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Zinédine Zidane face à un béton constitutionnel – Algériens, sur le gazon seulement

Zinédine Zidane, né en France de parents algériens, peut finir comme président du Real Madrid, mais il n’a aucune chance, selon la prochaine constitution, de devenir président de la République algérienne. Ceci alors qu’il y a dix ans à peine, il pouvait sans doute plus envisager d’être élu un jour président de l’Algérie, que rêver d’être à la tête d’un club de football prestigieux comme le Real.

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La constitution algérienne défavorable à Zinédine Zidane

Signe des temps : alors que cette alternative lointaine se rapproche et prend forme, la perspective logique d’unZidane, Président de l’Algérie, s’estompe en vertu d’un « interdit constitutionnel ». L’article 51 de l’avant- projet de constitution, rendu public la semaine dernière, en a disposé ainsi, puisqu’il ferme la porte du palais présidentiel aux binationaux. Autrement dit, quelques trois millions de Franco-Algériens, citoyens des deux rives jusqu’ici, vont se voir refuser toute candidature aux hautes fonctions de l’État. Qu’on en juge : l’article 51 de la constitution algérienne en vigueur jusqu’ici stipule que « L’égal accès aux fonctions et aux emplois au sein de l’État, est garanti à tous les citoyens, sans autres conditions que celles fixées par la loi ».

L’amendement proposé, et qui a toutes les chances d’être retenu, dispose que « La nationalité algérienne exclusive est requise pour l’accès aux hautes responsabilités de l’État et aux fonctions politiques ». Ce qui peut signifier qu’un binational ne pourra pas être ministre, ou cadre supérieur de l’État, et qu’il devra se contenter au mieux d’être un élu parlementaire sur le quota des Algériens de l’étranger. D’où la colère, et la levée de boucliers, des binationaux, dont justement des députés à l’Assemblée populaire nationale (APN) algérienne, qui ont lancé une pétition* pour demander la suppression de cet amendement rédhibitoire.« Consternation, stupéfaction, tristesse, incompréhension » : ce sont les termes utilisés notamment par les responsables de « l’Espace franco-algérien », pour dénoncer cet « infamant article 51 ». L’initiative est d’autant plus malvenue, aux yeux de ces responsables qu’elle survient en pleine polémique sur la déchéance de nationalité, que beaucoup d’Algériens estiment être une mesure dirigée contre eux.

Douche froide pour les capés.

L’article 51 va certainement déplaire à Zinedine Zidane, joueur mythique, auteur de deux buts et artisan de la victoire de la France, face au Brésil, lors de la finale de la Coupe du monde 1998. Elle ne plaira non plus aux parents de Zidane qui sont restés très attachés à cette Algérie où ils ont gardé des racines, où l’international français a été reçu comme un héros national par le Président Bouteflika. C’est ce dernier, faut-il le rappeler, qui est le promoteur de cette réforme constitutionnelle, censée apporter plus de démocratie, et qui en a validé l’avant-projet contesté. Que dire alors des autres footballeurs binationaux de l’équipe nationale qui ont porté et défendu les couleurs de l’Algérie sur tous les stades, et notamment en compétitions africaines et mondiales? Le plus désopilant dans l’affaire, c’est que moins de trois jours après la publication du projet d’amendements constitutionnels, il a été encore question des footballeurs binationaux.

C’est apparemment sans sourciller que le président de la Fédération algérienne de Football (FAF), Mohamed Raouraoua, a annoncé qu’il allait faire appel à trois autres joueurs binationaux opérant en Europe. Dès le mois de mars prochain, l’entraîneur national, Christian Gourcuff, compte sélectionner Yassine Benzia (LOSC), Sofiane Hanni (Malines) et Adam Ounas (Bordeaux). Quelque 56 joueurs professionnels, ou en voie de l’être, sont actuellement supervisés par les instances du football algérien, selonM. Raouraoua pour qui les binationaux ont joué un rôle essentiel dans les progrès accomplis ces dernières années. Reste à savoir si les nouveaux capés pressentis ont donné leur accord, ce que le président de la FAF n’a pas précisé.

Il serait aussi intéressant de connaître la réaction des anciens, et nouveaux sélectionnés, en apprenant que s’ils ont le devoir de porter le maillot national sur les stades, ils n’ont pas le droit d’être des citoyens à part entière. Ils seront algériens seulement sur le gazon, et ils n’auront pas le loisir, en revanche, de fouler autrement qu’en visiteurs ponctuels les pelouses du palais d’El-Mouradia, siège de la présidence algérienne.

Source: Afrique sur 7

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