Le ministre d’Etat chargé du Plan et du développement du Benin, Abdoulaye Bio Tchané a ouvert les travaux de la 8e réunion du » Partenariat de Ouagadougou » à Cotonou hier le mardi 3 décembre. La réunion dont le thème s’articule autour des » Jeunes, Changement Social et de Comportement : Nous en voulons plus ! » enregistre la participation de plus de 400 délégués venant des pays membres.
Le « Partenariat de Ouagadougou » (PO) termine la quatrième année de sa « phase d’accélération » quinquennale pour ajouter 2,2 millions d’utilisateurs supplémentaires de contraception moderne dans les neuf pays francophones d’Afrique de l’Ouest d’ici 2020. Pour atteindre cet objectif, PO tient une réunion chaque fin d’année sur différents thèmes qui permet d’examiner et célébrer les progrès réalisés par rapport à cet objectif ambitieux. Et à Cotonou les participants vont se pencher sur l’avenir du Partenariat et le rôle que toutes les parties prenantes devront jouer en 2020 et post 2020.
La Directrice de l’Unité de coordination du » Partenariat de Ouagadougou « , Dr Haidara Fatoumata a, dans son allocution de bienvenue, estimé que le mouvement a engendré des progrès significatifs grâce aux efforts conjugués de toutes les parties prenantes. Si pour elle des progrès ont été réalisés par les pays, elle a, nonobstant ces progrès, invité les acteurs à activer les accélérateurs pour être aux rendez-vous des objectifs pour le développement durable (ODD) en 2030.
A sa suite, Laura P. Hruby, représentante de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Benin, notera que malgré les progrès significatifs enregistrés il reste du chemin à parcourir. Parlant du Benin, elle indiquera qu’avec 6,0 naissances par femme en 2016 passant à 5,7 en 2017 le taux global de fécondité n’a pas beaucoup progressé en 20 ans. Elle ajoutera que le taux de prévalence contraceptive est passé de 07,4 en 2011-2012 à 12,4 en 2017-2018. » C’est encourageant, malgré les besoins non satisfaits en planification familiale chez beaucoup de femmes au Bénin et dans les autres pays du PO. » lance-t-elle.
Selon la représentante de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Benin l’engagement des donateurs, d’après elle, est un acquis pour l’atteinte des objectifs.
De son coté, Carol Mc Queen, ambassadrice du Canada près le Bénin, a annoncé que son pays va mettre à disposition 700 millions de dollars par année pendant dix ans pour l’amélioration de la santé reproductive et des droits sexuels.
Pour sa part, Abdoulaue Bio Tchané, ministre d’Etat béninois chargé du Plan et du développement, a affirmé que le moment est venu d’agir ensemble pour promouvoir la planification familiale afin de capturer le dividende démographique. « En 2050, il y aura plus de jeunes en Afrique que partout dans le reste du monde. Si nous ne nous donnons pas les moyens de faire de cette démographie une opportunité, les conséquences seront dramatiques. » a souligné le ministre d’Etat.
Poursuivant ses propos, l’orateur dira que le gouvernement du Bénin, pour sa part, a fait de la santé de la mère, des adolescents et des jeunes une priorité dans son Programme d’Actions 2016-2021.
» Nous nous efforçons à respecter les engagements pris par notre pays au plan international. Je veux citer en exemple ceux pris lors de la dernière Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD+25) tenue à Nairobi au Kenya du 12 au 14 novembre 2019 » a-t-il précisé. Avant de poursuivre que dans cette perspective, des efforts seront faits pour parvenir à un taux de 30% de prévalence contraceptive moderne d’ici à 2030. « Des efforts seront aussi faits pour augmenter de 10% chaque année le budget alloué par le Gouvernement aux services de santé sexuelle et reproductive » a-t-il conclu.
Rappelons que le » Partenariat de Ouagadougou » a été lancé en février 2011 lors de la Conférence régionale sur la population, le développement et la planification familiale tenue à Ouagadougou, au Burkina Faso. Depuis cette date, ces neuf pays de l’Afrique francophone (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo) ont reconnu l’urgence d’agir ensemble en faveur de la planification familiale et ont créé ce partenariat.
La Réunion de cette année, la 8ème édition, qui se tient les 3, 4 et 5 Décembre à Cotonou au Bénin, offre donc l’occasion d’assurer le suivi de la mise en œuvre des plans d’action des 9 pays membres du » Partenariat de Ouagadougou « . Il est nécessaire de noter, enfin, que les représentants des gouvernements, les leaders religieux, les membres de la coalition de la société civile, les jeunes, les représentants des bailleurs de fonds et des journalistes prennent part aux travaux.
Envoyée spéciale Ramata Tembely
Source: l’Indépendant