Le dernier sommet de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest a entériné, par accord de principe, l’entrée en son sein du Maroc, qui devra cependant attendre encore plusieurs mois pour être véritablement considéré comme un membre de l’organisation.
Le temps que les étapes juridiques et techniques soient bouclées.
Presque six mois après son retour dans l’Union africaine (UA), les 15 États qui composent la CEDEAO ont donné leur accord de principe à la demande d’adhésion du Maroc au cours du sommet de l’instance sous-régionale, le 4 juin à Monrovia, faisant du royaume chérifien, le 16ème futur membre de l’organisation. Ce feu vert politique ouvre ainsi la voie à deux autres étapes : la séquence juridique censée rendre cette adhésion effective et la séquence technique, où il faudra négocier secteur par secteur et probablement adapter quelques textes ouest-africains, mais aussi marocains. Si le plus dur a été fait, les prochaines procédures restent les plus complexes. Outre l’étape juridique essentiellement basée sur la ratification des traités de la CEDEAO par le Maroc, l’étape technique consiste à examiner avec le royaume chérifien les modalités de mise en œuvre d’un certain nombre de points, dont l’intégration économique et la libre circulation des biens et des personnes. Une étape cruciale qui devrait cependant être facilitée par le fait que le Maroc est déjà lié par des accords de libre-échange avec plusieurs pays, comme les États-Unis et des pays arabes. Cependant, l’absence de continuité territoriale, la Mauritanie n’étant plus membre de la CEDEAO, pourrait poser problème. Pour rendre cette adhésion effective, des ajustements seront donc nécessaires des deux côtés.
Citoyenneté CEDEAO Les discussions des prochains mois porteront également sur la citoyenneté dans l’espace CEDEAO, acté par le passeport biométrique et la carte d’identité. L’adhésion du Maroc permettra donc de mieux sceller les liens entre le royaume chérifien et les ressortissants des autres États membres. Cependant, on précise que l’Union africaine n’est pas favorable à ce que des États puissent appartenir à plusieurs organisations régionales (Le Maroc est membre de l’Union du Maghreb arabe). Une question qui sera certainement débattue au prochain sommet de l’organisation prévu en juillet. En attendant, la Commission de la CEDEAO présentera ses conclusions en décembre à Lomé, lors du prochain sommet de l’institution sous-régionale. Le roi Mohammed VI y est invité.
Source: journaldumali