Ils l’ont fait savoir à la faveur d’un point d’information, le 9 février dernier, à la Maison de Presse. Sous l’égide de leur président, Souleymane Satigui Sidibe, les jeunes venus des six (6) communes de Bamako, des régions et de certains cercles du Mali ont convergé pour attirer l’attention sur les conséquences de la décision du gouvernement de rallonger l’âge à la retraite. En effet, après avoir paralysé pendant une bonne semaine l’administration et fait perdre des milliards de nos francs à l’Etat malien, l’UNTM a pu faire passer l’ensemble des doléances auprès du gouvernement. Pendant que les syndicalistes attendent encore de savourer leur victoire, le Conseil National des Jeunes du Mali (Cnj-Mali) a choisi de mettre les pieds dans le plat en contestant ladite décision avant son entrée en vigueur.
Selon Souleymane Satigui, les jeunes ne réclament ni un jeune Premier ministre ni un quota dans le gouvernement, quoique le président IBK ait dédié son second mandat à la jeunesse, ils lui disent tout simplement que la décision de prolonger l’âge de la retraite va considérablement augmenter un taux de chômage déjà élevé. Et d’inviter les parties-prenantes à écouter le cri de cœur la couche juvénile qui « constitue la majorité silencieuse, qui souffre et peine à trouver repères, opportunités et perspectives » aux yeux du président IBK. Et d’affirmer que les annonces de recrutement annuel de 8 000 jeunes ne sont qu’une manœuvre pour dissiper la prolongation de l’âge à la retraite. Le gouvernement ne devrait pas prendre une telle décision sans autant impliquer la jeunesse aux négociations, a martelé Souleymane Satigui en prévenant que les jeunes ne vont pas se laisser faire. Ils entendent peser de toutes leurs forces pour contrer une décision qu’ils jugent de trop, même s’ils préfèrent pour l’heure privilégier le dialogue aux manifestations publiques. « Nous envisageons de rencontrer le législateur avant l’adoption dudit projet de loi», a affirmé le président Satigui, en expliquant toutefois que son combat contre les concessions faites à l’UNTM ne signifie pas que le CNJ est opposé à cette centrale syndicale.
Rappelons qu’auparavant le Secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé, avait justifié la revendication de son union en ses termes : « Nous avons demandé l’augmentation de l’âge à la retraire pour corriger une injustice sociale. Ce n’est pas normal, dans un pays, qu’il y ait différents âges de départ à la retraite pour des travailleurs ayant le même diplôme ». Et, le CNJ, aux yeux de M. Katilé, se trompe de combat en confondant l’augmentation de l’âge à la retraite et la problématique de l’emploi des jeunes. Pour lutter contre le chômage des jeunes, il faut s’en prendre à l’inadéquation entre les offres d’emplois et les formations, voire le problème de la relance économique, avait-il expliqué.
Amidou Keita
Le Témoin