Amnesty International doute des autorités à faire rayonner la vérité
Récemment, le Général Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés ont bénéficié de la liberté provisoire en attendant leur jugement. S’il y a beaucoup de bruits autour de cette affaire judiciaire, du côté d’Amnesty International, on doute de la détermination des autorités à apporter la justice et la vérité aux familles des vingt et un (21) militaires tués.
Depuis la disparition mystérieuse de vingt et un (21) commandos parachutistes, le feu couve derrière le Général Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés. Toute chose qui leur a valu près de sept ans d’emprisonnement, avant de bénéficier récemment d’une liberté provisoire, en attendant leur jugement. Cette décision a été largement commentée par les Organisations de défense des Droits de l’Homme. Selon Amnesty InternatioPremier Quotidien Privé du Mali Page 6 Récemment, le Général Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés ont bénéficié de la liberté provisoire en attendant leur jugement. S’il y a beaucoup de bruits autour de cette affaire judiciaire, du côté d’Amnesty International, on doute de la détermination des autorités à apporter la justice et la vérité aux familles des vingt et un (21) militaires tués.
Selon le spécialiste de l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International, M. Ousmane Diallo, la remise en liberté provisoire du Général Amadou Haya Sanogo jette le doute quant à la détermination des autorités à apporter la justice et la vérité aux familles des vingt et un (21) militaires tués. Selon lui, cela fait près de huit ans que les corps de ces soldats ont été découverts dans une fosse commune et justice n’a toujours pas été rendue. Il ressort de ses explications que le procès d’Amadou Haya Sanogo et de ses coaccusés devait reprendre dans le courant du mois de janvier mais a été de nouveau ajourné à la dernière minute. M. Diallo estime que l’annonce de la remise en liberté d’Amadou Haya Sanogo en attendant la date de son procès porte un nouveau coup aux familles des victimes. Pour lui, cette décision respecte les droits de la défense, ce qui ne dispense pas les autorités de leur obligation de juger les suspects sans plus tarder pour leurs crimes présumés. L’impunité et le déni de justice aux victimes ne feront que semer la discorde dans le pays en perpétuant les violations des droits humains. «Nous exhortons les autorités maliennes à veiller à ce que toutes les graves violations des droits humains fassent l’objet d’une enquête et de poursuites, et à respecter le droit des victimes à la vérité et à la justice ainsi que le droit des accusés à un procès équitable», dit-il. Selon Amnesty International, la junte dirigée par Amadou Haya Sanogo est arrivée au pouvoir, le 22 mars 2012, par un coup d’État contre le Président Amadou Toumani Touré (ATT).
Les vingt et un (21) militaires susmentionnés sont morts lors de la tentative de contre-coup d’État des parachutistes, réputés proches d’Amadou Toumani Touré, qui s’est déroulée, les 30 avril au 1er mai 2012. Parmi les témoins potentiels figure le Général Ibrahim Dahirou Dembélé, nommé ministre de la Défense et des Anciens Combattants, en mai 2019 et Chef d’Étatmajor des Armées au moment des faits. Une loi de réconciliation promulguée, en 2019, accorde une amnistie pour un certain nombre d’infractions, à l’exclusion explicite des crimes de droit international. Amnesty International craint que, dans la pratique, ce texte ne serve à empêcher, pour des raisons politiques, les poursuites concernant de graves violations des droits humains.
RETROUVEZ L’INTÉGRALITÉ DE L’ARTICLE DANS LA PARUTION DU MARDI 04 FÉVRIER 2020
Tougouna A. TRAORÉ
NOUVEL HORIZON