Le 17 juin, le Comité de Suivi de l’Accord (CSA) a tenu, à l’invitation du ministre algérien des Affaires étrangères, sa 3ème session consultative de haut niveau. Après une évaluation de la feuille de route du 22 mars 2018, les participants ont convenu d’une feuille révisée. Avec quelles incidences ?
Ils étaient tous présents : membres des mouvements signataires, gouvernement, chef de la MINUSMA, et le ministre algérien des Affaires étrangères de l’Algérie, chef de file de la médiation, et ses homologues du Niger et du Burkina Faso, le 17 juin dernier à Bamako. Des ambassadeurs accrédités, le directeur Afrique du Quai d’Orsay et d’autres personnalités impliquées dans la mise en œuvre de l’Accord ont pris également part à cette réunion. « Ce CSA s’est tenu à un moment crucial dans l’agenda de mise en œuvre de l’Accord et ce rendez-vous était important, parce que tous les partenaires et toutes les parties avaient ces derniers mois décidé d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord, vu la détérioration de l’aspect sécuritaire au nord mais aussi au centre du pays », a justifié le nouveau porte-parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), Mossa Ag Attaher.
Pour avancer sur les axes prioritaires, dont certains issus de la feuille de route du 22 mars 2018, les parties ont élaboré une feuille révisée à mettre en œuvre d’ici fin 2019. Elle met l’accent, selon le porte-parole de la CMA, sur « la finalisation du DDR, l’envoi en formation des éléments du MOC qui ont fini le DDR et la mise en route rapide de la Zone de développement des régions du Nord, et invite toutes les parties à œuvrer pour que le dialogue inclusif ait lieu et que les éléments de l’Accord qui nécessitent clarification ou interaction entre les parties et les acteurs sont vus afin d’intégrer ce qui doit l’être dans la Constitution en révision ».
Le nouvel élan affiché ne convainc pas Boubacar Bocoum, analyste politique et spécialiste de la communication institutionnelle. « Je ne pense pas qu’il accélère grand-chose, parce que les aspects évoqués dépendent des moyens financiers promis par les bailleurs. L’État n’est pas entré en possession de ces montants et s’il n’y a pas d’argent les discours sont inutiles ». « Il s’agit d’une feuille de plus, qu’on ne pourra pas appliquer. Ils sont dans leur rôle, sauf que pendant ce temps la crise perdure ».
Journal du mali