La réunion de haut niveau du CSA ministériel s’est achevée avec une note d’espoir en faveur de la mise en œuvre de l’accord.
Les trois parties, le gouvernement la CMA et la plateforme devant les ministres des affaires Étrangères de l’Algérie, Mauritanie et du Niger et la médiation internationale, ont en effet, renouvelé leur engagement pour une mise œuvre diligente et efficace de l’Accord. Un nouveau chronogramme a été établi.
En dépit de quelques constats liés au problème d’inclusivité dont les débats sont toujours en cours pour trouver une solution consensuelle, cette réunion de haut niveau qui constitue un nouveau tournant dans la politique d’instauration du dialogue direct entre les différentes parties, a offert au Comité de Suivi de l’Accord (CSA), un espace de partenariat avec les acteurs. Cette réunion, deuxième du genre, après celle du 18 janvier 2016 à Alger, avait pour objectif fondamental de faire revenir à la table des négociations les mouvements armés CMA et Plateforme, qui voulaient qu’un certain nombre de conditions soient réunies pour pleinement mettre en œuvre les accords
Le groupe de travail mis en place par le CSA aux parties maliennes (gouvernement, CMA et Plateforme), s’étaient concertés au préalable afin d’identifier les points de blocage à la mise en œuvre de l’accord de paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. Réunies du 7 au 10, les parties ont identifié 10 points essentiels autours desquels les échanges ont porté sur certaines recommandations. Il s’agit entre autres des questions des décrets relatifs à certaines commissions, notamment à l’application concertée et l’efficacité des décrets pris par le Président de la République en ce qui concerne la commission nationale de désarmement et le comité national de la réforme du secteur de sécurité (CNRSS), l’accélération de la procédure de nomination des membres des cellules du CNRSS conformément au décret y afférent.
En ce qui concerne la mise en place des autorités intérimaires, mesure phare de l’Accord, elles se mettront en place du 13 au 20 février et un consensus sur la gestion des cinq régions a été obtenu. Deux régions Gao et Tombouctou seront gérées respectivement par la plateforme et la CMA. Pour ce qui concerne Kidal, Taoudenit et Ménaka, le soin est laissé à l’État de désigner les présidents des conseils régionaux.
Les patrouilles mixtes, quant à elles, débuteront à Gao à partir du 20 février. Un cadre permanent de concertation sera établi entre les trois parties signataires pour statuer sur les questions d’intérêt national dont la conférence nationale d’entente et la réforme constitutionnelle. Par rapport à la gestion de Kidal, il a été convenu que le retour de l’État se fera concomitamment à la mise en place des autorités intérimaires. « A partir de maintenant tout le monde sera assis autour de la même table et poursuivra l’effort commun de mise en œuvre de l’Accord », assure Ahmed Boutache président du CSA.
18 mois après la signature solennelle de l’Accord de paix et de Réconciliation, émaillée d’incidents et accrochages meurtriers, place est de nouveau réservé au dialogue. C’est ce qui ressort des commentaires de l’ensemble des participants à cette rencontre de haut niveau. «Ce qui est très important, ec’est que cette rencontre a fait bouger les trois parties : gouvernement, CMA et Plateforme dans le sens du dialogue. On aurait pu depuis 18 mois commencer à dialoguer pour faire avancer l’Accord, ça n’a pas été fait, mais nous espérons maintenant avec la prise des décisions fermes et des engagements pris de part et d’autre que nous irons dans le sens du dialogue inter-partie pour avancer », explique Me Harouna Toureh, de la Plateforme. «Au regard des résultats obtenues de cette rencontre, nous sommes très optimistes pour une mise en œuvre de l’Accord. Mais pour ce faire, il faut que toutes les parties prennent leur responsabilité dans le sens du respect des engagements pris », conclu Bilal Ag Chérif de la CMA.
Source: journaldumali