

Ces discussions ont été effectivement engagées sans succès puisque Djigué demande la somme de un milliard (1.000.000.000FCFA) que je n’a que je n’avais pas pour lui.

Peut- on dans ces conditions soutenir que Maître Tall n’a pas réglé les sommes dues à Boubacar Djigué ? N’est-il pas plus juste de dire que Boubacar Djigué est revenu sur les accords conclus par écrit en refusant de recevoir le chèque de 257.203.410 FCFA que j’ai voulu lui remettre ?

Enfin, il est bon de savoir que mes honoraires n’ont pas été prélevés sur les sommes destinées à Boubacar Djigué. Ils étaient inclus dans les 700.000.000 FCFA payés par le notaire.

5- Quelle est la situation des terrains vendus par Babani à Maître Tall ?

Courant 2003, Babani m’a vendu, par le ministère de Maître Karamoko Camara, qui était son notaire 6 parcelles de terrains se 500 m2 chacune en bordure du fleuve. Ces terrains étaient à distraire du titre Foncier 016 Commune II du District de Bamako.

Un acte notarié, paraphé et signé par Babani à été dressé. A ma connaissance cette signature n’est pas encore contestée. (Pièce N°9)

Il s’est par la suite avéré que Babani avait déjà vendu chacune des mêmes parcelles à plusieurs personnes différentes.

Je n’ai donc pu faire de mutation à mon nom. Mais pour préserver mes droits je réussis à faire un pré notation qui rendait impossible toute nouvelle transaction à mon insu.

Effectivement Babani essaya, en 2009 de vendre deux terrains à 40 000. 000 l’unité pour désintéresser un autre de ses créanciers  qui menaçait de l’envoyer en prison.

Se heurtant à la prénotation, il fût obligé de me demander les larmes aux yeux de lui rétrocéder les deux parcelles à 20.000.000 CFA l’unité. Cette opération devait lui permettre :

1-     De ne pas aller en prison. Il me demandait le «Soutoura» au nom de Dieu !

2-     De faire une marge bénéficiaire de 40.000.000 FCFA lui permettant de désintéresser son créancier ;

3-     De me remettre les 40.000.000 CFA reliquataires représentant le prix de cession des deux parcelles.

J’ai accepté de porter secours à Babani en procédant à une mainlevée partielle de mon pré notation. (Pièce N°10). La vente se fit mais Babani ne me fit aucun reversement.

Constatant que les prélèvements de Babani avaient dépassé 227.000.000FCFA sur les 300.000.000 FCFA réservés à Djigué ( le reliquat de la somme n’étant plus que de 62.000.000 FCFA), j’exigeai des comptes sur les terrains.

Babani accepta alors une compensation partielle sur le solde des sommes initialement réservées à Boubacar Djigué promettant soit de me permettre de rentrer en possession des parcelles achetées soit de me rembourser en numéraires.

Il ne tint aucun de ces engagements.

6- Monsieur Cissé a-t-il été intégralement payé ?

Babani Sissoko, par mon intermédiaire, a vendu à Monsieur C.S.Cissé, mon beau-frère, pour 50.000.000FCFA in immeuble qui, finalement ne lui appartenait pas. En tous les cas il n’a jamais pu produire les pièces originales pouvant permettre à l’acquéreur de rentrer en possession de son bien. Celui –ci demanda alors à être remboursé. Babani ne pût le faire dans l’immédiat.

Finalement il proposa la vente d’une voiture à 20.000.000 FCFA. J’acceptai dans l’espoir de trouver rapidement un acquéreur pour un remboursement partiel de Monsieur Cissé. La voiture n’a jamais trouvé acquéreur mais Babani considérait qu’il avait payé les 20.000.000 FCFA.

Je n’en ai pas fait un problème. Après la vente le l’immeuble, j’ai complété sur mes fonds propres à 50.000.000 FCFA les 30.000.000 FCFA a remis par Babani pour Cissé qui a remis un reçu de 50.000.000 FCFA  et qui interrogé par huissier a reconnu avoir reçu ce montant.

Par honnêteté j’ai corrigé, le reçu en le ramenant à 30.000.000 FCFA que Babani estimait devoir.(Pièce N°11).

Une chose importante est à signaler : pour tricher, on augmente le montant d’un justificatif (facture ou reçu). Jamais on ne le diminue. Corriger n’est pas interdit. Surtout si, comme c’est le cas, la correction profite à celui qui se plaint.

7- Les sommes remises à monsieur Berthé sont-elles justifiées ?

 

Babani Sissoko m’avait présenté Monsieur Berthé parmi les personnes à payer le moment venu. Je me suis, comme pour les autres, engagé à le faire. Et je l’ai fait contre un reçu que ni Babani, ni Monsieur Berthé ne conteste à ma connaissance.

Je ne comprends pas le problème posé à ce niveau. (Pièce N°12).

8- Les vendeurs de véhicules ont-ils été intégralement payés ?

 

Babani Sissoko a peut-être oublié de verser à son dossier la réponse donnée à son huissier par le vendeur de véhicule. En réponse à une sommation interpellative du 03 octobre 2012 celui-ci répondit :

«J’ai remis la facture et le nombre de véhicules à Monsieur Sissoko dit Babani. J’ai été intégralement payé par Maître Mountaga TALL. Je n’ai pas les références des véhicules». (Pièce N°13).

Voilà qui est clair.

En plus n’est-il pas étonnant que Babani Sissoko pose un problème de véhicule six ans après les faits ? À quelle fin ?

9- Les honoraires de Maître TALL sont-ils justes, minorés ou majorés ?

Cette question n’est évoquée que dans un souci de transparence car elle est justement juridiquement résolue. En effet, l’article 84 de la loi N°94-042 portant création et organisation de la profession d’avocat dispose « Toutes les actions en contestation de frais et honoraires d’avocat se prescrivent par deux ans à compter de leur versement par le client».

Je ne suis pas le premier avocat de Foutanga Sissoko dit Babani. Son conseil actuel ne serait pas son dernier avocat. Avec dix ans de collaboration j’ai battu le record de longévité de ses avocats. Ce record sera difficile à dépasser.

Avant moi Babani avait confié la vente de Mariétou Palace à un avocat assisté d’une personne ressource pour des honoraires fixés à 400.00.000 FCFA le prix de vente étant fixé à 3.500.000.000 FCFA minimum.

Un protocole d’accord signé à cet effet et constaté par acte notarié (Pièce N°14) a été révoqué en 2006 par Babani. (Pièce N°15)

Je n’ai pas estimé devoir demander des honoraires aussi élevés. J’ai fixé les miens à 100.000.000FCFA. Étonné Babani a lui-même décidé d’ajouter 20.000.000 FCFA et m’a vivement remercié. Les honoraires ont ainsi été fixés à 120.000.000 FCFA qui correspondent à peu près à 4% du montant de la transaction contre 10% habituellement demandé par les avocats.

Jamais, avant sa plainte Babani n’a contesté ce montant fixé par lui-même. Au contraire il n’arrêtait pas de me faire part de sa «reconnaissance éternelle».

La preuve que ce montant avait été retenu pour les honoraires ?

Afin de me permettre de désintéresser ses créanciers, pour lesquels j’avais pris des engagements personnels, Babani avait signé hors honoraires une autorisation de payer à mon profit la somme de 540.000.000 FCFA. (Pièce N°16)

Intégrant les honoraires cette somme a été portée à 700.000.000 FCFA. (Pièce N° 17). La différence, soit 160.000.000 FCFA représentant outre les 120.000.000 FCFA d’honoraires 40.000.000 FCFA à mettre en réserve pour le cas ou en dehors du principal et des frais Boubacar Djigué réclamerait des dommages et intérêts.

En plus comment comprendre des réclamations sur des honoraires six années après leur règlement ?

10- Et maintenant ?

A lire ou écouter certains commentaires en service commandé, je suis déjà coupable et même condamné. Ils seront déçus car j’ai essayé, toute ma vie de faire preuve de rectitude morale. Pour moi-même, pour ma famille et pour ceux qui croient en moi.

Jamais, je ne dévierais de cette voie.

J’ai déjà inculpé trois fois et trois fois j’ai obtenu des non-lieux.

Je souhaite que la justice fasse son travail car je suis sûr que je serai blanchi comme du lait de vache.

Je détiens en effet les originaux de toutes les pièces évoquées. J’ai aussi découvert beaucoup de choses que le secret professionnel m’oblige à taire. Peut-être que la justice ou le Bâtonnier pourrait lever ce secret ?

Je détiens aussi d’autres preuves qui seront versées aux débats le moment venu. Inch’Allah !

Mais en attendant Babani et ses soutiens peuvent continuer leurs manœuvres : «Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose ! ».

Mais Dieu est témoin de tout !

Maître Mountaga TALL

Avocat à la Cour

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