Kidal, jeudi 12 janvier 2012. Le petit avion de tourisme s’immobilise enfin sur le tarmac de l’aéroport, après près d’une heure de vol entre Gao et Kidal. À son bord, Modibo Sidibé et la poignée de personnes qui l’accompagnent. L’instant est spécial. Jusqu’au dernier moment, il y avait eu comme un léger doute sur ce voyage. Modibo a tranché et décidé de venir parler aux populations de Kidal.
Modibo Sidibét à Kidal, le 12 janvier 2012 (photo archives)
Un voyage comme les autres ; une visite comme toutes les autres qu’il a faites depuis qu’en décembre dernier, il a décidé d’aller au contact des populations dans le pays profond ; d’écouter les leaders et notables, chefs de villages, imams et prêtres, jeunes et femmes, avant que de prendre la décision de se lancer dans la course à la présidentielle. N’empêche qu’au moment où ils débarquent à Kidal, les visiteurs du jour ont la conviction qu’ils entreprennent une visite qui n’est pas comme les autres. La raison en est la tension latente dans toute la région. Et la situation sécuritaire qui est redevenue préoccupante.
La paix et la concorde comme seules voies possibles
Et Kidal a surpris par la qualité de l’accueil fait aux visiteurs. Une mobilisation des grands jours, à laquelle tout un chacun a apporté sa contribution. Exactement comme cela avait été annoncé par les organisateurs de la visite de Modibo Sidibé dans cette partie du septentrion. Les visiteurs ont été accueillis par tout Kidal, des officiels aux chefs de fractions ; des femmes et jeunes. La fantasia des chameaux richement chamarrés ne le cédant en rien à la cohorte de véhicules 4×4 venus de tous les horizons. On avait dit que Kidal voulait la paix, que Kidal n’aspirait qu’à la paix. Kidal l’a prouvé par cet accueil exceptionnel. Et cela fut dit aussi à Modibo Sidibé par la voix la plus autorisée, celle du grand Imam de la ville, dans le recueillement rassurant de la mosquée.
Ces propos venaient confirmer les assurances données par toutes les notabilités rencontrées, qui n’avaient eu de cesse de dire l’attachement des communautés à la paix et à la sécurité ; et leur aspiration au développement. Bien d’autres sujets ont été évoqués entre Modibo Sidibé et les représentants des communautés. Mais les questions liées à la stabilité dans la région et à l’unité nationale ont constitué le fil d’Ariane de cette journée intense de concertations dans la capitale de l’Adrar des Ifogas, entre l’ancien Premier ministre venu en quête de bénédictions et de conseils et des leaders communautaires conscients qu’ils se trouvaient là en présence d’une des rares oreilles attentives pour les écouter et comprendre leur désir profond de vivre en paix dans la communauté nationale.
Cette conviction est renforcée par le fait que Modibo Sidibé a été, à ce jour, le seul des candidats à la prochaine élection présidentielle à s’être rendu dans cette partie du pays. Par nécessité, mais aussi, il faut bien le dire, par devoir. Modibo Sidibé avait plus d’une fois rappelé qu’il lui tenait à cœur de ne laisser aucune partie de notre territoire national, où il ne soit passé, avant d’annoncer sa candidature à la présidentielle. Maintenant qu’il est venu et qu’il a vu, mais surtout après avoir écouté les populations et entendu les autorités communautaires, il aura acquis une plus grande assurance en ce que le crédo qui était le sien à son arrivée, à savoir la préservation à tout prix de la paix et de l’unité nationale, rencontre ici à Kidal un profond écho. Parce que partagé par les différentes composantes des communautés locales.
Décidément, Kidal aura réellement surpris. Et au final, cette journée du jeudi 12 janvier 2012 aura été plus qu’une agréable journée de visite. Au gré des entretiens et des visites, Modibo Sidibé aura rencontré bien des personnalités influentes au sein des communautés, mais aussi certains des protagonistes importants de la complexe partie qui se joue depuis plusieurs années dans cette partie de notre territoire national, et dont Kidal est l’épicentre. Les rencontres faites, les apartés et les différents entretiens qu’il a eus, constitueront sans aucun doute pour Modibo Sidibé de précieuses données.
HAMALLAH