Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne

Grève du SYNABEF : Les banques paralysées, l’économie au ralenti à Bamako

Ce jeudi matin, la première phase de la grève de 72 heures décrétée par le Syndicat National des Banques, Assurances, Établissements Financiers et Commerces du Mali (SYNABEF) a débuté sur toute l’étendue du territoire national. À travers cette mobilisation, le syndicat entend protester contre l’échec des négociations engagées avec les autorités maliennes depuis le dépôt d’un préavis de grève le 2 avril dernier.

Bamada.net-Au cœur de ce mouvement social, quinze points de revendication sont sur la table. Parmi les plus urgents figure la libération de plusieurs agents interpellés ces dernières semaines dans le cadre de leurs activités syndicales ou professionnelles. Le SYNABEF, par la voix de ses responsables, exige le respect des droits syndicaux fondamentaux et dénonce des atteintes graves aux libertés des travailleurs.

Une capitale sous tension feutrée

À Bamako, les effets de la grève sont palpables, notamment dans les zones stratégiques de la capitale. Dans le quartier d’affaires de l’ACI 2000, symbole de l’activité bancaire et financière du pays, de nombreuses banques ont gardé leurs rideaux baissés. Les usagers, habitués à un ballet quotidien de clients, sont confrontés à des portes closes, sans aucune possibilité d’effectuer la moindre opération bancaire, y compris via les guichets automatiques. La situation est d’autant plus frappante que aucun service minimum n’est assuré, conformément aux consignes fermes du SYNABEF.

L’ambiance dans les rues habituellement animées de ce quartier est étrangement calme. L’activité économique y tourne au ralenti, et la fluidité inhabituelle de la circulation témoigne de l’ampleur de la paralysie.

Des exceptions remarquées dans un climat de grève généralisée

Cependant, la mobilisation n’est pas totale. Certaines institutions financières ont bravé le mot d’ordre du syndicat. C’est le cas notamment de la Banque de Développement du Mali (BDM), dont le siège principal au quartier du Fleuve fonctionnait normalement ce jeudi matin. Les guichets y étaient tous ouverts, accueillant un flot constant de clients. Même constat à la Bank of Africa (BOA), sise à l’ACI 2000, où une forte affluence était observable, en dépit de la grève.

Ces exceptions posent la question de l’adhésion des établissements bancaires au mouvement. Si certains appliquent à la lettre le mot d’ordre du SYNABEF, d’autres semblent privilégier la continuité du service, quitte à s’exposer à des tensions syndicales internes.

Carburant, assurances et tensions collatérales

Au-delà du secteur bancaire, la grève affecte aussi d’autres branches liées aux services financiers. Les stations-service, particulièrement sur la rive gauche de la capitale, présentaient un tableau morose. Les enseignes de Total, Orix ou Shell affichaient une activité quasi nulle. Cette situation inquiète les automobilistes, déjà confrontés à des problèmes d’approvisionnement ces dernières semaines.

À Lire Aussi : Secteur bancaire : le Synabef projette une grève de 120 heures renouvelables

 

À Lire Aussi :Relecture de la charte des partis politiques : le COCPJF réclame plus des quotas pour les jeunes et les femmes

 

Quant aux agences d’assurance, elles ne sont pas épargnées. Si certaines ont purement et simplement fermé leurs portes, d’autres continuent de fonctionner, dans une semi-clandestinité qui illustre les tiraillements internes au sein de certains établissements.

La CSTM prend ses distances

Fait notable, la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM), l’une des grandes faîtières syndicales du pays, s’est désolidarisée de cette grève. Un choix qui révèle des divergences d’approche au sein du mouvement syndical malien. Pour certains observateurs, cette posture pourrait affaiblir la pression exercée par le SYNABEF, en réduisant l’effet de masse habituellement observé lors des grèves coordonnées.

Un combat pour les droits, pas pour des privilèges

Interrogé par Bamada.net, Guindo Ogotébelum, secrétaire administratif du bureau exécutif du SYNABEF, a tenu à clarifier les motivations du mouvement :

« Cette grève n’a rien à voir avec des revendications salariales ou des demandes de primes. Il s’agit d’un combat pour préserver les droits fondamentaux des travailleurs et garantir la liberté syndicale. »

Des propos qui tranchent avec les critiques habituelles adressées aux mouvements sociaux, souvent accusés de défendre des intérêts corporatistes. Le SYNABEF, pour sa part, semble vouloir inscrire son action dans une logique de principe, à l’heure où les libertés syndicales connaissent, selon certains, un recul inquiétant.

Et maintenant ?

La grève actuelle devrait se poursuivre jusqu’au samedi 19 avril à minuit, avec une reconduction possible pour 120 heures supplémentaires dès le mardi 22 avril, en l’absence d’accord avec les autorités. Les jours à venir seront donc décisifs pour l’issue de cette crise.

Le gouvernement, déjà confronté à plusieurs fronts sociaux, pourrait-il relancer les négociations in extremis ? Le SYNABEF acceptera-t-il un compromis sans réponse claire sur ses principales doléances ? En attendant, c’est l’économie nationale – et surtout les usagers – qui subissent les conséquences directes de cette paralysie.

 

NB : Toute reproduction, intégrale ou partielle, sans une autorisation explicite de notre part est strictement interdite. Cette action constitue une violation de nos droits d’auteur, et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour faire respecter ces droits.

 

Ladji Djiga Sidibé

 

Source: Bamada.net

Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance Les plus bas prix du Mali Acheter à bas prix au Mali Achat terrain à Bamako Terrain à vendre Bamako Immobilier titre foncier TF à Bamako ORTM en direct, RTB en direct RTN tele sahel niger ne direct