Londres – La Première ministre britannique, Theresa May, a appelé mercredi à “éviter la violence” au Zimbabwe, où l’armée a placé le président Robert Mugabe en résidence surveillée.
“Nous observons les développements en cours très attentivement. La situation est encore très mouvante”, a déclaré Mme May devant les députés britanniques, avant d’appeler “toutes les parties à la retenue”.
Son ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson, a également appelé “au calme et à la retenue”, devant le Parlement. “Nous ne savons pas comment la situation va évoluer dans les jours qui viennent ni si cela marque la chute de Mugabe ou non”.
Dans un communiqué publié auparavant, il avait indiqué que Londres surveillait la situation de “très près”. “Notre ambassade fournit du soutien et des conseils aux ressortissants britanniques au Zimbabwe”, au nombre de 20.000 dans cette ancienne colonie britannique.
“Vous aurez vu des images de militaires déployés dans la ville au cours de la nuit et je peux confirmer que les militaires restent déployés à des endroits stratégiques ce matin”, a déclaré dans le même communiqué l’ambassadeur britannique à Harare, Simon Thomas.
Il a conseillé aux ressortissants britanniques de “rester à la maison ou dans leur chambre d’hôtel et d’attendre que les choses se calment un peu”. L’ambassade est fermée mercredi en raison de “la situation incertaine”.
Devant les députés, Boris Johnson a affirmé que “tout ce que le Royaume-Uni a toujours voulu, c’est que les Zimbabwéens puissent décider de leur avenir lors d’élections libres et justes. L’ambition dévorante de Mugabe leur a toujours dénié ce droit”.
Interrogé sur la possibilité de voir Londres utiliser les événements en cours pour appuyer une évolution démocratique du Zimbabwe, il a déclaré : “Je pense que c’est un moment d’espoir. Beaucoup de gens dans ce pays doivent le considérer ainsi” et “vous pouvez être absolument certain que si nos espoirs se réalisent le Royaume-Uni sera à l’avant-garde pour aider le Zimbabwe à opérer ce virage”.
L’armée du Zimbabwe a pris le contrôle des rues de la capitale, Harare, au cours d’une opération visant selon elle à éliminer des “criminels” dans l’entourage du président Robert Mugabe.
(©AFP / 15 novembre 2017 15h01)
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Zimbabwe: l’UE préoccupée, appelle à une “résolution pacifique”
Bruxelles – L’Union européenne s’est dite mercredi préoccupée par la situation au Zimbabwe et a appelé au “dialogue” en vue d’une “résolution pacifique”, par la voix d’une porte-parole des services extérieurs de l’UE.
“Nous appelons toutes les parties concernées à passer de la confrontation au dialogue avec pour objectif une résolution pacifique”, a déclaré cette porte-parole, Catherine Ray, lors d’un point presse de la Commission européenne mercredi.
L’UE “suit de très près la situation”, a-t-elle précisé. “Les droits fondamentaux des citoyens doivent être respectés et l’ordre constitutionnel ainsi que la gouvernance démocratique maintenus”, a ajouté Mme Ray.
L’armée du Zimbabwe a pris le contrôle des rues de la capitale Harare dans le cadre d’une opération visant selon elle à éliminer des “criminels” dans l’entourage du président Robert Mugabe.
A la télévision nationale, un haut responsable militaire a toutefois démenti toute tentative de coup d’Etat contre le régime.
En 2002, l’UE avait décidé un régime de sanctions contre le Zimbabwe, notamment un gel des avoirs qui visait directement Robert Mugabe et son épouse. Le régime était alors accusé par Bruxelles d’atteintes aux droits de l’Homme.
En 2014, l’UE avait suspendu la plupart des sanctions prises sauf celles contre Mugabe et son épouse.
A 93 ans, Mugabe est le plus vieux dirigeant en exercice de la planète.
(©AFP / 15 novembre 2017 13h00)