Connu comme un soutien fidèle au président de la République, parti membre de la plateforme Ensemble pour le Mali (EPM), le Mouvement Citoyen pour l’Alternance, le Travail et la Transparence (MC-ATT) a rejoint, le lundi dernier, le Rassemblement des Forces patriotiques du 5 juin (M5-RFP). Ce revirement spectaculaire de cette formation politique, qui a applaudi le bilan du premier quinquennat d’IBK et qui a appelé à le voter pour un second mandat il y a moins de deux ans, prouve toute l’immoralité politique de son leader, Jeamille Bittar.
« Donnez-moi un politicien honnête, je vous donnerai une pute vierge ». Ce proverbe tunisien sied bien au cas de beaucoup d’hommes politiques maliens. Ils foulent aux pieds les règles d’éthiques en politique et se fichent de toute moralité. Le cas le plus récent de cette pratique peu orthodoxe au Mali est celui de Jeamille Bittar. Celui-là dont le parti est membre de la majorité présidentielle vient de s’associer à un mouvement politico-religieux qui demande la démission du président de la République.
Soutien à IBK
Mis au garage depuis la chute du régime ATT, Jeamille Bittar, après la création de son parti, s’est retrouvé dans la majorité présidentielle en 2018. Il a appelé à voter pour le candidat IBK lors des dernières élections présidentielles. Il défendait, bec et ongle, le bilan sombre de ce Président vomi par les populations. Après les résultats du second tour de la présidentielle, Jeamille, au côté de Treta au QG de campagne de l’EPM, dansait comme un toto qui, après 7 ans d’échec, est admis au baccalauréat. Ses dents étaient à l’heure. Sa joie était énorme. Ses objectifs et son rêve pour, semble-t-il, un Mali nouveau sont réalisés. Est-ce pour le bonheur des Maliens ou sa joie pour un quelconque poste ? Lui seul a la réponse.
Depuis 2018, il se fait voir à toutes les activités de l’EPM. Il semblait être un fidèle soutien au président de la République. Mais des jours, des mois, des années passent sans que Jeamille n’obtienne un poste de responsabilité auquel il s’attendait certainement.
Aux législatives passées, il a appelé à voter pour la liste RPM-APR en commune V du district de Bamako dirigée par l’honorable Moussa Timbiné, actuel président de l’Assemblée nationale du Mali. Il a exprimé sa joie quand ce dernier a été élu président de l’Assemblée. « Par la grâce divine, Moussa président de l’AN. Je remercie tous les électeurs qui ont soutenu sa candidature suite à notre appel du 13. Félicitations au tout nouveau Président. Tous nos vœux de réussite », a-t-il écrit sur sa page Facebook.
Adhésion incohérente au M5-RFP
La réussite du rassemblement des Forces patriotiques du Mali du 05 juin 2020 a poussé beaucoup de partis et d’hommes politiques incohérents à faire un changement spectaculaire de leur position. Parmi ces mouvements qui ont rejoint la M5-RFP figure le parti MC-ATT de Jeamille Bittar. Comment imaginer qu’un parti politique membre de la majorité présidentielle s’inscrive dans la même dynamique que des organisations qui demandent la démission du président de la République ? Incroyable, mais Jeamille Bittar l’a fait. Ce qui est encore plus paradoxal, c’est que Bittar, lui-même, serait en train de participer à une réunion de la majorité présidentielle quand le secrétaire général de son parti signait leur engagement au M5-RFP. Quelle incohérence ! Ce revirement à 200 % du parti de Jeamille est dépourvu de toute objectivité. Les maux que dénoncent les contestataires sont là depuis 2018, sinon bien avant. Si ce n’est pas suivre la direction du vent, pourquoi Jeamille et son parti n’ont pas claqué la porte de la majorité présidentielle ? En clair, l’adhésion du MC-ATT au M5-RFP montre toute l’immoralité politique de son président Bittar. De telles personnalités sans aucune cohérence dans les prises de position ne méritent même pas être un chef de grin.
Les responsables de M5-RFP doivent faire attention à des arrivistes incohérents comme Bittar. La réussite de leur combat en dépend.
BoureimaGuindo