Pour les participants, la mobilisation en faveur de notre continent passe par une plus grande imprégnation à la Parole de Dieu
« Dieu donne à l’Afrique les moyens de l’écouter, de le recevoir, de l’accueillir et d’obéir à sa parole. La promesse et le Don du Saint Esprit » et aussi « L’urgence de l’intercession pour l’Afrique par les Africains d’abord. Quels rôles pour chacun ? ». Voilà les deux thèmes débattus hier par les séminaristes en marge de la 5è Conférence sous-régionale du Renouveau charismatique catholique de l’Afrique de l’ouest francophone. C’était au lycée sportif Ben Oumar Sy de Kabala où on enregistrait la présence massive des participants venus de la sous-région (lire l’Essor du 25 août 2015).
Arborant un ensemble monastique blanc (qui symbolise l’aspiration au ciel) assorti d’un tablier marron (accessoire qui recommande de garder les pieds sur terre), le Père togolais Désiré Agbetoho a développé la première thématique. Agrémentant sa démonstration pédagogique de remarques humoristiques et d’anecdotes, le conférencier a insisté sur le fait que le développement de notre continent est conditionné à un retour à la parole de Dieu, telle que celle-ci est révélée par les Ecritures.
L’homme d’Église a utilisé pour se faire bien comprendre la métaphore des aboiements d’un chien. Ceux-ci peuvent exprimer la faim, avertir de l’approche d’un danger, lancer une invite à être détaché. C’est au propriétaire de savoir interpréter, sinon des voleurs pourraient le dévaliser pendant son sommeil. Il y a donc un distinguo à établir entre la manière d’écouter et celle d’entendre. La seconde attitude est passive, alors que la première est active et mobilise toutes les facultés de l’homme. Mais qui et que faut-il écouter ? « Jésus », assénera avec conviction le Père Désiré. Pour y arriver, il importe selon lui de parcourir les Ecritures selon les principes de la Lectio Divina (Lecture croyante ou Lecture sainte) qui s’accorde à ce que la Bible est profondément, c’est-à-dire à la fois paroles d’hommes et Parole de Dieu. Cette Parole exige d’être absorbée par nos intelligences et par nos cœurs. Malheureusement, cette spiritualité manque à la jeunesse africaine.
CE QUI A SAUVÉ LE MALI. En abordant la deuxième thématique, Louis Auguste Traoré, responsable national et sous-régional de l’organisation Afrique de l’Ouest francophone du Renouveau charismatique catholique, a défini l’intercession comme une prière persévérante par laquelle nous montrons les hauts faits de Dieu, faisons appel à son amour, sa clémence. Elle est aussi une prière dont la réponse est attendue. Comme l’intercession de Moïse en faveur d’Israël auprès de Dieu. Aujourd’hui il faut intercéder en faveur de notre continent, car celui-ci vit ce qui est mal aux yeux du Seigneur. « A cause de nos péchés des milliers d’individus sont faits réfugiés », a regretté le conférencier qui évoquait les différents conflits qui endeuillent la terre africaine.
La solution à ces situations ne viendra que des Africains eux-mêmes. « Notre ambition est de présenter cela à Dieu. Nous croyons que Dieu peut libérer notre contient des déplacement massifs, des famines, des conflits ethniques ou religieux, des trafics et commerces illégaux ou illicites qui rapportent aux acteurs, mais appauvrissent la jeunesse africaine », a insisté Louis Auguste Traoré.
Convaincu du rôle imminent de l’intercession, le responsable du Renouveau charismatique catholique indiquera que « tout croyant a l’obligation de se tourner vers Dieu afin que sa puissance agisse là où l’incapacité des hommes a créé des difficultés ». Il a rappelé à l’assistance que lors de la crise malienne, les fidèles des religions monothéistes se sont présentés face à Dieu, chacun en son lieu de culte. « Nous croyons fermement que c’est cela qui a sauvé le Mali », a conclu Louis Auguste Traoré.
Ghislaine Diallo, responsable du ministère Diocèse de Bamako, a dit avoir retenu comme message la nécessité pour l’homme d’établir une intimité avec la parole de Dieu. Ce qui, pour elle, passe par la lecture fidèle et quotidienne des Ecritures saintes. Elle a aussi soutenu qu’il y a urgence pour les Africains d’agir en faveur de leur continent. « Utilisons pour cela les armes que Dieu a mis à notre disposition, à savoir la louange et la prière si nous voulons conjurer le terrorisme », a-t-elle proposé.
C. M. TRAORÉ
source : L’ Essor
