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Affaire du général Yamoussa Camara : Quand la justice et le renseignement tirent à côté

L’arrestation et les procédures en cours dans les dossiers des militaires en prison représentent un intérêt particulier aujourd’hui pour la population qui veut comprendre ce qui s’est réellement passé. Il est reproché à l’ancien Ministre de la défense  et ancien chef d’état-major particulier du chef de l’Etat d’avoir signé une décision affectant des militaires tués dans la mutinerie du 30 Septembre 2013 dont de nombreux bérets rouges à l’opération «Badinko ».

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Si l’on considère que l’acte d’affectation n’est pas un simple acte administratif, mais plutôt un moyen de soustraction de certaines personnes à l’action de la justice, on peut comprendre les raisons de l’arrestation et de l’incarcération du général Yamoussa Camara. Mais là où le bas blaise est la façon dont les choses se sont précipitées.
En effet, pour mieux comprendre la procédure d’affection chez les militaires, nous avons posé des questions simples à certains d’entre eux qui ont bien voulu garder l’anonymat. Selon eux, quand des militaires sont affectés à un nouveau poste, c’est le service en charge du personnel militaire, connaissant l’effectif des militaires et les spécificités des corps d’armes qui fait la liste des personnes par rapport au besoin et aux compétences demandés à ce nouveau poste (donc une affectation se fait avec les informations des services techniques pour ne pas envoyer l’artillerie à la place de l’infanterie ou du génie militaire : NDLR).
Après ce service, cette liste est envoyée à la direction des finances pour prendre des mesures économiques afin d’accompagner ce mouvement de militaires et de leurs familles d’une région militaire à une autre. Encore, les décisions de ces différents services remontent au niveau de l’Etat major général des armés pour son visa avant d’atterrir chez le Ministre en charge du département (pour information) en tant qu’autorité compétente et apposer sa signature. Donc, la procédure est simple comme l’eau de roche et nous savons qui fait quoi, où et comment dans le cadre d’une affectation des militaires.
Comment le Ministre Camara en signant ce document d’affectation des hommes pour le Nord (en temps de guerre) pouvait imaginer une seule seconde que les noms qui y figuraient étaient des hommes morts ? Un Ministre de quelque département que ce soit doit il exiger la présence physique des agents affectés dont il signe les décisions d’affection ? Un Ministre doit-il aller en prison pour les fautes commises et reconnues par certains agents des ses services techniques ?
Avant d’avoir les réponses à ces questions, nous confirmons que la justice et le renseignement ont tiré à coté dans l’affaire Yamoussa Camara et espérons que ceux qui ont fournis la liste des militaires devant être affectés et savaient qu’ils  étaient déjà morts répondent devant la justice.
Nous y reviendrons !
M. KONDO

Source: L’Express

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