À quoi bon de mettre en place des plans d’adaptation aux changements climatiques si le financement doit constituer un obstacle à leur mise en œuvre ? Absolument rien ! Car c’est comme mourir de soif au bord de la mer.
Les nations subissent de plein fouet les effets du changement climatique alors que de bons plans d’adaptation sont élaborés. Pourtant, « le monde se dirige vers une augmentation des températures d’au moins 3 °C au cours de ce siècle ». C’est ce qui ressort du nouveau rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Selon ce rapport, « 2020 n’a pas seulement été l’année de la pandémie, elle a aussi été celle de températures record et d’impacts climatiques croissants : inondations, sécheresses, tempêtes, feux de forêt et invasions de criquets ».
Intitulé « Rapport 2020 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière d’adaptation », ce rapport publié le 14 janvier 2021 souligne que près de « trois quarts des nations ont mis en place des plans d’adaptation aux changements climatiques ». Mais c’est déplorable de constater que « le financement et la mise en œuvre sont loin d’être suffisants ».
Dans les pays en développement, la mise en œuvre des plans d’adaptation pourrait coûter aux États près de 70 milliards de dollars par an. « Ce chiffre devrait atteindre entre 140 et 300 milliards de dollars en 2030 et entre 280 et 500 milliards de dollars en 2050 », précise le PNUE dans un communiqué. Pourtant, le financement public international de l’adaptation augmente lentement.
Ces insuffisances en termes de financement pour les pays en développement peuvent être lourdes en conséquence pour ces pays qui sont confrontés à des vagues de sécheresses, d’inondations et d’élévation du niveau de la mer. « Les financements publics et privés pour l’adaptation aux changements climatiques doivent être renforcés de toute urgence et mis en œuvre plus rapidement », indique le PNUE.
Ce nouveau rapport du PNUE préconise des solutions d’adaptation fondées sur la nature. Ces solutions sont des options peu coûteuses pour réduire les risques climatiques, restaurer et protéger la biodiversité et apporter des avantages aux communautés et aux économies.
Cette adaptation, qui consiste surtout à réduire la vulnérabilité des pays et des communautés aux changements climatiques en augmentant leur capacité à en absorber les effets, est un point essentiel de l’Accord de Paris sur les changements climatiques. Cet Accord exige aux États signataires de mettre en œuvre des mesures d’adaptation au moyen de plans nationaux, de systèmes d’information sur le climat, d’alertes précoces, de mesures de protection et d’investissements dans un avenir vert.
La mise en œuvre des plans d’adaptation est essentielle. Car « la triste vérité, c’est que les changements climatiques sont à nos portes », pour reprendre Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE.
Fousseni Togola
Source: Journal le Pays- Mali