Le Mali était à l’honneur à l’Université d’été de la Défense tenue à Bordeaux du 8 au 9 septembre 2014. La Commission Défense de l’Assemblée Nationale française a invité son homologue de l’Assemblée Nationale du Mali à participer à cette douzième édition dédiée à l’Armée de l’Air. Elle s’y est fait représenter par son président, l’honorable Karim Kéïta. Le Maire de Bordeaux, Alain Juppé et le président du Conseil Régional d’Aquitaine, Alain Rousset, ont réservé un accueil chaleureux aux invités. A noter aussi la présence de Jean Yves Le Drian, Ministre français de la Défense, qui n’a pas manqué de souligner dans son discours la pertinence du thème de cette université à savoir » Agir et réagir » eu égard au contexte de crises multiformes dans lesquelles la France intervient en tant que locomotive au sein de l’Union Européenne.
Cette université d’été, à l’instar des autres, avait pour objectif de réunir le monde de la défense à savoir industriels privés tels que Dassault Aviation, les PME, les armées, le ministère de la Défense, les parlementaires (Patricia Adam Députée du Finistère et Présidente de la Commission Défense), Sénateurs, décideurs européens et partenaires étrangers pour préparer l’avenir en étant proactifs. L’Université d’été représente le moment privilégié pour approfondir la réflexion, la collaboration et le partenariat.
Cette année, une place particulière a été donnée aux Africains et c’est dans ce cadre que l’honorable Karim Kéïta, président de la Commission Défense du Mali, était présent, de même que ses pairs du Niger, du Burkina Faso ainsi que le Sénégalais Cheikh Tidiane Gadio, ancien ministre des Affaires Etrangères et Président de l’Institut Panafricain de Stratégie (IPS).
Anticiper sur les événements
L’Université d’été est aussi le lieu de montrer par des démonstrations sur une base militaire aérienne que malgré la crise, l’industrie militaire française reste compétitive, innovante et experte. Le Président de la Commission Défense du Mali a participé à ces expositions dynamiques qui démontrent l’aptitude des armées à conduire en temps réel leurs missions sur les théâtres d’opérations extérieures.
En plus des expositions, il a participé à des forums, ateliers et plénières qui ont rythmé de cette douzième Université d’été. C’est le cas notamment à l’atelier «Afghanistan, Côte d’Ivoire, Libye, Mali, Centrafrique perspectives de dix ans d’engagement». Cet atelier était co-présidé par Jean Louis Carrere, Sénateur, Président de la Commission Affaires Etrangères et Défense Nationale et Philippe Nauche, Député, Vice-Président de la Commission Défense. Son objectif était de tirer des leçons et fournir un effort de prospective pour anticiper sur les évènements. La plupart de ces interventions françaises ont été déclenchées dans l’urgence sans concertation véritable et une préparation opérationnelle suffisante.
Forces spéciales maliennes
L’honorable Karim Kéïta a pris la parole, plusieurs fois durant cet atelier, pour mettre l’accent sur la nécessité de nouer un véritable partenariat entre le Mali et la France. Il a notamment évoqué l’idée de forces spéciales maliennes : » il nous faut des forces spéciales dans l’esprit du commando Kieffer comme vous en aviez pendant la deuxième guerre mondiale ». Il a expliqué les difficultés au sein des forces armées maliennes notamment sur le plan du renseignement et de l’anticipation. Il a, en outre, saisi cette occasion pour remercier et saluer la France pour son intervention au Mali : « Je profite de cette opportunité d’être dans la même salle que différents chefs d’état-major, de directeurs centraux ainsi que de collègues parlementaires pour remercier la France de son action au Mali « . De leur côté, les Français se disent prêts à poursuivre leur mission au Mali à travers Barkhane et sont satisfaits de la décision prise en janvier 2013 d’intervenir pour stopper l’avancée des groupes terroristes.
«AFIS» Police
L’honorable Karim Kéïta a aussi participé au Forum sur la problématique du Golfe de Guinée et la prévention des conflits. Cette région dispose de ressources pétrolières, minérales et halieutiques importantes. Cependant, des multiples menaces entrainent une forte insécurité. Lors des échanges, l’honorable Karim Kéïta a mis en exergue la nécessité de renforcer les armées africaines pour qu’elles puissent assurer la sécurité sur le continent ainsi que les architectures sécuritaires notamment en les dotant de moyens tels que des documents d’identités sécurisés ainsi que des solutions biométriques pour le contrôle des frontières. Pour le Président de la Commission Défense, une « AFIS » police peut se révéler plus efficace que des armes dans la lutte et la prévention du terrorisme.Avant de se rendre au siège d’Interpol à Lyon, le président de la Commission Défense s’est rendu à l’Ecole de Guerre de Paris pour y rencontrer deux Maliens qui y poursuivent une formation. Il s’agit des colonels Abass Dembélé et Elisée Dao.
Bruno Djito Segbedji