Au Zimbabwe, le président Emmerson Mnangagwa est au pouvoir depuis 100 jours. Celui qui est surnommé le « Crocodile » est arrivé à la tête de l’Etat après un coup de force de l’armée le 4 novembre dernier qui a mis fin au de règne de son prédécesseur, Robert Mugabe. En arrivant au pouvoir, Mnangagwa a promis de stimuler l’économie, d’attirer les investissements étrangers, de lutter contre la corruption et de promouvoir les droits de l’homme. Cent jours après, qu’en est-il ?
Un bilan mitigé selon les Zimbabwéens tant les attentes étaient élevées. Le nouveau président a rapidement mis en place des soins médicaux gratuits pour une partie de la population, réduit le prix de l’essence, mis sur pied une commission anticorruption et arrêté d’importantes personnalités accusées de pillage. Il a également décrété une amnistie de trois mois pour tenter de recouvrer les fonds publics détournés.
Les pays occidentaux dans l’attente
Plusieurs contrats ont été signés avec la Russie, la Chine et la Biélorussie pour relancer l’économie mais il y a encore beaucoup à faire pour attirer les investisseurs. Les pays occidentaux eux sont restés frileux. L’Union européenne a assuré qu’elle ne débloquera aucun nouveau financement tant qu’il n’y aura pas d’élections satisfaisantes, et les Etats-Unis ont récemment renouvelé les sanctions contre certains hauts dirigeants du parti au pouvoir.
Tous les regards sont désormais tournés vers les élections présidentielles prévues dans quelques mois, le premier véritable test de l’ouverture démocratique promise par le chef de l’Etat.
Mnangagwa sait qu’il doit agir vite pour transformer son pays ou risquer la colère de la rue fatiguée d’attendre le changement