Entrée en vigueur le 30 mai 2019, la Zone de libre échange du continent africain (Zlecaf) débutera le 1er juillet 2020. Mais les négociations sur certains aspects essentiels, déjà retardées, sont impactées par la crise du Covid-19. Le Mali se prépare, avec « ses moyens », à tirer le meilleur parti de la libéralisation du commerce intra africain.
Adoptée par le Sommet extraordinaire des chefs d’États de l’Union africaine (UA) en juillet 2019 à Niamey, la date de mise en œuvre de la Zlecaf ne semble plus réaliste. Les négociations, qui avaient pris du retard, ont été suspendues mi-février suite à la pandémie du coronavirus, remettant en cause l’espoir de voir les négociations conclues d’ici le 1er juillet 2020.
« Le ministère de l’Industrie et du commerce élabore actuellement la Stratégie nationale de mise en œuvre de la Zlecaf, qui permettra de fédérer toutes les synergies publiques et privées afin que le Mali puisse en tirer le meilleur profit. Elle dégagera les forces et les faiblesses et fera des recommandations », explique M. Boubacar Ballo, négociateur en chef pour le Mali.
Des réunions impactées par la pandémie du coronavirus, mais le ministère continue de recevoir les contributions des autres départements, assure M. Ballo.
Questions essentielles
Si l’accord a été signé par 54 pays sur 55 et ratifié officiellement par 28, son contenu reste à préciser. Notamment de la liste des concessions tarifaires qui indique comment le pays libéralise son commerce de marchandises. Le Mali le fait dans le cadre communautaire de la CEDEAO. Il y a aussi la liste des engagements spécifiques, concernant les services, les conditions et la règlementation en vigueur, en matière de transports par exemple.
Pour la circulation des marchandises, les négociations doivent préciser les règles d’origine définissant les critères à remplir pour les considérer comme d’origine africaine. Des questions restent en suspens par rapport au sucre, aux textiles, aux huiles alimentaires ou encore aux voitures. Les mesures de correction commerciales sont aussi à éclaircir pour rétablir l’équité entre les entreprises et dans le cadre des produits agricoles.
Ces questions, tranchées, permettront la mise en œuvre de l’accord, avant la deuxième phase des négociations sur les règles de la concurrence, les droits de propriété intellectuelle et les questions relatives aux investissements.
Si l’UA a indiqué que les négociations seront conduites par les États, le secteur privé et la société civile, sont consultés.
Fatoumata Maguiraga
Chiffres
Accord signé par 54 pays sur 55
Ratifié par 28 pays
Journal du Mali