Les jours se suivent et se ressemblent pour mon cousin. Chaque jour apporte son lot d’infortunes pour mon cousin. Alors, il ploie sous le coup du mécontentement et de l’amertume de ses compatriotes. Lesquels croient aujourd’hui le découvrir alors qu’ils le connaissaient depuis belle lurette. Mon cousin aurait-il changé ? Non. Est-ce parce que le pouvoir corrompt ? Peut-être bien.
Je ne vais pas chercher des excuses pour mon cousin adoré. À la vérité, si je mens, mon cousin n’est pas celui que beaucoup de Maliens croyaient qu’il était. Il n’est ni rigoureux, ni clairvoyant.
Par-dessus le marché, il semble manquer de toute capacité d’écoute et d’attention à l’égard de son peuple. Ses compatriotes peuvent continuer à faire des jérémiades qu’il ne s’en soucierait guère ! Il a déjà atteint son objectif, celui d’être élu à la Magistrature suprême. Autant en emporte le vent !
Ce qui est bizarre chez lui, c’est ceci : même quand ses compatriotes le plaignent (ont pitié de lui). Il semble leur dire : je m’en moque comme de ma première chemise. C’est l’attitude de quelqu’un qui court à sa perte. Je le disais dans mon précédent billet.
Le grand prêcheur Haïdara m’a rejoint dans cette façon de voir les choses même s’il faut mettre ses propos dans leur contexte : la participation de mon cousin à la «marche républicaine contre le terrorisme» à Paris. Selon le prêcheur, il y était contraint. Et Haïdara de le plaindre.
En un mot comme en cent, mon cousin paraît comme un porte-malheur pour ses compatriotes. Il peut être animé des meilleures intentions du monde qu’il demeure à ce jour celui par qui tous les malheurs nous assaillent. Est-ce la rançon d’une imposture ou la juste «rémunération» d’une gaucherie notoire ou incompétence avérée ?
Je vous l’ai toujours dit : un Keïta ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Alors, bonjour, le pilotage à vue !
Issiaka SISSOKO
Source: Le Reporter