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Mouvance présidentielle : le départ programmé du parti Sadi

Ayant longtemps animé l’opposition dans notre pays, notamment sous l’ère Alpha Oumar Konaré et sous les deux mandats du président déchu Amadou Toumani Touré, les Maliens ont eu du mal à comprendre le virage du parti Sadi de Dr. Oumar Mariko dans la mouvance présidentielle après l’élection d’IBK à la Magistrature suprême. Et pourtant, les raisons ne manquent pas. Marginalisé, piétiné, voire méprisé au sein de cette mouvance présidentielle, le parti Sadi envisage très prochainement de divorcer d’avec elle.

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Pour rappel, après le 1er tour de la dernière présidentielle, deux candidats devaient s’affronter lors du 2ème round : Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) et Soumaïla Cissé (Soumi Champion).

À l’époque, le parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi) avait jugé bon de recevoir les deux candidats en vue de partager leur vision et programme pour le Mali. Les militants à la base, contre la volonté du Bureau politique national (Bpn), avaient opté pour le soutien à IBK. Une volonté finalement acceptée.

Et après le second tour de la présidentielle, c’est IBK qui a été plébiscité avec plus de 77% des suffrages exprimés. C’est à partir de ce moment que les vrais problèmes ont commencé pour le parti Sadi, plus précisément après les législatives avec la formation des groupes parlementaires.

Fallait-il opter pour l’opposition ou pour la mouvance présidentielle ? La question était donc posée et comme le Bpn  devait toujours, comme cela se doit en matière de démocratie, se plier à la volonté de la base du parti, il choisit alors d’aller dans la mouvance présidentielle.

 

Mais, en fait, le parti Sadi du Dr. Oumar Mariko aurait bien voulu former son propre groupe parlementaire, mais avec ses cinq députés seulement, cela n’était plus possible. D’où son alliance avec les Fare de Modibo Sidibé pour former le groupe parlementaire Fare-Sadi.

Là aussi, ce fut un fiasco puisque les cinq députés démissionnaires des Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (Fare) ont claqué la porte pour rejoindre le Rpm.

Conséquence : les Tisserands deviennent majoritaires absolus à l’Assemblée nationale avec 75 députés sur 147. Toute chose qui a engendré une légère reconfiguration du Parlement.

Ayant rejoint la mouvance présidentielle, le parti Sadi croyait dur comme fer qu’il avait quelque chose à apporter dans la réalisation du programme présidentiel. Erreur de calcul ! Car, dans cette mouvance présidentielle, tout se décide sans consultation ou concertation du parti Sadi. Tout se passe comme si cette formation politique n’existait même pas.

Elle est négligée et foulée aux pieds ; d’où l’indignation des militants et sympathisants du parti qui ont pourtant soutenu et voté pour IBK. «Nous ne comprenons pas cette attitude ingrate du président de la République IBK», fulmine un militant du parti, visiblement énervé.

Il faut ajouter que même au Parlement, la majorité décide sans consulter le parti Sadi. À cela, s’ajoute le fait que cette formation politique est négligée quand il s’agit des grandes décisions touchant à la vie de la Nation.

Pour preuve, lors des gouvernements d’Oumar Tatam Ly, de Moussa Mara et tout récemment de Modibo Kéïta, le parti Sadi n’a même pas été consulté. De même, le président reçoit tout le monde, y compris les opposants, Modibo Sidibé, Soumaïla Cissé, Tiébilé Dramé, Soumana…mais n’a pas «envie de sentir» Oumar Mariko. Dénigrement ? On serait tenté de le croire.

Pis, les services de renseignements verraient d’un mauvais œil le premier responsable de ce parti, le soupçonnant de mener un travail en souterrain pour faire évader de la prison le putschiste capitaine-général Amadou Haya Sanogo et ses acolytes. Selon nos sources, même ses déplacements et voyages sont épiés.

Au regard de tout ce qui précède, c’est l’agacement qui règne au sein du parti Sadi et les militantes et militants se demandent à quoi bon rester dans une mouvance présidentielle qui n’a aucune considération pour eux.

De ce fait, le parti envisage de quitter cette mouvance présidentielle. Mais ce départ ne pourra intervenir qu’après une consultation de la base, un grand meeting qui se tiendra à Bamako et une réunion du Bureau politique national qui se chargera de trancher définitivement. 

 

Bruno E. LOMA

Source: Le Reporter

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