L’École nationale de la Police a abrité, le mercredi 4 octobre, les festivités de la Journée nationale de la police. La cérémonie était placée sous la présidence du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, en présence du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, de plusieurs membres du gouvernement, des présidents des Institutions de la République et des responsables de la police malienne ainsi que des représentants des forces étrangères présentes au Mali.
Le directeur général de la Police nationale, le Contrôleur général de police Moussa Ag Infahi, a rappelé que cette date consacre le 50ème anniversaire de la création de la police malienne. « C’est le 4 octobre 1960 que le dernier directeur de la sureté du Soudan français passa le témoin à l’officier de police malien, Mahamane Touré, consacrant ainsi la naissance de la Police nationale du Mali », a-t-il poursuivi.
D’après lui, la célébration de cette journée est un moment de communion entre la police et la population. La première édition était placée sous le thème : « La recherche des repères pour le policier ». Cette deuxième édition est placée sous le signe de : « La Police nationale et la population main dans la main pour une cité dure et sécurisée ».
Répondre aux besoins de sécurité des citoyens
Selon le directeur général de la police nationale, ce thème s’inscrit dans la volonté du gouvernement malien d’instituer une politique de police de proximité visant à répondre aux besoins de sécurité des citoyens. Et d’inviter les professionnels de la sécurité à prendre en compte le sentiment de sécurité exprimé par le citoyen dans sa vie quotidienne. Cela doit passer nécessairement par des gestes simples qui mettent en confiance le citoyen à travers un bon accueil, une bonne écoute et une orientation de l’usager au sein des institutions policières. Avant d’appeler les policiers à un changement de comportement vis-à-vis de la population.
La réforme au niveau de la police souhaitée par le gouvernement depuis 2013 porte essentiellement sur la qualité des ressources humaines, les infrastructures, l’équipement, la formation afin de construire une police républicaine. Dans cette optique, on peut citer la réhabilitation de l’Ecole nationale dont la capacité d’accueil est passée de 500 places à 1500 ; la réhabilitation des locaux de la brigade anti criminalité, la construction des commissariats de police à Kalaban Coro, Kati Hèrèmakono, Sotuba, à Moribabougou, Ansogo, Menaka et des postes frontaliers dans certaines localités ; les travaux de réhabilitation du groupement d’intervention de la police nationale avec une salle de musculation bien équipée. Des commissariats de police sont en cours de réalisation à Kolondièba, à l’Hippodrome à Bamako ; les travaux de réhabilitation du Groupement mobile de sécurité (Gms), les postes frontaliers de Kourémalé, Diboli en cours d’être mis en place.
Le passeport biométrique garantissant toutes les sécurités pour un document de voyage a été mis en circulation depuis le 4 avril 2016. Les efforts ont porté aussi sur le renforcement de capacités opérationnelles de la police nationale par la livraison depuis septembre 2015 à nos jours de 108 véhicules pickups, trois camions de transports de troupes, une citerne à carburant, une grue de 80 tonnes, 134 motos tout terrain à deux roues avec casques, six motos tout terrain à quatre roues, 10 véhicules pour les brigades de recherche, des matériels de protection, d’intervention et de transmission, des armes individuelles et collectives, des effets d’habillement et des équipements individuels. Ce qui a donné des résultats probants dans le cadre des mesures visant à restaurer l’état d’urgence au lendemain des événements du 20 novembre 2015 survenus à l’hôtel Radisson Blu.
Renforcement des ressources humaines de la police
Pour le Contrôleur général de la Police, la capacité des ressources humaines de la police nationale a été renforcée, notamment par le recrutement de 2 200 fonctionnaires de police au titre de l’année 2015-2016, l’organisation des concours professionnels et le recrutement de 150 autres policiers au titre de l’année 2017.
À ses dires, la police malienne a participé à la sécurisation de différents événements majeurs de la vie de notre nation, entre autres, la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation, le sommet Afrique France, le Sommet du G5 Sahel, le Sommet extraordinaire du G5 Sahel, la Conférence de l’union des parlementaires de l’OCI, la Conférence d’entente nationale, les événements sportifs, l’encadrement des marches. « La police malienne participe aussi à la mise en œuvre de divers programmes en l’occurrence l’initiative pour la gouvernance du secteur de la sécurité entre les gouvernements du Mali et les États-Unis d’Amérique, le programme d’appui à la normalisation et à la résilience au Mali, le programme pour le renforcement de la sécurité dans les régions de Mopti et de Gao, le plan de sécurisation intérieur des régions du centre », a-t-il laissé entendre.
De son point de vue, tous ces programmes visent à renforcer la sécurité des populations et le contrôle du territoire national dans le respect de l’État de droit et la gestion des espaces frontaliers. Et de préciser que la professionnalisation de la police est en cours avec des formations couvrant tous les domaines d’activités au Mali et à l’étranger. Aussi, dit-il, le gouvernement a accompli des efforts louables pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des fonctionnaires de police à l’effet de les motiver pour mieux faire face au défi sécuritaire.
Ainsi, les textes accordant des primes et indemnités aux fonctionnaires de police, la Loi de programmation de la sécurité intérieure permettant le renforcement significatif des effectifs, des moyens en équipement, des infrastructures au cours de la période 2017-2021 ont été adoptés par le gouvernement malien. « La police nationale du Mali participe avec dévouement à la coopération policière internationale, elle apporte son expertise aux opérations de maintien de la paix des Nations unies en République démocratique du Congo, en République centrafricaine et en Haïti », s’est-il réjoui.
Participation à l’édification d’un Etat de droit
Il a saisi l’occasion pour assurer que la gouvernance de la police a changé à travers l’instauration d’une politique basée sur le dialogue franc et sincère avec les partenaires sociaux. Cela a permis de créer un climat de travail serein. « La police malienne participe à l’édification de l’État de droit et mène une lutte contre le terrorisme et le crime organisé sur toutes ses formes. À ce titre, elle s’engage à apporter une réponse idoine aux défis de l’insécurité, dont la cybercriminalité. Nous remercions le chef de l‘État pour les efforts consentis en vue d’instaurer la sécurité dans les villes et campagnes », a indiqué le Dg de la police.
Il a également rendu un vibrant hommage à la Minusma, à la Mission Eucap Sahel, aux Ambassades de France, des États-Unis d’Amérique, du Japon…
Il convient de noter que la cérémonie a été marquée par la revue des troupes par le président de la République, IBK, la remise de Kits offerts par le ministère de l’Action humanitaire et de la Solidarité et la Bsic, des diplômes d’honneur à des policiers.
La cérémonie a été émaillée par les témoignages émouvants de deux policiers à la retraite, les démonstrations des différentes compagnies de la police et le défilé des troupes.
Il faut retenir qu’au cours de cette journée, les portes des unités de police étaient ouvertes sur l’ensemble du territoire national pour recevoir le public. Cela vise à donner l’occasion à la population de s’approcher davantage de sa police afin de connaitre ses missions et ses conditions de travail au quotidien.
Boubacar PAÏTAO