Bamako, le 21 Mai 2013 – Depuis quelques semaines, le dossier de la troisième licence de téléphonie globale a pris l’allure d’un vrai fait de prince avec l’attribution par entente directe de ce marché de 55 milliards, à un des associés du Groupe précédemment adjudicataire (Groupe Monaco-Telecom comprenant le Malien Komé Cessé et son associé le Burkinabé Apollinaire Compaoré), écartant l’autre. Depuis rien ne va plus dans ce dossier qui est visiblement manipulé par une main invisible.
Comprenant de nombreuses zones d’ombre et des non-dits, l’affaire n’a pas tardé à occuper une place de choix dans les affaires sulfureuses de la République, en cette période de transition. Car selon les observateurs proches du dossier, rien ne justifie l’attribution par les autorités de la transition, de la 3ème licence téléphonique à Planor Afrique-SA du Burkinabé Apollinaire Compaoré, en écartant le compatriote Komé Cessé. Du reste Apollinaire Compaoré, après un premier versement de 33 milliards de FCFA s’est révélé incapable de verser le reliquat représentant 22 milliards de FCFA au délai du 13 mai qui lui a été fixé par les autorités maliennes.
De son côté, dans l’entourage du Malien Komé Cessé, on raconte que l’opérateur a été « injustement écarté alors qu’il n’est pas défaillant. Komé est solvable et peut verser les 22 milliards restant ». Alors pourquoi le gouvernement a-t-il accordé l’exclusivité de la licence au Burkina écartant le Malien ? Des observateurs proches du dossier y voient la main du Capitaine Amadou Aya Sanogo qui aurait un intérêt dans l’affaire. « C’est pourquoi d’ailleurs, le Burkinabé Apollinaire Compaoré quand il arrivait à Bamako, était accueilli à l’aéroport sur le tarmac et conduit avec escorte d’hommes armés. Des militaires prenaient également la garde devant sa résidence », explique un connaisseur du dossier.
Le Premier ministre Diango Cissoko (et avant lui son prédécesseur) n’a rien fait pour s’assumer. Au contraire Diango Cissoko donne l’impression de prendre part au jeu, explique un proche du pouvoir, connaisseur du dossier.
Dans le milieu proche de Komé, on n’est pas prêt à abandonner et on n’exclut pas d’attaquer devant le tribunal l’attribution de la troisième licence à Planor de Apollinaire Compaoré.
« Nous nous battrons jusqu’au bout pour annuler ce marché, c’est une décision prise en violation des règles d’attribution de licence téléphonique au Mali. Nous ne sommes pas contre la participation des étrangers dans les actions, mais on n’est pas d’accord avec l’attribution de 100 % des actions à un seul opérateur et qui du reste est un non Malien », a assené le président du réseau malien des consommateurs de la téléphonie mobile (REMACOTEM) le Dr Adama Traoré, lors d’une conférence de presse à la Maison de la presse dimanche dernier.
Ib
Source: Koaci