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Youssouf Cissé, candidat indépendant: «Les Maliens ont besoin de justice»

Youssouf Cissé, 60 ans, se présente comme indépendant, avec le soutien de la Convergence des initiatives pour le changement (MCIC). Il est magistrat et, bien qu’il n’ait jamais fait de politique, il se lance dans cette campagne présidentielle avec l’espoir d’être élu. Il répond aux questions de RFI.

RFI : Vous êtes magistrat. C’est la première fois qu’un magistrat se présente à la présidentielle malienne. Pourquoi cet engagement ?

Youssouf Cissé : Je me présente à l’élection présidentielle parce que je veux apporter ma contribution à l’édification nationale. La manière dont les affaires du pays sont tenues ne parvient pas à me convaincre. Je pense que nous pouvons faire autrement.

C’est-à-dire ?

Nous sommes dans un système où un seul homme peut faire tout ce qu’il veut. Des institutions ont été créées mais on ne leur donne pas les moyens de fonctionner. Je prends un exemple très simple : la justice. Les Maliens, aujourd’hui, ont besoin de justice. C’est le manque de justice ; l’impunité ; l’injustice sociale et la non écoute du citoyen qui nous ont amené à cette situation. Sur ce plan, il va falloir rétablir les choses ; prendre les gens qui sont crédibles et faire en sorte qu’un seul homme ne puisse pas faire ce qu’il veut.

Vous avez déclaré récemment : « Le Mali est dans une situation lamentable, parce que nous avons trop triché ». Que voulez-vous dire ?

Je vais vous dire : on a triché avec tout. On a triché avec l’enseignement, la justice et même avec la religion. On a fait croire aux gens que lorsqu’on vole l’argent de l’Etat, Dieu peut pardonner. Cela, c’est tricher. Comment voulez-vous qu’une administration marche après cela ? Autre exemple : vous vous présentez à un concours, la plupart du temps si vous n’êtes pas reconnu, vous ne le passez pas. Et le citoyen regarde cela, sans rien pouvoir faire. Voilà pourquoi j’ai dit que l’on a triché avec tout.

Que proposez-vous pour le nord du Mali ?

Tout commence par la négociation et même les guerres finissent par la négociation. Ce qu’il ne faut pas faire, c’est négocier avec le couteau sous la gorge. Il faut négocier sereinement. Si demain les rebelles ne comprennent pas qu’ils ont une chance de faire en sorte que nous puissions nous parler, alors nous sommes partis pour une guerre de cent ans. Toutes les voies sont là pour que les fils d’un même pays puissent se parler.

Il faut également reconnaître que le nord a souvent été oublié. Il faudrait, par conséquent, donner une nouvelle vision en changeant nos systèmes politiques et en abordant toutes les questions pour que tout le monde se reconnaisse dans la République du Mali. Faut-il aller vers la vice-présidence ? En ce qui concerne la scission, si elle devait se faire, elle se fera.

Avez-vous bon espoir d’être au second tour ?

Si ce sont les idées qui votent, je crois que je serai au second tour. Si c’est l’argent ou autre chose, je crois qu’une personnalité comme moi n’a pas le choix. Mais si les gens veulent la vérité, le changement véritable au Mali et un Malien qui n’a vécu que parmi les pauvres et qui est porteur d’espoir, alors, oui, je crois que je serai au second tour.

Guillaume Thibault

Source: RFI

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