En effet, le Mali à l’instar de la communauté internationale célébrait le 19 août Journée mondiale de l’action humanitaire sous le thème « Agir pour l’humanité ». La cérémonie était placée sous présidence du secrétaire général du ministère de la Santé et du Développement social, Dr Abdoulaye Guindo, qui a appelé à une flexibilité dans le financement de l’action humanitaire au Mali.
Dr Abdoulaye Guindo, a salué les efforts des acteurs humanitaires, qui, dira-t-il, « malgré un contexte opérationnel difficile, leur engagement et leur détermination à agir pour l’humanité leur a permis de fournir l’aide de première urgence vitale pour les personnes touchées par les conflits, les urgences sanitaires, la sècheresse et les inondations ».
« Ils ont ainsi pu fournir des abris et des besoins de base aux personnes contraintes de fuir leur domicile, répondre à la crise alimentaire et nutritionnelle qui touchent particulièrement les femmes et les enfants de moins de cinq ans, mais surtout, donner de l’espoir à ceux qui ont tout perdu », a jouté le SEGAL.
Il a aussi profité de l’occasion pour rappeler que plus de 4 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire dans le cadre du Plan de réponse humanitaire 2024.
« A ce jour, à peine 600 000 personnes ont pu être assistées, principalement à cause du manque de financement. Parallèlement, les besoins se complexifient et deviennent de plus en plus croissants. Nous devons agir », a-t-il souligné. Avant de déplorer l’inadéquation du financement aux besoins. « La mobilisation du financement demeure la priorité de l’action humanitaire. Nous remercions les donateurs pour leurs généreuses contributions. Cependant, un financement flexible et adéquat est crucial pour répondre durablement à la crise alimentaire et nutritionnelle, mettre fin au cycle de vulnérabilité, et bâtir la résilience des communautés face aux crises ». Pour Dr Abdoulaye Guindo, « La situation humanitaire du Mali est certes complexe mais pas insurmontable ».
Pour sa part, Amy Martin, cheffe du bureau de Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) au Mali a fait le point de son organisation.
Selon elle, plus d’un demi-million de personnes ont été assistées au Mali en 2024. Toutefois, elle a dénoncé les violences contre les humanitaires.
« Le nombre d’humanitaires tués dans le monde a plus que doublé entre 2022 et 2023 passant de 118 à 280 victimes. Au Mali, 151 cas de violences contre les humanitaires ont été enregistrés en 2024, selon le décompte provisoire de la base de données sur la sécurité des travailleurs humanitaires. 2 ont perdu la vie et 7 ont été enlevés ou détenus contre leur volonté depuis le début de l’année », a-t-elle fait savoir.
Quant au coordinateur humanitaire au Mali par intérim, Maleye Diop, il déclare : « Cette commémoration nous rappelle les défis auxquels sont confrontés les humanitaires dans le déploiement de l’aide en appui au gouvernement. Je tiens à rendre un hommage mérité à nos collègues, nos partenaires humanitaires, nationaux et internationaux pour leur présence sur le terrain et leur engagement à continuer d’agir pour l’humanité ».
Amara Condé
Source : Plume Libre