La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’active pour adopter une position commune sur la concurrence, dans le cadre de la mise en œuvre de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF). Une position discutée sans le Mali, suspendu des instances de l’organisation depuis le 9 janvier 2022.
L’Autorité régionale de la concurrence de la CEDEAO (ARCC) a organisé du 19 au 21 mai 2022 au Sénégal une réunion consacrée à l’examen du projet de Protocole de la ZLECAF relatif à la politique de la concurrence, apprend-on sur la page web de la CEDEAO. Une rencontre en prélude à la tenue de la 5ème réunion de négociations entre les États parties de l’Union africaine prévue à Accra (Ghana), du 30 mai au 2 juin 2022.
La réunion en Gambie, au siège de l’ARCC, « avait pour objectif de regrouper quelques États membres de la CEDEAO, à savoir la Gambie, le Nigeria et le Sénégal, ainsi que des fonctionnaires de l’ARCC, aux fins d’examiner le projet de Protocole de la ZLECAF relatif à la politique de la concurrence ».
La finalité est que les États membres adoptent une position commune sur l’ensemble des dispositions du projet de Protocole de la ZLECAF devant être transmis aux négociateurs des États et organisations régionales.
C’est en janvier 2021 que la ZLECAF devait devenir effective, selon l’objectif de départ. À défaut, à l’issue de l’adoption d’une stratégie commune par les États membres de la CEDEAO la zone aurait dû l’être en 2022. Un objectif qui n’avait pu être atteint à cause de difficultés techniques, selon M. Boubacar Ballo, Conseiller technique au ministère de l’Industrie et du commerce.
Avancer malgré les difficultés
Elles étaient relatives notamment à la liste des concessions tarifaires et à la détermination des règles d’origine. Des aspects des règles de la concurrence traités durant ces discussions. Même si l’harmonisation des points de vue des États n’est pas encore acquise, les autorités de la CEDEAO entendent poursuivre les efforts pour rendre opérationnel le marché commun africain.
Absent des négociations depuis sa suspension des instances de la CEDEAO, le Mali ne pourra que « protester » lorsque les règles adoptées entreront en vigueur. La position commune sur le projet de Protocole devant être défendue lors de la 5ème réunion du Comité, prévue du 30 mai au 2 juin 2022, le Mali espère retrouver sa place pour faire entendre sa voix, puisqu’en principe, c’est l’unanimité qui est requise pour une position commune à tous les membres.
Fatoumata Maguiraga
Source : Journal du Mali