Après 48 heures de paralysie dans le secteur bancaire, des assurances, des microfinances et de la distribution pétrolière, la grève de 72 heures initiée par le Syndicat national des banques, assurances, établissements financiers, microfinances et commerces du Mali (SYNABEF) a été levée. Ce dénouement est intervenu dans la soirée du vendredi 18 avril, à l’issue d’une rencontre décisive entre le Premier ministre, le Général de division Dr Abdoulaye Maïga, et une délégation du bureau exécutif du syndicat.
Bamada.net-Le mot d’ordre de grève, entamé le jeudi 17 avril 2025, faisait suite à l’échec des négociations autour d’un préavis déposé le 2 avril et portant sur 15 points de revendication. La situation avait suscité de vives inquiétudes parmi les usagers des banques et stations-service, particulièrement à Bamako, où de nombreux établissements étaient restés portes closes.
Une médiation décisive
La levée de la grève n’aurait pas été possible sans l’implication active de plusieurs acteurs majeurs du pays. Le SYNABEF a tenu à exprimer publiquement sa gratitude au Haut Conseil Islamique du Mali, notamment à son président, El Hadj Chérif Ousmane Madani Haïdara, pour sa médiation discrète mais efficace. Ce soutien moral et spirituel a été déterminant dans le rapprochement des parties.
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La rencontre de vendredi soir, qualifiée de « constructive » par toutes les parties, s’est tenue en présence du ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, Fassoun Coulibaly, du Secrétaire général de l’UNTM Yacouba Katilé, et d’autres figures syndicales et politiques du pays. C’est dans ce cadre que des procès-verbaux de conciliation ont été signés, marquant la suspension officielle du mouvement.
« Une victoire du dialogue social »
S’exprimant au nom du syndicat, Abdoulaye Keïta, premier secrétaire général adjoint du SYNABEF, a confirmé la suspension du mot d’ordre de grève et salué la détermination de ses camarades :
« Ce soir, nous sommes très heureux d’informer nos militantes et militants, ainsi que l’ensemble des Maliens, que nous avons trouvé un terrain d’entente. Les négociations, entamées depuis le 9 avril, ont connu des avancées significatives et nous avons désormais un accord sur les 15 points de notre plateforme. »
Le syndicaliste a également souligné que cette grève n’avait aucun lien avec des revendications salariales ou des primes, mais qu’elle visait la défense des droits professionnels et syndicaux de leurs membres, y compris la libération de collègues interpellés.
Dans un esprit d’apaisement, il a réaffirmé l’attachement du SYNABEF à un syndicalisme de développement, porteur de paix et de progrès :
« Nous œuvrons pour la paix et la sérénité dans nos secteurs d’activité. Ce combat n’est pas contre le gouvernement, mais pour la préservation de notre dignité professionnelle. »
L’engagement du gouvernement
De son côté, le Premier ministre Abdoulaye Maïga, agissant au nom du président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, a salué la posture du syndicat et promis l’engagement total du gouvernement dans la mise en œuvre des accords conclus :
« Le gouvernement de la Transition ne ménagera aucun effort pour honorer tous ses engagements. Le maintien d’un climat social apaisé demeure une priorité. »
Le Premier ministre a également souligné que cette issue heureuse est le fruit d’un dialogue sincère, preuve que les mécanismes institutionnels et sociaux peuvent fonctionner en faveur de la stabilité et du bien commun.
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Une mobilisation exemplaire
La grève du SYNABEF, bien que courte, a démontré une mobilisation syndicale efficace et disciplinée, avec un fort écho sur l’ensemble du territoire. Les militants ont su faire preuve de patience, de solidarité et de responsabilité. Dans plusieurs localités, les effets se sont fait ressentir, notamment à travers l’inaccessibilité des services bancaires et de distribution de carburant.
Le bureau du syndicat a tenu à remercier l’ensemble de ses militants pour leur engagement sans faille et leur a demandé de rester mobilisés pour accompagner la mise en œuvre effective des accords, tout en demeurant dans la logique du dialogue, de la paix et du respect des engagements mutuels.
La levée du mot d’ordre de grève du SYNABEF constitue un signal fort pour l’ensemble du tissu social malien. Elle montre qu’avec volonté, écoute et implication des bonnes volontés, les crises peuvent se résoudre autour de la table des discussions. À travers cette issue, c’est aussi une certaine maturité du mouvement syndical malien qui s’affirme, au service des travailleurs mais aussi de l’intérêt général.
Sortie de crise au Mali : Chérif Haïdara et le Général Maïga obtiennent la levée de la grève du SYNABEF
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Moise Touré
Source: Bamada.net
