Après avoir fait des gaffes un peu partout au Mali dans le domaine du marché public, le célébrissime Cheick Oumar Diallo PDG du Comptoir malien pour le commerce général (CMCG) Groupe Hamarilla, renait de ses cendres tel un phénix, pour se livrer encore à la quête des marchés à scandale dont il connait les secrets. Voici le portrait d’un homme hors pair en matière des pratiques malsaines.
A titre de rappel, le 27 novembre 2003 par «Entente directe», Mahamadou Diagouraga alors Directeur général de la police nationale a passé à Cheick Oumar Diallo PDG du Comptoir malien pour le commerce général (CMCG) Groupe Hamarilla un marché de 300 motos de marque chinoise à raison de 1.150.000 Cfa chacune pour un coût total de 345 000 000 de Cfa. Le document de ce marché surfacturé porterait la signature de plusieurs hauts responsables de notre police, ceux là mêmes qui, passent la journée assis dans les bureaux climatisés à traiter les gens de ‘’voleurs’’ avant de les envoyer en prison pour des vétilles.
De nos jours, il est donc difficile d’avaler ce qui se dit à propos de ces motos surfacturées vendues à la police car ceux qui sont impliqués se rejettent la responsabilité. En effet, tout le monde sait que depuis plusieurs années notre chère police est minée par des mésententes dues principalement au clanisme. Mais, une source crédible soutient que c’est Souleymane Sidibé à l’époque ministre de la sécurité intérieure et de la protection civile qui aurait contraint par voie de correspondance Mahamadou Diagouraga en tant que DG de la police à attribuer ce marché à Cheick Oumar Diallo dit C.O.D.
En tout cas, en 40 mensualités à raison de 8 625 000, Diallo abonné aux scandales, aurait reçu dans son compte BDM la somme de 345 000 000 de Cfa représentant le coût total des 300 motos de marque chinoise dont il a vendues à la police en 2003. Il a même versé la ristourne de 3% soit 10 350 000 Cfa dans le compte de la mutuelle de la police par chèque n°2312407 en date du 09 février 2004.
Ce marché n°166827 aurait été finalisé le 27 novembre 2003 à l’Etude de maître Madina Dème Coulibaly notaire à Bamako. Cependant, c’est en 2004 que la ristourne fut versée et le 31 juillet 2008 Cheick Oumar Diallo a adressé un courrier au président de la mutuelle de la police (feu Boubacar Diouf) pour éclaircir un point. En substance Diallo aurait écrit ceci : «Monsieur le Président, je vous rassure que ces montants ont été prélevés sur mon compte bancaire BDM et je vous prie de bien vouloir procéder aux vérifications nécessaires».
Selon une source proche du Syndicat de la police nationale (SPN), les motos n’ont jamais été livrées à la promotion 2005 à laquelle elles étaient destinées à cause de leur coût exorbitant. Gardées dans le grand magasin du Groupement mobile de sécurité (GMS), elles passeraient de mauvais jours. Notre source explique que les engins se battaient contre l’usure produite naturellement par le temps de stockage et la subtilisation de certaines de leurs pièces. Quel gâchis ! Le trésor public malien a encore saigné à cause de la surfacturation de ce marché et les motos se transforment progressivement en tas de ferraille dans le magasin du GMS.
D’autre part, Niamé Kéita Directeur régional de la police du district de Bamako, au moment des faits, aujourd’hui député à l’Assemblée nationale du Mali serait aussi mis en cause dans ce sale dossier. En fait, les deux hommes (Niamé et Cheick Oumar Diallo) ont deux choses en commun : ils sont originaires du cercle de Nara et sont (ou par prudence étaient) des amis inséparables. Notre source soutient également que parmi les signatures apposées sur le document de passation de ce marché figurerait celle de Niamé Kéita. Qui dit mieux ?
Au vu de ce qui précède, comment se permet-on d’attribuer encore des marchés à ce même Cheick Oumar Diallo PDG du Comptoir malien pour le commerce général (CMCG) Groupe Hamarilla? Même s’il réapparait aujourd’hui en changeant la dénomination de sa société afin de postuler aux marchés, par contre, ses pratiques malsaines auraient pris de l’ampleur sous d’autres formes plus pernicieuses que les effets du polonium sur la santé de l’homme.
Telle une mauvaise herbe, il doit être extirpé dans le circuit visant à obtenir des marchés. Mais aussi irascible que cela puisse paraitre, de nos jours, le nom de Cheick Oumar Diallo dit C.O.D (qui a le complexe d’affirmer qu’il a des affinités qu’avec les hauts gradés) est cité dans les coulisses à propos de la passation d’un marché d’hélicoptères destinés à notre armée nationale. D’autres aussi parleraient de la société Diawara Stone.
Depuis quand cette entreprise connue dans la fabrication des pavés et des dalles a-t-elle fait une incursion dans le domaine militaire? Voilà une des raisons principales qui fait la question sécuritaire au Mali est en berne. Par ailleurs, doit-on s’attendre à une autre expression de la colère du peuple suite aux affaires ‘’Kagnassi gate et Amadou Baïba Kouma gate’’ qui ne seront jamais élucidées (référence à Watergate aux Etats-Unis? A preuve, le premier qui se trouverait en Suisse et le second qui se serait installé au Canada n’ont jamais eu la moindre hésitation à venir à Bamako.
Malgré le tort qu’ils ont causé à notre pays, ces deux célébrissimes prédateurs sont accueillis partout au Mali les bras ouverts. Alors ceux qui mènent la croisade contre l’enrichissement illicite (disons plutôt ceux qui jettent de la poudre aux yeux aux crédules), sont-ils au courant de cet état de fait? Eux-mêmes sont-ils propres pour prétendre combattre les impropres? Bien renseigné est celui qui pourra répondre à cette question.
Nous y reviendrons !
Dougoufana Kéita
Source: LA SIRENE