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1er jour de la rentrée scolaire 2021-2022 : Le message des élèves aux autorités et enseignants

A l’occasion de la rentrée scolaire 2021-2022, des élèves ont plaidé pour une année scolaire sans perturbation. Ils ont invité le gouvernement et les syndicats d’enseignants à avoir un consensus sur leurs divergences qui paralysent l’école malienne depuis des années. Lisez plutôt notre reportage à Bamako.

Les classes sont rouvertes depuis hier lundi, 1er novembre 2021 au Mali. Comparativement aux écoles privées où les cours ont démarré le même jour, les écoles publiques que nous avons sillonnées n’étaient pas prêtes pour les cours. Après notre arrivée aux environs de 8H30, nous avons constaté que les élèves étaient encore au dehors dans le groupe scolaire de Kalaban 1. A la différence des autres, la cour du groupe scolaire de Kalaban 1 contenait des tôles déposés partout, de même que des bancs d’école. Les travaux de réparation étaient en cours dans certaines classes, d’autres demeuraient sans fenêtres. « La cour est bondée, les élèves sont présents. L’atmosphère est partout, mais le problème est que les matériels de construction sont partout, parce que certaines classes sont en pleine rénovation », explique un enseignant du groupe scolaire de Kalaban 1. Ce groupe scolaire est composé de plusieurs seconds cycles et 1er cycles. Ça vaut une vingtaine comme ça, a-t-il livré. Aux dires de l’enseignant, les cours ne pouvaient pas démarrer le même jour de la rentrée scolaire. Cela, en raison des travaux de réhabilitation. « Le groupe scolaire contient une vingtaine de directions. Certaines peuvent entrer, mais d’autres ne peuvent pas. Les enseignants sont rentrés dans l’espoir qu’un terrain d’entente puisse être trouvé entre le gouvernement et leurs syndicats. Il y a de nouvelles restrictions données aux enseignants par la synergie des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016.Je ne suis pas membre de la synergie, mais ces restrictions doivent être respectées par tout le monde », explique l’enseignant du fondamental.

La plaidoirie des élèves auprès du gouvernement et des enseignants

Adama Diallo et Mohamed Maiga sont admis pour la 8ème année, cette année. En dépit de leur jeune âge, les deux élèves du groupe scolaire de Kalaban 1 disent être préoccupés de leur sort. Ils soulignent que le gouvernement et les enseignants n’arrivent pas à s’entendre. Un désaccord qui, déplorent-ils, aura forcément des impacts sur le déroulement normal des cours. « Nous souhaiterons vraiment travailler cette année. Nous voulons que les classes soient vites réparées pour qu’on commence les cours », lancent Adama Diallo et son ami Mohamed Maiga. Le même message est lancée par l’élève de la 9ème année à l’école fondamentale B de Baco-Djicoroni, Cheick Oumar Diarra. « Nous ne voulons des perturbations cette année. Nous voulons étudier et nous souhaitons que les enseignants et les autorités se comprennent. Dans le cas échéant, notre avenir est en danger. Moi je suis inquiet et je ne me sens pas heureux pour cette rentrée sans voir l’assurance qu’il n’y aurait pas de grève », a-t-il laissé entendre.

Partie pour s’imprégner de la situation de son enfant, Kadidiatou Diallo, une mère d’élève trouve que « la perturbation des cours n’arrange aucun parent ». « Moi je veux vraiment que le gouvernement et les enseignants songent à l’avenir de ces élèves. On ne sait pas quoi faire, lorsqu’on voit nos enfants à la maison pendant que les élèves inscrits dans les écoles privées poursuivent leurs études », précise Kadidiatou Diallo.

Malgré qu’il était 9H, nous avons trouvé que les élèves du groupe scolaire de Sabalibougou continuaient à s’amuser dehors. Là-bas aussi, certaines classes sont restées vides, d’autres étaient en pleine réparation. Pour le directeur Lamine Sissoko, l’un des problèmes est l’arrêt de travail des enseignants. Cet arrêt de travail est dû au fait qu’ils n’ont pas eu leur salaire du mois passé. Ces enseignants membres de la synergie des syndicats de l’éducation ont posé, conformément aux instructions des syndicats, leurs nouvelles conditions de travail. Ils disent qu’ils ne peuvent pas prendre des classes où l’effectif dépasse 50 élèves. Outre cela, ajoute le directeur du groupe scolaire de Sabalibougou, les enseignants disent qu’ils n’acceptent pas la double vacation (division des élèves d’une même classe, quand l’effectif est trop élevé. De ce fait, un groupe vient le soir et l’autre vient le matin).Ils disent qu’ils n’acceptent pas non plus la double division(le fait de dispenser les cours à des élèves de deux classes différentes par un même enseignant : élèves de la 1ère année et 2ème année par exemple).Les tables bancs sont dehors parce que l’école est en chantier, a-t-il dit, annonçant que plus de 3000 élèves se trouvent au groupe scolaire de Sabalibougou. Quant à Moussa Coulibaly du groupe scolaire de Torokorobougou, les salles ne sont pas équipées en tables bancs. « Les enseignants sont là, mais nous ne savons pas à quel moment nous allons commencer à travailler », indique le chargé des cours de mathématique, physique et chimie. Même si les classes fermées étaient nombreuses, il faudra retenir que certains élèves étaient déjà en classe, au groupe scolaire de Torokorobougou. Au lycée Massa Makan Diabaté de Bacodjicoroni, bon nombre de classes étaient aussi fermées. Même si le censeur a voulu nous cacher certaines choses, un enseignant nous a révélé que ladite fermeture est due à l’arrêt de travail des instituteurs réclamant le salaire du mois passé.

Mamadou Diarra

Source: LE PAYS

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