Mercredi 21 mars 2018, les dirigeants africains présents à Kigali pour le sommet de l’union africaine ont ratifié l’accord du libre-échange continental. Cet accord qui devra donner au continent un développement durable est le fruit de plusieurs jours voire de plusieurs années de discussion.
La cérémonie de clôture du sommet extraordinaire des dirigeants africains à Kigali, au Rwanda, a eu lieu hier, mercredi 21 mars 2018. À l’issue de cette cérémonie, la signature d’un accord permettant l’instauration d’une zone de libre-échange continentale (ZLEC). « Ce jour est historique. Après Addis-Abbeba en 1963, Abuja en 1991, Durban en 2002, Kigali marque une nouvelle étape dans notre marche vers plus d’intégration », laisse entendre le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahammat.
Interrogé par « Jeune Afrique », Mahamadou Issoufou confie : « Il s’agit d’un tournant historique pour l’Afrique, pour le continent qui a été divisé il y a 133 ans à Berlin, partagé et affaibli. Elle a décidé de s’intégrer et de s’unir. C’est 84 000 km de frontières, 84 000 km d’obstacles qui font que les échanges entre États africains ne représentent aujourd’hui que 17 % des échanges sur le continent. »
Ils sont une quarantaine de pays à ratifier cet accord comme nous laisse entendre le président de la commission : « Nous avons plus de quarante pays qui ont accepté de signer l’accord sur la zone de libre-échange, nous pouvons être fiers du travail accompli. »
Cette signature est l’aboutissement de deux ans de travaux conduits sous l’égide du président nigérien Mahamadou Issoufou.
Après de longues heures de débat durant lesquelles il a fallu avoir l’aval de 22 pays, Mercredi, dernier jour de ce sommet, a été marqué par la signature des accords importants : celui de la zone de libre-échange, du protocole de libre circulation des personnes sur le continent et la « déclaration de Kigali ». Présent à ce sommet, Tieman Huber Coulibaly, ministre des Affaires étrangères du Mali, se prononce à ce sujet sur son compte Twitter: « Le Mali a signé l’accord établissant la zone de libre-échange continentale, le protocole relatif à la libre circulation des personnes, le droit de résidence et le droit d’établissement ainsi que la déclaration de Kigali. Fidèlement à notre trajectoire historique et à nos ainés. »
L’entrée en vigueur de cet accord est prévue pour janvier 2019 afin de permettre à tous les pays de se préparer en conséquence. Des pays comme l’Afrique du Sud qui sont dans une posture électorale pourront prendre part bel et bien à cet accord.
Il convient également de le souligner, une fois que cet accord entrera en vigueur, ça rendra à l’Afrique son autonomie. Ce continent tant meurtri aura un nouveau visage. Le développement tant attendu cessera d’être une utopie pour devenir une réalité palpable. Au lieu que les richesses du continent sortent, elles resteront au niveau interne. Partant de là, nous pourrons dire également que cet accord permettra de diminuer le taux de chômage dans beaucoup de pays africains. Ce qui amènera la création de consommés africains.
Il faut rappeler que le Nigéria a été le grand absent de ce sommet. Dans la nuit du Dimanche, la présidence nigériane avait confirmé sa désapprobation.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays-Mali